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Chambre d'€™agriculture

Une croissance à aller chercher

Dominique Chambrette, président de la Chambre d'€™agricultutre de Côte d'€™Or a présenté ses vœux 2011, lundi soir dans les locaux de la caisse régionale du Crédit Agricole à Dijon.
Par Aurélien Genest
Une croissance à aller chercher
Optimisme et détermination sont ressortis des voeux de Dominique Chambrette.
C'€™est dans une salle comble de la caisse régionale du Crédit Agricole que Dominique Chambrette, le président de la Chambre d'€™agriculture de Côte d'€™Or, a présenté les vœux 2011 de la profession agricole. Une grande volonté de voir les agriculteurs redevenir des acteurs positifs et incontournables de l'€™économie française est ressortie de la cérémonie. Dominique Chambrette a tout d'€™abord rappelé que l'€™agriculture était une [I]«chance pour la France»[i] et qu'€™il était dommage que les agriculteurs soient [I]«les seuls à le penser»[i]. Le devoir de production de la France a été mis en avant, devant le poids de l'€™exportation agroalimentaire dans la balance commerciale et l'€™objectif de l'€™agriculture de nourrir les hommes. Pour Dominique Chambrette, les paysans peuvent contribuer à apporter la croissance que le président Sarkozy recherche. Pour cela, il faut opter pour une agriculture de production, lui reconnaître sa place et lui donner plus de poids.

[INTER]Comment y parvenir ?[inter]
Le président de la Chambre d'€™agriculture souhaite [I]«protéger le foncier agricole contre les excès de l'€™urbanisation et des grands ouvrages»[i] et [I]«faire une pause si possible définitive sur les contraintes environnementales qui freinent ou parfois suppriment la production agricole»[i]. Ont été cités : les zones de captage, les zones vulnérables, Natura 2000, le parc national de forêt de plaine, le parc national de zones humides, la loi sur l'€™eau et le Grenelle de l'€™environnement. [I]«Il faut remettre en route une véritable politique de recherche sur les bio-technologies, capable de faire progresser la production agricole en alliant productivité, durabilité, respect de l'€™environnement et développement de l'€™économie»[i] a signalé Dominique Chambrette. Sur l'€™environnement, les propos de Bruno Lemaire lors du dernier congrès d'€™Orama ont été repris. Selon le ministre de l'€™agriculture, toute mesure agro-environnementale doit avoir un impact positif sur l'€™environnement, pas d'€™effet négatif sur l'€™économie agricole et tous les pays européens doivent l'€™appliquer. [I]«C'€™est bien de l'€™avoir dit, maintenant nous attendons des actes»[i] a commenté Dominique Chambrette.

[INTER]De l'€™espoir[inter]
Dans les bonnes surprises de 2010, Dominique Chambrette est revenu sur la remontée [I]«inattendue»[i] des cours des productions végétales, mais aussi l'€™année climatique plutôt favorable (sauf en terres superficielles), la production satisfaisante d'€™herbe et de fourrages et la récolte viticole, moyenne en quantité mais qui [I]«fera quand même de grands vins»[i] (ces satisfactions faisant contraste avec la tuberculose bovine). [I]«Comment ne pas croire au marché quand la tonne de blé approche les 250€ et la tonne de colza les 500€ ? Le marché est devenu la bête noire alors que c'€™est une chance»[i] a précisé Dominique Chambrette en évoquant
le chemin suivi par les viticulteurs: [I]«ils ont depuis longtemps vécu avec le marché, ils ont été confrontés un temps avec les vins du nouveau monde, ils ont innové, se sont remis en question, se sont obligés à l'€™excellence et ont finalement triomphé»[i]. Le nouveau projet agricole départemental du département représente beaucoup d'€™espoir pour Dominique Chambrette, avec une «agriculture qui croit en elle, fière de ses résultats et confiante en l'€™avenir». Les actions menées avec le Conseil général ont été rappelées avec notamment l'€™aménagement foncier et les bâtiments. De même que les grands dossiers sur l'€™économie agricole régionale avec le Conseil régional. Sur le syndicalisme, Dominique Chambrette s'€™est réjoui de voir la FNSEA avoir «retrouvé un patron en Xavier Beulin. Il lui faudra réussir deux choses essentielles» signalait le président de la Chambre, [I]«réconcilier les productions et les producteurs entre eux, et réconcilier les agriculteurs avec l'€™économie de marché»[i].

