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Fertilisation

Une fertilisation à multiples facettes

Forte de ses 21 années d’expérience la société Agri 89, basée à Monéteau et spécialisée dans le secteur appros, a tenu deux réunions techniques à l’attention de ses clients, sur le thème des nouveaux modes de fertilisation
Par Dominique Bernerd
Une fertilisation à multiples facettes
Les différents intervenants de la matinée, entourés de responsables de la société Agri 89, Joël Moreau et son fils Alexandre
C’est dans les locaux flambant neuf du nouveau centre de formation de l’AJA, à Auxerre, que se sont tenues ces deux matinées techniques, en partenariat avec des fournisseurs d’engrais et de matériels. Au programme : la fertilisation bactérielle, la fertilisation avec du microgranulé, la fertilisation azotée en fin de cycle.
La microbiologie appliquée à l’agriculture a développé ces dernières années le principe de fertilité biologique, avec pour intermédiaires entre la plante et le sol, des microorganismes venant ramener des éléments fertilisants et solubles à la plante. Des recherches ont été menées notamment sur la rhizosphère (autour de la racine) et ont mis en évidence une souche nommée «Pseudomanas Putida», dont les caractéristiques stimulent la croissance des plantes et qui a comme autre avantage, de se multiplier rapidement dans le sol, pour durer dans le temps, sans influences négatives, répondant aux exigences toxologiques demandées. D’autres intérêts agronomiques ont été mis en avant lors de la présentation, comme : sa capacité à secréter une molécule de protection du fer et à le rendre assimilable par la plante et non plus par les champignons pathogènes, la sécrétion d’une hormone de croissance naturelle augmentant l’allongement cellulaire de la plante et particulièrement son système racinaire. Des études menées avec l’Inra ont ainsi fait apparaître une augmentation moyenne de 18% de la masse racinaire des cultures. La «Pseudomanas Putida», ayant pour autres particularités, d’augmenter la disponibilité du phosphore et de favoriser l’évolution de la matière organique en humus.

Une fertilisation au plus près de la plante
Second thème de la matinée : la fertilisation par microgranulés et plus particulièrement, par une localisation directe au contact de la plante, en positionnant des engrais starter directement dans la ligne de semis, sans passage supplémentaire spécifique. L’idée étant de créer un milieu le plus favorable possible à l’implantation des cultures, après sélection d’un microgranulé le plus adapté à la situation. Jusque là utilisée historiquement sur des cultures de printemps type maïs ou tournesol, la technique est aujourd’hui de plus en plus employée sur des colzas et céréales d’automne ou de printemps. L’amélioration du système racinaire obtenue, permettant aux cultures, de mieux résister aux différents stress, qu’ils soient de nature hydrique, ravageurs ou salissement des parcelles. Selon les chiffres présentés, cette meilleure gestion du phosphore permet d’augmenter les rendements de 2 à 3 q/ha en céréales d’hiver selon la nature des sols. Des sols alcalins répondant plus favorablement que des sols neutres ou légèrement acides. Si la technique se démocratise, elle nécessite des équipements. Adaptables aujourd’hui sur tous types de semoirs (pneumatiques, conventionnels, mécaniques, semi pneumatiques, monograine…), les matériels sont vendus entre 3 500 et 6 000 €.
Dernier thème abordé : la fertilisation azotée fin de cycle. En France, le ratio d’efficience de l’azote apporté est d’environ 80% et dépend du fractionnement, sachant qu’un premier passage n’est souvent efficace qu’à 50% là ou il peut l’être à 100% lors du dernier passage, le taux de protéines dépendant en grande partie de ce qui va se passer en fin de cycle. Si 80% du rendement provient de ce qu’il y a dans les racines, les tiges et les feuilles, les 20% restant vont dépendre exclusivement de ce qui va se passer en fin de saison. D’où un dernier fongicide pour aider la plante à accroître sa photosynthèse et faire migrer les éléments nutritifs qui iront remplir le grain.
La matinée s’est ponctuée par une visite du nouveau centre de formation de l’AJA, suivie d’un déjeuner offert par les organisateurs, où a été présentée la coupe Gambardella remportée par le club auxerrois au Stade de France, le 3 mai dernier, face à Reims.