Récolte blé 2015
Une année record en quantité mais des protéines en défaut
Le Comité Technique de l’Yonne(1), s’est réuni le 11 août pour faire un état des lieux de la récolte de blé 2015 ainsi que des performances variétales.

Luc Pelcé, ingénieur régional Arvalis - Institut du Végétal, présente le bilan de la récolte avec un rendement prévu pour l’Yonne autour de 72-73 q/ha, soit environ 10% de plus que la moyenne des 5 dernières années, mais en deçà du record de 2004. Des rendements moyens qui s’échelonnent entre 65 et 70 quintaux pour les Plateaux de Bourgogne à plus de 80 quintaux pour les secteurs en terres profondes avec des pics atteignant les 100 quintaux sur certaines parcelles. Les poids spécifiques, quant à eux, sont excellents avec des niveaux rarement atteints ces dernières années.
Contrairement aux deux campagnes passées, l’évolution des stades du blé a été dans la médiane. L’avance prise en fin de cycle aura permis à la culture de limiter l’impact de la canicule de début juillet.
La campagne est caractérisée par un nombre d’épis/m² élevé expliqué par un temps «chaud» de l’automne jusqu’à mi-janvier qui a favorisé le tallage. Les conditions climatiques du printemps, bien que globalement sèches, ont également permis d’atteindre un nombre de grains/m² élevé, notamment grâce au retour des pluies salvateur autour du 1er mai.
Les cumuls de rayonnement et de températures entre 2 nœuds et floraison ont conduit à une très bonne fertilité d’épis plaçant 2015 au même niveau que 2004.
Malgré les températures échaudantes au moment de la formation des enveloppes des grains et de leur remplissage, les poids de mille grains (PMG) sont eux aussi élevés.
Il est important de noter que selon la précocité des variétés, le nombre de jours échaudants impactant subi par les plantes a été plus ou moins important. Ce sont les variétés tardives qui ont été le plus pénalisées par ses températures chaudes en fin de cycle.
Seule ombre au tableau, les protéines !
Globalement, les deux premiers apports d’azote faits aux stades tallage et Epi 1cm ont été bien valorisés. Il n’en est pas de même pour le troisième apport qui, selon la date à laquelle il a été fait, a été plus ou moins bien valorisé : le solde d’azote apporté trop tôt fin avril, à peine au stade dernière feuille et surtout suivi par 140 mm les trois premiers jours de mai a été mal valorisé (perte par lessivage, montée de talles pour faire du rendement au détriment des protéines).
Finalement, 2015 est une récolte qui atteint péniblement les 11% de teneur en protéines en moyenne avec des quantités importantes en-dessous de 10,5% entraînant des décotes de prix de vente pour les agriculteurs.
Concernant les maladies, la pression est moyenne cette année. La septoriose est arrivée tardivement alors que les rouilles jaune et brune ainsi que l’oïdium ont été présentes sur certains secteurs.
Côté variétés, les deux témoins de la synthèse : PAKITO et RUBISKO, un peu décevants, sont en retrait par rapport aux variétés de tête de classement.
Les hybrides (HYFI et HYWIN) sont en tête de la synthèse, suivis de près par les variétés FRUCTIDOR (tardif), CALUMET (précoce) et ASCOTT (BP, résistant mosaïque).
La variété FRUCTIDOR est plutôt adaptée à des terres moyennes à profondes car elle finit son cycle lentement.
Parmi les variétés plus «anciennes», CELLULE, ARKEOS (blé biscuitier), OREGRAIN, LAURIER et CALABRO (adaptée aux terres superficielles) affichent de bons résultats pluriannuels.
Parmi les variétés nouvelles, NEMO mérite d’être suivie en gardant en tête sa sensibilité au piétin verse alors qu’ADVISOR, peu multipliée, est quant à elle résistante à cette maladie.
