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Trait Auxois

Une bouffée d’oxygène venue du Japon

L’empire du Soleil Levant montre un intérêt certain aux équins. L’Union nationale du cheval de Trait Auxois a évoqué ce nouveau débouché lors de son assemblée générale.
Par Ma signature
Une bouffée d’oxygène venue du Japon
Une délégation japonaise s’est procurée 27 chevaux il y a quelques jours.
Les éleveurs de Traits Auxois, constamment à la recherche de débouchés, tiennent peut-être un piste intéressante pour leurs animaux. Jean-Paul Bureau, président de l’Union nationale du cheval de Trait Auxois, l’avait déjà évoqué dans nos colonnes : les Japonnais se montrent de plus en plus intéressés par la viande des chevaux de trait. Une délégation asiatique s’est d’ailleurs rendue en Bourgogne en début de mois. Pas moins de 27 chevaux de trait ont été mis dans leur escarcelle, dont plusieurs Auxois de Côte d’Or.
Il y a deux mois, des Japonnais s’étaient déjà rendus dans le Sud-Ouest de la France acheter un total de 149 chevaux. Cet intérêt nippon a fait l’objet de longues discussions lors de l’assemblée générale de l’Union le 8 avril à Beaune. «Ce sujet nous a forcément intéressé, il représente beaucoup d’espoirs» relève l’administrateur Florian Bizouard, éleveur dans le canton d’Arnay-le-Duc. Les Japonnais pourraient revenir dans un futur proche, afin de poursuivre leurs approvisionnements. «Ils veulent engraisser les chevaux et en faire de la viande» poursuit le Côte d’orien «l’acheteuse de ce mois dispose déjà de 200 poulinières et de cinq boucheries. Elle vend beaucoup de viande chevaline et avait l’habitude de s’approvisionner au Canada. Elle préfèrerait désormais la France pour des raisons sanitaires et de traçabilité». «Un nouveau marché inespéré dans une filière qui peine tant à valoriser ses produits s’ouvre à nous» confie pour sa part Jean-Paul Bureau, «les Japonais veulent effectivement diversifier leurs sources d’approvisionnement avec des animaux de qualité et une très bonne traçabilité. En cela, le modèle français est exemplaire et c’est ce qui les a amenés jusqu’à nous. L’Auxois leur plait bien avec son potentiel de croissance et son développement important». La visite des Japonnais a permis aux éleveurs bourguignons de connaître les critères de sélection nippons. Des animaux lourds sont recherchés, et ces derniers doivent être castrés au delà d’un an. Les acheteurs japonais se montrent très sensibles aux conditions d’élevage bocagères extensives des chevaux bourguignons, de même qu’aux paysages traversés au cours de leur périple. Pour la filière trait, «c’est un marché qui s’ouvre, avec le bon espoir que ce débouché se pérennise dans le temps» termine Jean-Paul Bureau.

Génétique et concours

Cette assemblée générale a été l’occasion de passer en revue la filière génétique. Malgré une légère baisse des naissances, une amélioration de la fertilité des juments est constatée. «Un très bon point au vu du nombre d’étalons et de saillies déclarées» note Jean-Paul Bureau. Le nombre d’adhérents de l’Union reste stable, autour des 110 cotisants actifs. «Nous maintenons le cap, dans un contexte général du cheval de trait qui n’est pas favorable du tout» rappelle le président, «en cinq ans en France, nous avons perdu 35% des naissances, toutes races de trait confondues, la situation devient critique. Si nous ne faisons rien, dans dix ans, il n’y aura plus de naissances. Heureusement, chez nous les Traits Auxois, les chiffres arrivent à se maintenir». Cette assemblée générale a permis de fixer le calendrier des concours et manifestations de l’année 2016. Les éleveurs auront rendez-vous à Liernais le 6 août, à Vitteaux le 14 août, à Meursanges le 20 août, à Châtillon-sur-Seine le 21 août pour un concours d’utilisations (attelages) lors de la fête de l’agriculture, les 27 et 28 août à la fête du Charolais à Saulieu, les 10 et 11 septembre à Semur-en-Auxois pour la finale nationale puis le 22 octobre pour le concours de poulains à Saulieu.