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UPVY

Une assemblée sous le signe de l’inquiétude

Paiement redistributif, accès au deuxième pilier, contraintes réglementaires sur fond de difficultés conjoncturelles... L’assemblée générale de l’UPVY a fait le tour de l’ensemble des sujets.
Par Sandrine vatinelle, Animatrice UPVY
Une assemblée sous le signe de l’inquiétude
Thibault Lederman, animateur relation terrain FOP/Orama, était l’invité de cette Assemblée générale 2016.
Au 1er août prochain, la France devra comme les autres États membres, donner sa position sur l’évolution du paiement redistributif. Il est prévu normalement que celui-ci évolue jusqu’à 20% à l’horizon 2020. Cette décision serait catastrophique pour les exploitants des zones intermédiaires. Dans ce cas, le Droit à Paiement de Base (DPB) descendrait en dessous de la barre des 200 euros. L’UPVY et la FDSEA ont fait la demande pour que le prélèvement n’aille pas au-delà de 10%. D’autant plus que l’accès au deuxième pilier pour les producteurs de grandes cultures est limité. Eric Sottiaux qui a déjà réalisé des mesures du 2ème pilier est scandalisé. «Les Mesures Agro-environnementales Climatiques (Maec) sont devenues inaccessibles. Les Indices de Fréquence de Traitement (IFT) intègrent à présent les traitements de semences. Si on les supprime, il faut augmenter le nombre de passages et il devient quasiment impossible d’atteindre les objectifs demandés». À cette situation compliquée, se rajoute également les attaques continuelles sur les produits phytosanitaires. Comme par exemple, la posture choisie par le gouvernement qui préfère suivre les positions dogmatiques de quelques Organisations Non Gouvernementales (ONG) plutôt que les résultats d’études scientifiques. Thibault Lederman, animateur relation terrain FOP/Orama, est intervenu lors de cette assemblée générale et a été relai de cette situation. Orama au travers de l’AGPB et de la Fop, a travaillé sur différentes études qui mettent en avant les caractéristiques et les besoins des zones intermédiaires. En premier lieu, que le colza est une culture à part entière de ces zones et qu’il reste compétitif face aux céréales. Ensuite que ces régions ont subi ces dernières années plusieurs aléas économiques et climatiques qui ont aggravés la situation des producteurs spécialisés grandes cultures. Ces études et les demandes d’Orama ont été transmises au gouvernement (accessibilité au plan d’aide, travail sur le paiement redistributif, améliorer l’accès au deuxième pilier, desserrer l’étau réglementaire).

Les parlementaires alertés
En parallèle et au niveau départemental, l’UPVY a alerté les parlementaires en leur signalant que 63% des exploitants spécialisés grandes cultures icaunais, pouvaient entrer dans le plan d’aide et étaient en grandes difficultés. L’UPVY et les organismes stockeurs adhérant se sont également engagés auprès de la Chambre d’agriculture dans la cellule Reagir, afin d’épauler au mieux les exploitants. Gilles Robillard, administrateur, confirme « les agriculteurs sont résignés et réfléchissent avant tout à savoir comment ils vont tenir et rester. Il faut réfléchir à recréer du lien en utilisant les différents réseaux déjà existant : organismes stockeurs, FDSEA… Il est nécessaire que la solidarité s’instaure de nouveau et qu’une nouvelle vision se mette en place pour faire redémarrer les agriculteurs ». Dans cette optique, l’UPVY a décidé en 2016 de s’associer à la Côte d’Or autour du projet Blé Objectif Protéine (Bop). Il s’agit d’un travail réalisé en commun entre les organismes stockeurs, la Chambre d’agriculture et Arvalis. Il permet de synthétiser les données de chacun afin mutualiser le conseil sur un bulletin d’information unique pour optimiser la fertilisation et obtenir le meilleur taux de protéine dans les blés. « Le repli sur soi n’est pas une solution, il faut continuer à travailler en commun afin de soutenir les producteurs et le BOP en est un des exemples» précise Arnaud Rondeau président de l’UPVY.