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Renouvellement des générations

Une diminution qui interpelle la profession

Les membres du bureau de la Chambre d’agriculture ont abordé la transmission des exploitations lors de leur réunion mensuelle du 2 février.
Par Aurélien Genest
Une diminution qui interpelle la profession
Avec 66 nouveaux installés, la relève peine à être assurée.
«L’installation marque le pas dans le département. Nous avons pourtant besoin de plus en plus de monde» commente Vincent Lavier, à la lecture du graphique publié par le pôle «Installation transmission» de la Chambre d’agriculture.  Le président a cité trois raisons pouvant expliquer cette diminution initiée en 2012 : les montants «importants» des transmissions, parfois «disproportionnés par rapport aux revenus dégagés», les incertitudes économiques du métier et les absences de résultats dans la durée. Aurélien Viellard, président du pôle «formation, installation, transmission et emploi» de la Chambre d’agriculture, a souhaité interpeller la profession au cours de cette réunion : «Il faut une implication encore plus forte auprès des agriculteurs. De nombreux exploitants partiront dans les cinq prochaines années et n’ont toujours pas de repreneur. Un important accompagnement s’impose». Aurélien Viellard émet une réserve sur les hors cadres-familiaux : «jusqu’à présent, nous misions beaucoup sur eux pour le renouvellement des générations. C’est encore le cas mais on s’aperçoit que ces personnes non issues du monde agricole s’installent parfois dans de nouvelles productions et n’assurent pas totalement ce renouvellement des générations. Des impacts dans nos filières et leurs approvisionnements ne sont pas à exclure». Vincent Lavier cite l’exemple de l’élevage allaitant : «une baisse du potentiel de production sur un territoire donné pourrait avoir des conséquences dans les organismes économiques et les filières. Je pense aux raisonnements sur les amortissements, les coûts de fonctionnement, le ramassage... Nous devons avoir une démarche avec les filières, étudier quels plans d’actions pourront être mis en œuvre pour ne rien compromettre».

Une difficulté conjoncturelle ?

Pour Aurélien Viellard, la contexte économique de ces deux dernières années n’incite pas les porteurs de projets à concrétiser leur installation : «J’espère que ces difficultés ne sont que conjoncturelles. Certains dossiers sont en attente et devraient être repoussés pour cette année 2015. Nous en saurons davantage dans un an». Anne Pommier, responsable d’équipe «Transmission installation» de la Chambre d’agriculture, tempère elle aussi ces résultats : «nous avons un nombre toujours croissant de jeunes qui entrent dans le dispositif d’accompagnement de l’installation et qui ont un projet professionnel en agriculture.  Au moins neuf projets qui n’ont pas abouti en 2014 verront certainement le jour ces prochaines années». Aurélien Viellard rappelle la qualité du dispositif d’accompagnement à travers le Point accueil installation (PAI) et le Plan de professionnalisation personnalisé (PPP): «cette formule unique permet aux porteurs de projet d’être écoutés et orientés au mieux en fonction de leurs objectifs respectifs, leurs compétences, leurs antécédents et leur niveau d’études. La Chambre d’agriculture de Côte d’Or leur apporte leur soutien d’un point de vue technique, c’est aussi très important et sécurisant».