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Dossiers énergies

Une certaine retenue

Les projets de méthanisation, de photovoltaïque et de bois-énergie connaissent un ralentissement dans le département.
Par Aurélien Genest
Une certaine retenue
Charles Virely, responsable professionnel à la Chambre d’agriculture, évoque les différents dossiers.
La conjoncture agricole est difficile dans bien des domaines. La méthanisation, le photovoltaïque ou encore de bois-énergie ne font malheureusement pas exception. Tous ces dossiers sont actuellement «sur la retenue» d’après Charles Virely. «Logique», selon le responsable professionnel de la Chambre d’agriculture de Côte d’Or, qui rappelle la nécessité de disposer d’une «certaine assise financière et d’une trésorerie» pour imaginer se lancer dans l’une de ces réalisations.

Vers de «petits» méthaniseurs
Des projets subsistent tout de même dans le département. «Ils restent pour l’instant à l’état de projets, tant que les nouveaux tarifs de rachat ne seront pas sortis» indique Sylvie Lemaire, conseillère énergie à la Chambre d’agriculture. Les récentes études de faisabilité affichent une nouvelle tendance, reprend Charles Virely : «elles concernent de plus en plus de petites unités et font généralement moins de 100 kW. Ces projets, à l’échelle de l’exploitation et/ou des entreprises avoisinantes, sont forcément moins chers donc plus accessibles. Ils ont peut-être aussi davantage de viabilité. La quantité de chaleur est moins importante et donc plus facile à valoriser». La méthanisation reste le domaine qui a «le plus d’avenir» selon le responsable professionnel : «l’investissement est conséquent dans tous les cas, mais il peut représenter un complément de revenus loin d’être négligeable quand le projet est bien monté, surtout quand les prix de la viande et des céréales sont en chute libre comme aujourd’hui...». Charles Virely attend les nouvelles directives de l’État qui fixeront les futurs montants de rachat du kilowatt.

Un prix du pétrole peu favorable
Pour le photovoltaïque, le prix des panneaux a considérablement chuté. Les installations sont  beaucoup moins onéreuses mais les prix d’achat sont également d’un bas niveau... «Il y a encore des projets à surveiller, mais la rentabilité économique n’est pas toujours évidente. Il ne faut surtout pas s’enflammer. La viabilité d’un projet reste dictée par le prix de rachat de l’électricité qui n’est pas garanti par l’État. Mieux vaut rester prudent et bien se renseigner auprès des services de la Chambre d’agriculture» poursuit Charles Virely. Le dossier du bois-énergie affiche également une certaine complexité. «C’est même le plus compliqué, bien que les investissements à réaliser n’ont rien à voir avec ceux de la méthanisation et du photovoltaïque» confie Charles Virely qui s’explique : «nous étions partis sur une valorisation énergétique de différentes plantes comme le miscanthus, le switchgrass, le robinier ou encore l’acacia. Aujourd’hui, avec un pétrole bon marché, la rentabilité de ces projets est plus que limitée. Se chauffer avec des plaquettes ou des granulés de bois devient moins opportun. Valoriser aujourd’hui du miscanthus en granulés, en copeaux ou en alimentation animale est assez difficile car il n’y a pas forcément les débouchés en face».

Une étude à La Barotte

Le Lycée La Barotte haute Côte d’Or étudie l’hypothèse d’une création d’une unité de méthanisation au sein même de son exploitation agricole. Une étudiante de l’école d’ingénieurs en agriculture de Rouen travaille actuellement sur le sujet. Florine Breard, 22 ans, est chargée de l’étude de faisabilité. Sa mission consiste à déterminer les facteurs de réussite ou d’échec d’un tel projet sur ce territoire, et ainsi vérifier si le projet étudié est réalisable ou non. «Je dois évaluer les matières méthanisables disponibles, définir la quantité prévisionnelle et l’utilisation de l’énergie produite, tout en proposant une estimation financière du projet» commente la stagiaire originaire de la région parisienne.