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Moissons 2014

Une exploitation sur trois est fragilisée

Les OPA ont tenu leur traditionnelle réunion de fin de campagne mardi à Dijon. La situation économique est jugée «catastrophique» à l’unanimité.
Par Aurélien Genest
Une exploitation sur trois est fragilisée
Jacques de Loisy, Didier Lenoir, Vincent Lavier, François-Xavier Lévêque et Fabrice Faivre ont pris chacun la parole lors d’une conférence de presse.
Les excès climatiques pèsent lourdement sur la récolte céréalière la Côte d’Or. Les premières simulations donnent des pertes d’environ 70€/ha en plaine et 160€/ha sur les plateaux. [I]«Pour une exploitation moyenne de 150 hectares, ces revenus négatifs se chiffrent à respectivement 12 000 et 25 000€»[i] traduit Vincent Lavier, le président de la Chambre d’agriculture, [I]«un tiers des exploitations du département sont aujourd’hui en situation de grande fragilité»[i]. Pour Didier Lenoir, vice-président de Dijon Céréales et président de l’APPV21, les filières sont également touchées. La mauvaise qualité des blés va engendrer des difficultés pour l’export, près de la moitié des céréales produites sur le département étant destinée aux marchés étrangers. Fabrice Faivre, le président de la FDSEA, insiste sur l’ampleur des dégâts, à l’échelle des territoires : [I]«Cette campagne aura des répercussions bien au delà de l’exploitation, sur toute l’économie parallèle à l’agriculture. Dans une grande partie du département, nous représentons la seule activité économique. Si certaines fermes étaient contraintes de mettre la clé sous la porte, le territoire se retrouverait appauvri»[i]. François-Xavier Lévêque, le président des JA, estime que les pertes évoquées seront très difficilement surmontables, [I]«principalement pour les jeunes, eux qui n’ont pas eu le temps de mettre de coté de la trésorerie depuis leur installation. Cette campagne est une impasse économique. Psychologiquement, ce sera difficile pour certains»[i].

[INTER]Quelles portes de sortie?[inter]
Jacques de Loisy, le président de la commission productions végétales de la FDSEA, prend à son tour la parole et fustige l’assurance aléas climatiques dont l’efficience attendue par les producteurs de Côte d’Or [I]«n’est pas au rendez-vous»[i] : [I]«elle obéit à une réglementation nationale qui restreint la base de rendement. La base de calcul est historique et ne s’intéresse pas au rendement potentiel. Cette base ne permet pas de réintégrer des pertes extérieures tels que la grêle des années précédentes ou un sujet récurrent dans le département : les dégâts de gibier. Nous souhaitons une base sur un rendement potentiel, calculé par exploitation ou petite région. De plus, la franchise de 25% imposée par les textes est bien trop importante pour une ferme de Côte d’Or, cela peut se concevoir dans des régions plus productrices mais pas ici»[i]. Jacques de Loisy ajoute d’autres exemples comme la diminution de l’accompagnement de l’État dans le financement de cette assurance, [I]«un mauvais signal»[i] selon lui, de même que les délais beaucoup trop longs pour les indemnités. Pour Vincent Lavier, il y a nécessité à réinventer un autre système d’assurance, [I]«plus opérationnel»[i] et qui pourrait garantir un revenu minimal aux agriculteurs lors d’années difficiles comme celle-ci. Par rapport à la Pac, les critères d’entrée sur une MAE zones intermédiaires ne correspondent toujours pas aux attentes des Côte d’oriens. [I]«Dans les zones les plus reculées du département, il faudrait envisager une aide du même type que l’ICHN qui s’adresserait aux productions végétales»[i] suggère le président de la Chambre d’agriculture. Les mesures les plus urgentes en direction des exploitations les plus fragilisées aujourd’hui sont de deux type selon Vincent Lavier : [I]«un accompagnement humain, et un accompagnement financier pour pouvoir relancer un nouveau cycle de production. Il nous faut rapidement de la trésorerie pour permettre la remise en culture»[i].