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Moissons: ils témoignent...

Une bonne récolte dans son ensemble

Antoine Carré, agriculteur à Verrey-sous-Salmaise, salue le niveau correct de sa moisson 2018.
Par Aurélien Genest
Une bonne récolte dans son ensemble
L’exploitant revient sur les résultats de ses grandes cultures.
L’année pluvieuse a eu un impact positif sur ses terres de plateaux. À Verrey-sous-Salmaise, Antoine Carré n’en attendait pas tant avec du rendement, de la qualité et même des prix corrects dans plusieurs productions. «La fin des moissons a été beaucoup moins bonne que leur début, mais le bilan reste correct. Si nous pouvions avoir plusieurs années d’affilée comme celle-là, ce serait très bien», confie le jeune exploitant. Un premier rendement de 47q/ha a été obtenu les 22 et 23 juin sur une vingtaine d’hectares d’orge d’hiver en variété Salamandre, dans des champs à cailloux ne dépassant que très rarement les 40q/ha. «En plus de cette quantité satisfaisante pour le secteur, nous obtenons un calibrage de 92, presque inespéré par ici», relève Antoine Carré. L’agriculteur côte-d’orien est rentré dans ses 95 ha de colza à partir du 30 juin : «nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Le colza s’était considérablement éclairci avec les quantités d’eau importantes tombées durant l’hiver. Les cultures semblaient pénalisées, le gel en avait aussi remis une couche. Les parcelles étaient relativement sales au printemps avec de la folle avoine, du chardon et du gaillet. Le colza a finalement bien compensé avec de grosses siliques. Une première parcelle de 25 ha à très faible potentiel a donné 32 q/ha, le colza n’était pourtant guère plus haut que le blé. Une autre parcelle de 70 ha, avec de meilleurs potentiels, a donné des résultats variant de 20 à 30q/ha. Nous n’en attendions pas plus de 20 q/ha, ce champ comprenait 6 ha de mouilles, dans lesquels rien n’a été récolté».

Du blé décevant sur la fin
La récolte de blé termine à 60q/ha sur les 110 ha de la Ferme du Giboux. «Nous avions très bien commencé, avec des rendements de 70 q/ha dans les premières parcelles. Les terres à meilleurs potentiels ont malheureusement souffert de l’excès d’eau et ont fait baisser la moyenne», souligne Antoine Carré. Le meilleur résultat de l’exploitation est à mettre à l’actif de la variété améliorante CH-nara : «j’en cultive depuis trois ans maintenant, j’ai commencé avec un contrat de semences G4. Cette variété est censée livrer moins de volumes qu’une autre, mais c’est pourtant avec elle que j’obtiens les meilleurs rendements. CH-nara, valorisée 50 euros de mieux la tonne, se plait bien dans les terres de vallon et résiste généralement à l’excès d’eau». Tous les blés de la ferme du Giboux sont semés en direct depuis 2014. «Aucune terre n’est travaillée pour cette culture, dans le but, notamment, de rendre les sols plus filtrants», fait remarquer Antoine Carré. Dans ses autres productions, l’exploitation de Verrey-sous-Salmaise enregistre un rendement de 41q/ha dans ses 80 ha d’orge de printemps. «C’est une déception. Comme pour le blé, nous avions commencé la récolte sur des niveaux plus élevés. Nous pensions davantage nous situer entre 50 et 60q/ha», confie Antoine Carré. Les sept derniers hectares non fauchés à ce jour concernent la féverole.

Une agriculture numérisée

Antoine Carré, adepte des nouvelles technologies depuis son plus jeune âge, a remporté le trophée de l’agriculture numérisée en début d’année au parc des expositions de Dijon. «Le matériel agricole a toujours été une grande passion pour moi. J’ai aussi travaillé à Axe équipement avant mon installation, cette expérience m’est très utile aujourd’hui», commente l’intéressé. Le Côte-d’orien utilise de nombreux supports numériques dans son quotidien, à commencer par le site MyJohnDeere.com depuis son smartphone. Cet outil centralise les informations relatives aux machines et aux parcelles et fait office de centre d’opération pour planifier et gérer les chantiers. Antoine Carré utilise la cartographie de rendements pour obtenir une multitude de renseignements. La technologie de l’auto-guidage, dans son tracteur ou sa moissonneuse, lui apporte confort et sécurité : «pendant les moissons, cet équipement permet de tourner des nuits entières sans le moindre problème mécanique, dans un secteur où il y a de nombreux cailloux. Disposer d’une console et d’un récepteur GPS ouvre offre beaucoup de possibilités, il n’y a pas d’activation payante pour la documentation, les cartes de rendement ou la modulation». Antoine Carré assure que l’agriculture de demain sera entièrement numérisée : «elle a sans doute du mal à se développer en ce moment à cause des dernières années difficiles que nous venons de vivre. Je suis persuadé que ces outils sont rentables à long terme. Une étude d’Arvalis a mis en évidence des gains de 10 à 15% en temps de travail et en chevauchements, avec toutes les économies que cela engendre».