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Sécheresse

Une bataille au quotidien

La FDSEA, les JA et la Chambre d’agriculture se mobilisent sur tous les fronts dans le dossier sécheresse.
Par Aurélien Genest
Une bataille au quotidien
La profession explore toutes les pistes possibles pour soutenir les exploitants comme ici, lundi, lors du dernier bureau de la Chambre d’agriculture
Depuis le début de la sécheresse, la FDSEA, les JA et la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or mettent tout en œuvre pour que les exploitations impactées soient accompagnées du mieux possible. L’hiver s’annonce «très tendu» avec une problématique fourrages qui risque de persister «au moins une année» selon Antoine Carré, président des Jeunes agriculteurs. Lundi, la FDSEA puis le bureau de la Chambre d’agriculture ont de nouveau étudié le dossier, avec notamment le fonds national des calamités agricoles. «Ce dispositif, très complexe, n’est plus adapté au fonctionnement de nos exploitations», déplore Fabrice Faivre, président de la FDSEA, «celui-ci a toujours pénalisé les systèmes mixtes en les excluant des indemnisations. Nous devons l’aménager et faire rentrer un maximum d’éleveurs. Certains affourragent depuis 120 jours, nous n’accepterons pas que ces derniers ne rentrent pas dans le dispositif, faute à certains critères non adaptés». Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture, rappelle que le dispositif des calamités est «mal calibré» pour une sécheresse tardive, le déstockage n’étant pas pris en compte : «Malgré cela, nous faisons tout ce qu’il est en notre possible pour que s’enclenche la procédure. Toutes les exploitations ne pourront malheureusement pas en bénéficier, des moyens complémentaires doivent être mobilisés en parallèle». Le dégrèvement de la TFNB, lui, n’était pas encore officiel lundi, mais la profession reste très mobilisée pour que ce dispositif soit mis en œuvre sur le département.

Le compte n’y est pas
Les représentants de la profession regrettent une nouvelle fois que ce fléau ne soit pas mieux pris en compte au ministère : «le gouvernement ne comprend toujours pas la gravité de la situation et laisse les exploitants seuls face à leurs difficultés, sans proposer de mesures adaptées à cette sécheresse inédite d’été et d’automne». Les présidents de la FDSEA, des JA et de la Chambre d’agriculture attendent de la Région qu’elle joue un rôle moteur sur le dossier et qu’elle fédère les départements afin de proposer un accompagnement conséquent aux agriculteurs. La profession demande une prise de conscience et une réaction rapides de la part des Pouvoirs Publics et des collectivités locales : «les agriculteurs attendent un geste fort. Des enveloppes doivent être débloquées rapidement, les dispositifs doivent être adaptés. Ce n’est pas le moment de se retrancher derrière des règlements obsolètes. Le déstockage de fourrages doit impérativement être pris en compte. Cette situation est exceptionnelle et inédite. À ce titre, elle nécessite un accompagnement exceptionnel. Sans cet accompagnement de l’État, des collectivités locales, des banques, de la MSA, de l’administration fiscale, les conséquences seront désastreuses en sortie d’hiver».

Contractualisations éleveurs/céréaliers

La Chambre d’agriculture, via son pôle élevage, communique très régulièrement avec les éleveurs par le biais de ses techniciens et de sa publication Herbe hebdo, pour de précieux conseils face à cette sécheresse. Il y a peu, une communication invitait les éleveurs à entrer en contact avec un opérateur du val de Saône se proposant de récolter les cannes de maïs sortie moissonneuse à l’aide d’une presse avec broyeur incorporé. Les bottes carrées de 600 à 700 kg, avec un rendement d’environ huit tonnes/ha, peuvent représenter une belle opportunité pour les personnes en manque de paille pour la litière. Cette sécheresse est aussi l’occasion de repenser à la contractualisation céréaliers/éleveurs, permettant aux premiers cités de bénéficier de fumures et aux seconds de s’assurer un volume de paille chaque année à un prix fixe. «Il y a une vraie opportunité à saisir», soulignait lundi Vincent Lavier.