Une histoire d'hommes...

On a beaucoup parlé avenir, sur la scène d'Auxerrexpo ce vendredi, avec aussi un regard vers le passé, à commencer par le point fait sur la récolte 2009 par Jean-Marc Krebs, directeur de la coopérative.
[INTER]Une collecte record[inter]
Deuxième plus belle collecte de ces 10 dernières années en 2009, avec plus de 610 000 tonnes au compteur, toutes récoltes confondues. Une qualité moyenne pour les blés, avec un PS à 75,9 et un taux de protéines à 11,5, occasionnant quelques difficultés d'expédition en meuneries. Excellente qualité en revanche, pour les orges de brasserie, qui ont enregistré un taux de calibrage de 87,7 et des protéines à 10,8%. Si les volumes étaient au rendez-vous, les marchés en revanche ont été particulièrement bas, tout au long de l'année, les prix de vente pratiqués par 110 Bourgogne ayant été pendant six mois inférieurs à ceux payés aux adhérents.
Du côté des filières : un exercice 2009/2010 marqué par une baisse de 25% du CA, à 42,8 millions d'euros, pour le secteur [I]«Appros et Services»[i]. Conséquence d'une diminution de 36% du prix des engrais, revenus à un taux normal. En baisse également de 5,2% par rapport à l'an passé, le CA du réseau «110 vert», du fait d'une météo capricieuse pour les jardiniers amateurs. Même chose en ce qui concerne l'activité «110 vigne», dont le CA a diminué de 8,3% à 4,3 millions d'euros. La baisse du prix des fertilisants et une moindre pression maladie étant à l'origine du tassement du chiffre d'affaires.
Compte tenu de ces éléments, le président Delagneau ne pouvait que se réjouir d'un résultat net pour 110 Bourgogne en hausse par rapport à l'exercice précédent, à 2,2 millions d'euros. Se félicitant au passage que la coopérative ait pu «dans un contexte difficile pour les adhérents, leur redistribuer 68% du résultat, soit 1,4 million d'euros. Le montant le plus élevé depuis 20 ans».
[INTER]Equité, engagement et transparence[inter]
Un château-fort en Puisaye, une revue de vulgarisation scientifique... Pas certain de prime abord, que le choix des invités à participer au débat qui s'est tenu en seconde partie d'Assemblée, pour raconter leur propre histoire, n'ait pas un peu surpris les adhérents... 110 Bourgogne, Guédelon, [I]«Sciences Humaines»[i] : autant d'entreprises et de parcours différents marquées par un âge commun et un idéal partagé : «l'aventure humaine» !
Pour Jean-François Dortier, créateur et rédacteur en chef de la revue auxerroise «Sciences Humaines» : «quelque soit l'aventure et les idées, il faut toujours un noyau fort de quelques personnes, qui parviennent à en enrôler d'autres dans leurs rêves et les agréger autour». Un sentiment partagé par Maryline Martin, directrice et «inventrice» du chantier de construction du château de Guédelon en Puisaye, pour qui : «il faut un chef de meute pour avancer dans la même direction. Depuis toujours cela a fait partie de l'histoire des hommes», tout en veillant à ce que «la culture et la philosophie de l'entreprise soient préservées, quelque soit le succès».
«Equité, engagement, transparence» : trois valeurs importantes pour la coopérative 110 Bourgogne, qui n'a eu de cesse en 20 ans d'existence, comme l'a rappelé Gérard Delagneau, à «devenir un lien social, rester proche de ses adhérents, tout en les accompagnant vers une agriculture durable et assurer la relève». La coopérative : [I]«une belle idée, qui se régénère en permanence»[i], comme l'a rappelé Jean-François Dortier. Une belle histoire aussi, une histoire d'hommes... Tout simplement !
89 + 21 = 110 !
Née en 1990, de l'union des adhérent des coopératives du Châtillonnais, de la Puisaye, du Tonnerrois et de l'Auxerrois, rejoints en 2003 par ceux de la Basse Gâtinais, l'entité 110 Bourgogne a pour patronyme l'addition des deux nombres identifiant les départements de l'Yonne et de Côte d'Or.
Pas toujours facile de regrouper 9 coopératives et 2 unions de coopératives, passer de 200 à 20 administrateurs et de 11 directeurs et services administratifs à un seul. La restructuration ne s'est pas faite sans mal, entraînant derrière elle son lot de détresses humaines suite au plan social mis en place à l'époque.
Autre virage important pour l'entreprise, celui pris en1995, avec l'abandon de la pratique de prix de marchés pour ne conserver que la valorisation au «prix de campagne».
Résolument tournée vers l'avenir, la coopérative a depuis, multiplié les partenariats, avec notamment, l'Union nationale «In Vivo», le groupe de fabricant en alimentation animale «Soreal» et construit un pôle coopératif renforcé en Haute Bourgogne et Sud Seine et Marne, avec la création de Seine Yonne. L'adhésion à Cerevia, second opérateur national en céréales, offrant un débouché de commercialisation supplémentaire vers la Méditerranée.
L'entreprise 110 Bourgogne compte aujourd'hui 270 salariés.