élevage
Une formation qui a «du chien!»
Quel éleveur n’a jamais rêvé d’avoir le chien de travail idéal, capable de mener à lui seul un troupeau de vaches ou de moutons pour le guider là où il doit aller…? Une formation existe, pour apprendre les bases du dressage et les comportements à adopter.
« Ecarte à droite ! Ecarte à gauche…!» Aucune allusion aux prochaines élections départementales dans les ordres donnés ! Nous sommes à Lainsecq, sur l’exploitation de Denis Arnoult, où se termine une formation «Chien de troupeau» organisée conjointement par la Chambre d’agriculture de l’Yonne et l’Association des Utilisateurs de Chiens de troupeaux de l’Yonne et du Morvan (Auctym). A la baguette : Alain Cotte, moniteur agréé par l’Institut de l’élevage, habitué à intervenir sur ce type de formations depuis plusieurs années, dans tout le département. Ils sont quatre ce jour là, avec leurs chiens respectifs à écouter les dernières recommandations et s’exercer sous l’œil attentif du Maître de stage. Parmi eux, Emmanuel et Aurélie Cretté, éleveurs ovins à Dixmont, venus avec leurs deux jeunes mâles Border et une femelle plus âgée : Ibis, Izo et Ficelle. Quand on est à la tête d’un troupeau de plus de 600 brebis, mieux vaut maîtriser à la perfection les bases du dressage et les comportements à adopter pour bien faire travailler ses chiens : «la chienne a 4 ans mais on n’a jamais réussi à la dresser. En fait, tout dépend du travail journalier de dressage qu’on est prêt à mettre en place et du binôme qui en résulte. Il faut déjà que le maître soit éduqué pour pouvoir éduquer le chien. Et moi, j’ai toujours voulu faire le contraire, mais ça ne marche pas !» (ndlr : rires)
Le border : une race appropriée
Eleveur laitier, Denis Arnoult est également éleveur de chiens border collie, une race considérée aujourd’hui, de par son comportement de rabatteur, comme la plus appropriée pour le travail sur tous types de troupeaux. Plus de 20 ans qu’il s’y consacre, la passion aidant : «c’est sûr qu’à l’époque, un chien de troupeau, on prenait ça un peu pour un gadget ! Aujourd’hui, c’est considéré comme un réel investissement et un véritable outil de travail, le remplaçant des garçons de ferme d’il y a 50 ans…» S’il est considéré comme «la formule 1» en la matière, le border n’est pas la seule race appropriée à être un bon chien de troupeau : «il y a aussi le beauceron. Son problème est qu’on l’a détourné de sa vocation initiale pour en faire un chien de garde. Le border a connu ça lui aussi, quand on a voulu en faire un chien de compagnie, oubliant qu’il peut parfois disjoncter et se montrer agressif envers les enfants…» L’âge optimum pour commencer le dressage ? «5 mois et jusqu’à 1 an et demi maximum. Après, les chiens prennent des caprices qu’il est difficile à casser pour remettre les choses en place…»
Au tour d’Inzo de rentrer en piste : «Ecarte à droite ! S’il prend trop large, il va me perdre des animaux…» Alain Cotte a l’œil aguerri et ne laisse rien passer, surveillant de près le travail du chien autour du troupeau de Prim’Holstein venu faire de la figuration au milieu du pré. Pas effarouchées pour autant les noiraudes ! On voit qu’elles ont l’habitude.
