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AOP époisses

Une filière valorisante

Le syndicat de défense de l’Époisses est revenu sur la campagne écoulée, le 12 avril, lors de son assemblée. La dynamique de la filière permet d’entrevoir l’avenir sereinement.
Par Aurélien Genest
Une filière valorisante
Passage de témoin à la présidence du syndicat : Alain Bartkowiez à gauche) succède à Jean-Louis Lachot.
Il fait la fierté de la région depuis de nombreuses années. L’Époisses fait aussi le bonheur des amateurs de fromages à pâte molle et à croûte lavée aussi bien en France qu’à l’étranger. En 2018, la production d’Époisses a encore dépassé les 21 millions de litres de lait transformés, pour des ventes de fromages approchant les 1 300 tonnes. Les 44 éleveurs adhérent à l’AOP (32 en Côte-d’Or et 12 en Haute-Marne) ont produit une moyenne de 480 000 litres par exploitation, avec des prix de vente dépassant la barre des 400 euros la tonne. «Les producteurs continuent d’être rémunérés à un niveau intéressant par rapport au lait conventionnel, ils couvrent au moins leurs coûts de revient. Après plusieurs exercices relativement stables, nous attendons une hausse cette année, suite à l’annonce d’une amélioration de la conjoncture laitière», commente Jean-Louis Lachot, président du syndicat de défense de l’Époisses. L’éleveur de Villy-en-Auxois, qui présidait sa dernière assemblée générale suite à son départ en retraite l’été prochain, s’est également réjoui du renouvellement des générations opéré au sein de la filière : «il y a plusieurs années, nous avions exprimé quelques craintes à ce sujet. Mais aujourd’hui, nous sommes heureux de voir des jeunes reprendre des exploitations et s’installer. Les prix attractifs de l’AOP Époisses donnent des perspectives, c’est très rassurant».

Pistes de travail
La filière Époisses ne se repose pas sur ses lauriers pour autant et engage de plusieurs travaux pour maintenir sa dynamique. «Le changement climatique fait notamment l’objet de nombreuses réflexions», illustre Jean-Louis Lachot, «un groupe de travail est en train de se mettre en place et un groupement d’intérêt économique et environnemental sera prochainement constitué. Des aménagements doivent voir le jour, notamment dans le domaine du stockage des aliments, pour une meilleure appréhension des aléas climatiques». L’AOP Époisses, proche de sa clientèle, souhaite répondre aux nouveaux modes de consommations : «ces derniers évoluent considérablement et nous devons nous y atteler. Le niveau de notre production reste stable cette année, mais une baisse d’environ 3 % des ventes de fromages a été enregistrée lors du dernier exercice. C’est une tendance générale des fromages : la consommation devient frileuse, la baisse du pouvoir d’achat du consommateur n’arrange rien». Le syndicat de défense de l’Époisses suit également de très près l’actualité mondiale, comme poursuit Jean-Louis Lachot : «nous suivons toujours avec attention les tweets de Donald Trump qui peuvent nous faire beaucoup de mal, avec ses idées de taxer les fromages outre-atlantique. Les conséquences du Brexit nous inquiètent aussi, l’Angleterre est une grande consommatrice d’Époisses».

Passage de flambeau
Président du syndicat depuis 2006 et futur retraité, Jean-Louis Lachot a donc « passé la main » à l’issue de l’assemblée. La présidence est désormais assurée par Alain Bartkowiez, l’un des quatre associés du Gaec des Marronniers à Origny-sur-Seine. Membre du conseil d’administration, Alain Bartkowiez adhère au syndicat depuis le début de son activité. Le Côte-d’orien a été séduit par l’intérêt général de l’AOP : «Notre filière représente un important savoir-faire. Les producteurs de lait engagés dans l’Époisses, les transformateurs et les opérateurs œuvrent tous dans le même sens pour aller chercher de la valeur ajoutée, par le biais d’un important travail collectif visant constamment la qualité. C’est passionnant».