[INTER]De nouvelles perspectives[inter]
Dans le chapitre [I]«projets»[i], la réflexion sur un système d'€™engraissement de broutards en Côte d'€™Or a été mentionnée. Le but serait de [I]«faire partager un projet aux éleveurs et céréaliers»[i], le même constat a été dressé pour les poulaillers et les porcheries. Autre projet de taille : le moulin bio d'€™Aiserey. [I]«Nous devons assurer la production dans les régions Bourgogne Franche-Comté. L'€™objectif est de mobiliser à terme 50 000 hectares pour assurer la rotation et alimenter le moulin en blé bio» [i] signalait Dominique Chambrette qui acheva son discours par le projet de mutualisation et de fusion des cinq
Chambres d'€™agriculture de Bourgogne : [I]«il va tracer une nouvelle perspective pour l'€™organisation de l'€™agriculture du XXIème siècle. La Bourgogne doit exister en tant que grande région agricole, alimentant à la fois ses marchés de proximité et les grands marchés à l'€™exportation. Nous prendrons une part active sur les marchés méditerranéens et contribuerons ainsi aux grands équilibres
mondiaux».[i]

Les parlementaires quatre fois visés

Dans son discours, Dominique Chambrette s'€™est adressé à quatre reprises aux élus présents dans la salle. Au programme : la prolifération du gibier et l'€™indemnisation des dégâts, la nécessité de pouvoir retourner les prairies (pour la reconversion biologique), le photovoltaÏque, et la nécessité de créer un «lobby responsables professionnels et politiques» pour obtenir une Bourgogne agricole forte à l'€™aube de 2013. Retourner les prairies Sur les surpopulations de gibier, Dominique Chambrette a prôné la suppression de l'€™agrainage sur tout le département et celle du plan de chasse sangliers. Sur les modes d'€™indemnisation des dégâts, le président a exprimé son exaspération : «cela ne peut plus continuer comme ça, ou alors il faut réfléchir à un système d'€™assurance, où les experts seraient indépendants et le prix des denrées serait le prix réellement payé aux producteurs» a t-il souligné aux législateurs. Sur le retournement des prairies, le président de la Chambre souhaite obtenir de Paris et de Bruxelles, à titre exceptionnel pour la production biologique, un plan de retournement avec conversion biologique : «il est inutile de se leurrer, les prix des céréales en conventionnel à plus de 200€/tonne vont rendre les opérations de conversion difficiles. Il nous faut imaginer une autre stratégie» a t-il indiqué en faisant le lien avec les futurs objectifs de production du moulin d'€™Aiserey. Pour Dominique Chambrette, cette stratégie n'€™offrirait que des avantages : «la conversion prairies, cultures bio est rapide, les exploitations d'€™élevage ont les effluents nécessaires à la production végétale bio». Elle apporterait une nouvelle perspective de revenus et une nouvelle dynamique pour les exploitations. De plus, l'€™utilisation des sous produits de l'€™assolement (luzerne, protéagineux) permettrait de développer une filière viande bio. Enfin, la Bourgogne conserverait sa surface en céréales et oléagineux en conventionnels pour alimenter les marchés qui ont besoin de ces productions. De la clarté pour le photovoltaÏque Sur le dossier du photovoltaÏque et son «inquiétant» décret du 9 décembre dernier, de la lisibilité et de la certitude sont demandées : «Nous attendons l'€™engagement définitif du gouvernement à nos côtés pour la réussite de tous projets en cours et à venir». En fin de discours, Dominique Chambrette s'€™est une dernière fois tourné vers les parlementaires, prônant une Bourgogne agricole forte pour 2013 : «Plus jamais de désastre politique et économique genre bilan de santé, nous devons en 2013 quelles que soient les réductions budgétaires européennes conserver notre enveloppe 1er et 2ème pilier. Nous devons créer un lobby «responsables professionnels et politiques » de gauche, de centre et de droite pour défendre, comme le font les Bretons, la Bourgogne agricole. Je prendrai l'€™initiative dans le courant de l'€™année de réunir l'€™ensemble des élus professionnels et politiques pour sceller un pacte sur l'€™avenir de notre agriculture».