Pas d’ordre contradictoire
Pour l’heure, Inzo semble montrer quelques velléités à vouloir mordiller les pattes des vaches et se fait rappeler à l’ordre : «il doit apprendre à s’imposer seulement par sa présence, de sorte de ne pas aller au contact et c’est au maître de gérer cette forme de brutalité, pour le forcer à se modérer…» Une pression constante, uniquement par le regard, à quelques centimètres des museaux, mais sans mordre. Aujourd’hui à la retraite, cet éleveur avallonais vit depuis plus de 30 ans avec des border collie et se souvient encore de l’une de ses chiennes, qu’il considère comme exceptionnelle : «capable, seule, de faire 5 km à travers bois en ramenant avec elle jusqu’à 40 vaches, sans en perdre une en chemin…» Une règle d’or, rappelle Denis Arnoult : «ne jamais donner à un chien, d’ordre contradictoire, du style «allez, viens !», où l’animal perçoit à la fois l’obligation de partir et celle de revenir… !» Un travail quotidien avec l’animal est aussi recommandé, pour parfaire son apprentissage : «de l’ordre de 5 à 10 mn par jour au début, l’essentiel étant d’être régulier…» Et pour les plus pressés, il est toujours possible d’acheter un chien déjà dressé, mais alors au prix fort : comptez 3000 € ! De toute façon prévient Denis Arnoult : «si c’est pas pour le faire travailler après, je vends pas…!»
Renseignements sur les formations en cours et à venir : Denis Arnoult, 03 86 74 70 94, Auctym
Le border : une race appropriée
Eleveur laitier, Denis Arnoult est également éleveur de chiens border collie, une race considérée aujourd’hui, de par son comportement de rabatteur, comme la plus appropriée pour le travail sur tous types de troupeaux. Plus de 20 ans qu’il s’y consacre, la passion aidant : «c’est sûr qu’à l’époque, un chien de troupeau, on prenait ça un peu pour un gadget ! Aujourd’hui, c’est considéré comme un réel investissement et un véritable outil de travail, le remplaçant des garçons de ferme d’il y a 50 ans…» S’il est considéré comme «la formule 1» en la matière, le border n’est pas la seule race appropriée à être un bon chien de troupeau : «il y a aussi le beauceron. Son problème est qu’on l’a détourné de sa vocation initiale pour en faire un chien de garde. Le border a connu ça lui aussi, quand on a voulu en faire un chien de compagnie, oubliant qu’il peut parfois disjoncter et se montrer agressif envers les enfants…» L’âge optimum pour commencer le dressage ? «5 mois et jusqu’à 1 an et demi maximum. Après, les chiens prennent des caprices qu’il est difficile à casser pour remettre les choses en place…»
Au tour d’Inzo de rentrer en piste : «Ecarte à droite ! S’il prend trop large, il va me perdre des animaux…» Alain Cotte a l’œil aguerri et ne laisse rien passer, surveillant de près le travail du chien autour du troupeau de Prim’Holstein venu faire de la figuration au milieu du pré. Pas effarouchées pour autant les noiraudes ! On voit qu’elles ont l’habitude.
Pas d’ordre contradictoire
Pour l’heure, Inzo semble montrer quelques velléités à vouloir mordiller les pattes des vaches et se fait rappeler à l’ordre : «il doit apprendre à s’imposer seulement par sa présence, de sorte de ne pas aller au contact et c’est au maître de gérer cette forme de brutalité, pour le forcer à se modérer…» Une pression constante, uniquement par le regard, à quelques centimètres des museaux, mais sans mordre. Aujourd’hui à la retraite, cet éleveur avallonais vit depuis plus de 30 ans avec des border collie et se souvient encore de l’une de ses chiennes, qu’il considère comme exceptionnelle : «capable, seule, de faire 5 km à travers bois en ramenant avec elle jusqu’à 40 vaches, sans en perdre une en chemin…» Une règle d’or, rappelle Denis Arnoult : «ne jamais donner à un chien, d’ordre contradictoire, du style «allez, viens !», où l’animal perçoit à la fois l’obligation de partir et celle de revenir… !» Un travail quotidien avec l’animal est aussi recommandé, pour parfaire son apprentissage : «de l’ordre de 5 à 10 mn par jour au début, l’essentiel étant d’être régulier…» Et pour les plus pressés, il est toujours possible d’acheter un chien déjà dressé, mais alors au prix fort : comptez 3000 € ! De toute façon prévient Denis Arnoult : «si c’est pas pour le faire travailler après, je vends pas…!»
Renseignements sur les formations en cours et à venir : Denis Arnoult, 03 86 74 70 94, Auctym