Une facette qui a de l'avenir
Le 31 juillet, le comité des foires et concours de Moulins-Engilbert en partenariat avec la Sicafome organisaient l'édition d'été de la foire-concours et vente de culards.

Avec l'édition d'été de la foire-concours et vente de culards, le Comité des foires et concours de Moulins-Engilbert et la Sicafome attirent toujours autant les acheteurs et les apporteurs. Organisé le 31 juillet, ce rendez-vous fut l'occasion d'apprécier les 311 animaux présents dont 52 mâles. « Un chiffre un peu plus important que les années précédentes » précise Gilles Trinquet, président du Comité, sans pour autant donner une cause exacte. Pour lui, la présentation globale était de qualité « rendant ainsi hommage au savoir-faire des éleveurs ». Ce bel état a d'ailleurs rendu la tâche difficile pour les jurés qui furent obligés de revoter pour le Super Prix d'honneur ; les voix étant équitablement partagées entre les deux finalistes.
Finalement c'est l'animal de Thomas Pipponiau, 27 ans, (Lanty-71) qui fut primé. Une première pour lui qui est installé depuis 2022 en reprenant la ferme familiale. Il réagit face à cette distinction : « je suis heureux que ce produit ait été reconnu, car j'ai mis beaucoup d'attention à le préparer, et je pense qu'elle a remporté le prix pour son bel arrondi de culotte et sa bonne gueule. Sans oublier ses beaux aplombs et sa gentillesse de caractère ». Pour rappel, Thomas Pipponiau est à la tête de 90 ha (dont 5 ha de maïs ensilage, restant prairies) et de 65 mères charolaises dont une dizaine de culardes par an. D'autres élevages parmi les 68 présents furent distingués par des prix (voir encadré dédié).
Après la foire-concours, la vente fut électrique avec des offres s'enchaînant rapidement. Le prix d'honneur fut adjugé à 4 350 euros à Thierry Dufour. De son côté, le Top Price fut attribué à l'EARL de Rigny pour un montant de 4 840 euros. La moyenne s'établit à 2 858,43 euros, pour 264 animaux vendus.
L'utilité des avancées
Si la foire-concours et la vente aux enchères sont donc attendues par la profession, Gilles Trinquet insiste : « Ces animaux culards demandent un travail très particulier de la part des éleveurs et un suivi au plus près car ils sont assez fragiles (os ou cœur par exemple). Mais, malgré tout, cette facette spécifique du charolais rassemble de nombreux passionnés qui, grâce à la génétique, peuvent trouver des leviers pour faciliter leur quotidien comme la recherche du vêlage facile ; le tout en conservant leur œil de spécialiste bien évidemment. Je pense qu'actuellement l'utilisation de la génétique et celle de la génomique sont des éléments très utiles pour orienter les qualités d'un cheptel - et cela que ce soit en culard ou non. Grâce à ces technologies de pointe, les contraintes importantes que représente l'élevage culard s'amenuisent de plus en plus et je suis persuadé que cela peut permettre de renouveler les passionnés de ce volet si singulier de notre métier, et donc faire perdurer les culards dans le temps ». Avec un optimisme intact d'années en années pour la pérennité du métier d'éleveur et d'agriculteur, Gilles Trinquet émet tout de même quelques craintes face au contexte sanitaire. « Si les technologies sont très bien utilisées par la profession, l'État, lui, semble à la traîne. Les vaccins tardent à arriver chez nous alors qu'ils sont disponibles dans les pays voisins. Cette situation est incohérente, d'autant plus lorsque l'on voit des cheptels abattus dans leur totalité, et que l'on voit l'État qui ne paraît pas s'inquiéter des conséquences pour l'intégralité des filières de cette gestion, en sus de l'avenir des éleveurs concernés. Pour moi, l'État vit avec des œillères et semble toujours vouloir aller au plus simple en ce qui concerne l'agriculture. Mais, nos vies sont complexes à l'image de nos métiers qui traitent du vivant, qu'il soit animal ou végétal. Finalement, c'est peut-être le vivant dans son ensemble qui est mis de côté ». Il conclut : « Nous sommes passionnés, et nous travaillons tous les jours pour continuer à proposer des produits de qualité, comme ce fut le cas aujourd'hui. Et, le déjeuner proposé ce midi est le témoin de cette cohésion de la profession pour maintenir nos élevages, nos outils de ventes, et l'effervescence de nos campagnes ». Preuve de ces dires, les 330 repas distribués ce jour-là par le Comité des foires et concours aux apporteurs, acheteurs, amis, membres de leurs familles et curieux. La foire-concours et la vente aux culards d'été font donc encore une fois briller toutes les facettes d'une profession qui fascine et qui fait vivre. Le prochain rendez-vous de Moulins-Engilbert se déroulera le 18 octobre avec la 2e édition de la vente aux enchères à main levée, orchestrée au Champ de foires du bourg.
Palmarès

Super Prix d'honneur : Pipponiau Nicolas.
Châtron (12-24 mois) :
Prix d'honneur : Gaec des Nicolas ; 1er prix ex aequo : Gaec Dumont et EARL Montbaron ; 2e prix : Gaec Dumont (deux animaux primés) ; 3e prix ex aequo : Gaec des Nicolas et Malcoiffe Roger.
Châtron (+ 24 m) :
Prix d'honneur : Pipponiau Thomas ; 1er ex aequo : EARL Gondard Louis, EARL Du Grand Lormy, Gaec Loudenot ; 2e ex aequo : Antoine Philippe (deux animaux), Boucaud Hubert ; 3e ex aequo : Gaec du Grand Anizy, Antoine Philippe.
Génisses Section 1 :
Prix d'honneur : Lemaitre Pascaline ; 1er ex aequo : Blaudier Philippe, Gaec du Verger, EARL Plantard, Gaec des Couthions, 2e prix : Gaec Martin Gilles et fils (deux animaux), Gaec du Verger, Blaudier Philippe ; 3e ex aequo : EARL Cottin, Gaec Laffaye, Gaec Deboux.
Génisses section 2 :
Prix d'honneur : Pipponiau Thomas. 1er ex aequo : Gaec des Couthions (trois animaux), Gaec du Tilleul (deux animaux) ; 2e ex aequo : EARL Berger Stéphane (deux animaux), EARL Père, EARL Rousseau, Fenayon Xavier ; 3e ex aequo Vernisse Michel (deux animaux), EARL Montbaron, Fenayon Xavier.
Génisses section 3 :
Prix d'honneur : Gauthey Claude ; 1er ex aequo : Pipponiau Thomas, Bonnot Danièle, Vernisse Michel, EARL de Souvignes, Gaec Dumont ; 2e ex aequo : Gaec du Mont Dardon, Gaec du Passou, Gaec du Grand Anizy, Blondeau Benoît, EARL de la Croix Girard ; 3e ex aequo : Gaec Laguigner (deux animaux, EARL Loïc Tholot, Dessolin Philippe, Gaec du Mont Dardon.
Génisses section 4 :
Prix d'honneur : Boucaud Hubert ; 1er ex aequo : EARL Gauthy Christophe, Jeudy Gérard, Puget Ludovic, Gaec des Bordets, Boucaux Jean-Paul ; 2e ex aequo : Gaec Martin Gilles et fils, Gaec du Grand Anizy, EARL les Bouillots, Gaec des Bordets ; 3e ex aequo : Bordet Jacques, Vachez Alain, EARL Loïc Tholot.