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Vingeanne

«Une invasion de chenilles»

Un retraité agricole signale la présence de très nombreuses chenilles sur son territoire.
Par Aurélien Genest
«Une invasion de chenilles»
Les chenilles du bombyx disparate, qui est un papillon de nuit, peuvent défolier des milliers d’hectares de forêts en cas de pullulation. Cette espèce ne connaît toutefois pas de véritables cycles et dépend de la dynamique de ses prédateurs, comme la mésa
Joël Fiatte n’avait jamais vu autant de chenilles autour de chez lui. «C’est incroyable, elles sont partout, des milliers d’hectares de bois sont concernés. Des exploitants s’inquiètent également pour leurs cultures. Des chenilles comme ça, il y en a ici depuis trois ans maintenant mais leur nombre a plus que décuplé cette année», observe ce retraité agricole domicilié à Montigny-Mornay-Villeneuve-sur-Vingeanne. «C’est déjà l’automne ici» illustre cet homme de 65 ans : «ces chenilles mangent toutes les feuilles. Avec les derniers coups de vent et de chaud que nous avons eus, tout est tombé par terre. Elles viennent jusqu’à ma ferme et ont récemment attaqué un tilleul ainsi qu’un noisetier. Elles mangent tout, c’est pire qu’un troupeau de vaches dans un pré». Pour la partie agricole, Joël Fiatte évoque de récents échanges avec des exploitants de son secteur : «l’un d’eux m’a informé que les chenilles avaient fait leur arrivée dans son soja, il espère qu’elles ne feront que traverser son champ, ce n’est pas gagné, beaucoup de feuilles sont déjà mangées… Un autre s’inquiète de sa luzerne, un troisième a une parcelle de blé en lisière de forêt et se pose bien des questions lui aussi». Joël Fiatte n’est «ni scientifique, ni spécialiste des chenilles» et s’est renseigné auprès de plusieurs instances : «on me dit qu’il s’agit vraisemblablement de chenilles de bombyx. On m’assure que cette espèce n’est pas urticante mais un agriculteur du coin s’est quand même récemment retrouvé avec des cloques rouges sur le corps, je ne sais pas si c’est lié. J’attends de voir ce que la situation va donner mais je m’inquiète déjà pour l’an prochain, cela risque d’être encore pire qu’aujourd’hui si cette dynamique continue… Je trouve que cette forte pression de chenilles ici est sous-estimée, il y aura sans doute une tout autre considération quand celles-ci se retrouveront aux portes de Dijon».