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Syndicalisme

Une journée pour comprendre la contractualisation

La section bovine de la FDSEA organise le 11 octobre à la Chambre d’agriculture une réunion de travail à destination des élus et des éleveurs afin qu’ils se saisissent des enjeux liés à la contractualisation. Une journée organisée en présence de Laurent Faure, chargé de projet FNB et Benjamin Guillaumé, chef de service économie des filières à la FNSEA.
Par Théophile Mercier
Un an après la promulgation de la loi Egalim, les interprofessions ne se sont pas encore véritablement saisies des outils qui permettraient de construire le prix en marche avant et développer des contrats dans lesquels seront intégrés les coûts de productions. C’est dans ce contexte que la section bovine de la FDSEA organise une réunion de travail sur le sujet de la contractualisation. Objectif : permettre à la fois aux élus de la section bovine mais aussi aux engraisseurs du département de monter en compétence sur ce sujet. Cette journée se veut être la première pierre de l’accompagnement de la FDSEA vers la construction du prix en fonction des coûts de production, la contractualisation étant l’un des leviers de la négociation. À terme cet accompagnement doit déboucher sur une rémunération plus juste en fonction du coût de revient et renouveler l’approche autour de la relation commerciale. Une journée à laquelle participent Laurent Faure, chargé de projet FNB et Benjamin Guillaumé, chef de service économie des filières à la FNSEA. Avec ce sujet, la FDSEA se lance sur le champ du syndicalisme économique.

Emmanuel Bernard, président de la section bovine de la FDSEA

- Quels sont les enjeux de cette journée ?
Emmanuel Bernard : « Nous allons essayer de faire comprendre à tout le monde les nouveaux outils fournis par la loi Egalim qui permettent une contractualisation.
À partir de ces connaissances, un point sera fait sur l’actualité du plan de filière viande bovine pour expliquer aux producteurs ce qu’ils peuvent faire à partir des discussions qui sont en cours. Il faut bien que les producteurs prennent conscience que c’est à eux de s’organiser avec les outils qui sont à notre disposition. Nous ne pourrons pas nous plaindre si nous n’essayons pas de créer les conditions favorables à la construction du prix. L’idée est de construire avec les éleveurs intéressés un contrat type. Notre engagement au niveau de la section bovine de la FDSEA est d’accompagner tous les producteurs qui le demanderont ».

- En quoi ce dispositif de contractualisation est différent de ce qui est proposé aujourd’hui ?
Emmanuel Bernard : « Aujourd’hui en contractualisant, l’éleveur est au début des négociations et c’est lui qui peut décider des termes du contrat. Actuellement, même une coop qui fournie la grande distribution n’a pas de contrat car tout est tacite, mais au sens du code de commerce cette relation vaut contrat. Si on gagne 1 euro sur la vache charolaise qui correspond au cœur de gamme, la situation économique des exploitations va s’améliorer. On peut imaginer aussi qu’un éleveur qui veut se réapprovisionner avec du maigre peut investir un peu plus s’il est dans une relation contractuelle, car il aura la certitude d’avoir un retour sur investissement. Le but c’est aussi de massifier pour être plus fort dans la négociation avec les centrales d’achat. Ce qui va être proposé durant cette journée c’est aussi un accompagnement à la culture économique car les éleveurs ont parfois des difficultés à saisir toutes ces notions. C’est une des manières de se placer en intermédiaire entre les coop et les acteurs privés. En tout cas nous à la FDSEA nous allons au bout de la démarche pour qu’on puisse dire à la fin au législateur ce qui n’a pas marché.