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Foire du Beau Marché

Une foire qui fleure bon le printemps

Réapparue sous sa forme actuelle en 1979, la Foire du Beau Marché à Toucy, tire son origine des grandes foires du Moyen âge, dont on trouve trace dès le 13è siècle.
Par Dominique Bernerd
Une foire qui fleure bon le printemps
Jean Breuillé et sa belle fille Karine, éleveur de chevaux de trait comtois à Michery.
Jamais Foire du Beau Marché n’aura jamais si bien porté son nom que cette année ! Choisi par les internautes dans le cadre de l’opération lancée par TF1 «Élisez le plus beau marché de France», comme le premier de Bourgogne, celui de Toucy est désormais en lice pour la sélection finale, dont les résultats seront dévoilés fin mai prochain. Il n’est pas trop tard pour voter ! Rendez-vous pour cela sur #VotrePlusBeauMarché.
Devenue un élément incontournable du patrimoine poyaudin, la Foire du Beau Marché se tient chaque année le samedi précédant les Rameaux. Une date qui n’est pas le fait du hasard, annonciatrice du printemps et du réveil des cultures. Président de l’association du Vieux Toucy, Jean-Pierre Huot évoque même chez nos confrères de l’Yonne Republicaine (édition du 23 mars), l’existence en 1780, de deux foires importantes : «celle du Beau Marché, appelée aussi Foire du renouveau et la Foire de la Trinité, deux dates importantes de la vie rurale correspondant aux périodes auxquelles les ouvriers et journaliers se louaient dans les fermes et métairies pour la belle saison et ensuite, pour l’automne et l’hiver». Nul besoin de remonter si loin dans le temps, pour le maire de la cité, Michel Kotovtchikhine, qui se souvient encore, des foires de son enfance : «tout gamin, on sortait en vitesse de l’école, alors ouverte le samedi, pour voir arriver la centaine de bovins et autres débouchant de la route d’Auxerre. L’époque des maquignons, se tapant dans la main, le portefeuille bien garni en poche. Les cafés étaient pleins et dès qu’une transaction était conclue, on allait boire un coup». «Une époque», précise Jean Breuillé, éleveur de chevaux de trait comtois à Michery, «où y’avait pas d’alcootest ! De toute façon, on venait avec la carriole et le cheval savait rentrer tout seul…» Aujourd’hui reconverti dans l’élevage équin, cet ancien éleveur de bovins, qui a compté jusqu’à 200 animaux, est fidèle chaque année à la manifestation : «le Beau Marché, c’est d’abord, comme Treigny, le printemps qui pointe son nez. On repart dans les beaux jours et on ressent de la convivialité chez tous ceux que l’on rencontre. Des gens que l’on croise parfois qu’ici, une fois par an !». Né à Moulins-sur-Ouanne, lui aussi a en mémoire ce que lui en racontait sa mère : «ils arrivaient de Moulins en charrette, avec les œufs, le cochon, le veau quand y’en avait eu un dans l’année». Si les bovins ont depuis longtemps déserté les allées, subsistait néanmoins ce samedi matin au fil des rencontres, comme un petit air de nostalgie.