Dans le cas de problématique mosaïque, la variété SYLLON semble être une bonne piste. RGT MONDIO, également résistante à la mosaïque, manque de protéines.
(1) Le Comité Technique de l’Yonne regroupe l’ensemble les Organismes Stockeurs du département (Seine Yonne, Cerepy, Cavap-Vanagri, Axéréal, Soufflet Agriculture, Ruzé), Arvalis – Institut du Végétal et les Chambres d’agriculture de l’Yonne, de la Nièvre, de la Côte d’Or, de l’Aube et du Loiret
Contrairement aux deux campagnes passées, l’évolution des stades du blé a été dans la médiane. L’avance prise en fin de cycle aura permis à la culture de limiter l’impact de la canicule de début juillet.
La campagne est caractérisée par un nombre d’épis/m² élevé expliqué par un temps «chaud» de l’automne jusqu’à mi-janvier qui a favorisé le tallage. Les conditions climatiques du printemps, bien que globalement sèches, ont également permis d’atteindre un nombre de grains/m² élevé, notamment grâce au retour des pluies salvateur autour du 1er mai.
Les cumuls de rayonnement et de températures entre 2 nœuds et floraison ont conduit à une très bonne fertilité d’épis plaçant 2015 au même niveau que 2004.
Malgré les températures échaudantes au moment de la formation des enveloppes des grains et de leur remplissage, les poids de mille grains (PMG) sont eux aussi élevés.
Il est important de noter que selon la précocité des variétés, le nombre de jours échaudants impactant subi par les plantes a été plus ou moins important. Ce sont les variétés tardives qui ont été le plus pénalisées par ses températures chaudes en fin de cycle.
Seule ombre au tableau, les protéines !
Globalement, les deux premiers apports d’azote faits aux stades tallage et Epi 1cm ont été bien valorisés. Il n’en est pas de même pour le troisième apport qui, selon la date à laquelle il a été fait, a été plus ou moins bien valorisé : le solde d’azote apporté trop tôt fin avril, à peine au stade dernière feuille et surtout suivi par 140 mm les trois premiers jours de mai a été mal valorisé (perte par lessivage, montée de talles pour faire du rendement au détriment des protéines).
Finalement, 2015 est une récolte qui atteint péniblement les 11% de teneur en protéines en moyenne avec des quantités importantes en-dessous de 10,5% entraînant des décotes de prix de vente pour les agriculteurs.
Concernant les maladies, la pression est moyenne cette année. La septoriose est arrivée tardivement alors que les rouilles jaune et brune ainsi que l’oïdium ont été présentes sur certains secteurs.
Côté variétés, les deux témoins de la synthèse : PAKITO et RUBISKO, un peu décevants, sont en retrait par rapport aux variétés de tête de classement.
Les hybrides (HYFI et HYWIN) sont en tête de la synthèse, suivis de près par les variétés FRUCTIDOR (tardif), CALUMET (précoce) et ASCOTT (BP, résistant mosaïque).
La variété FRUCTIDOR est plutôt adaptée à des terres moyennes à profondes car elle finit son cycle lentement.
Parmi les variétés plus «anciennes», CELLULE, ARKEOS (blé biscuitier), OREGRAIN, LAURIER et CALABRO (adaptée aux terres superficielles) affichent de bons résultats pluriannuels.
Parmi les variétés nouvelles, NEMO mérite d’être suivie en gardant en tête sa sensibilité au piétin verse alors qu’ADVISOR, peu multipliée, est quant à elle résistante à cette maladie.
Dans le cas de problématique mosaïque, la variété SYLLON semble être une bonne piste. RGT MONDIO, également résistante à la mosaïque, manque de protéines.
(1) Le Comité Technique de l’Yonne regroupe l’ensemble les Organismes Stockeurs du département (Seine Yonne, Cerepy, Cavap-Vanagri, Axéréal, Soufflet Agriculture, Ruzé), Arvalis – Institut du Végétal et les Chambres d’agriculture de l’Yonne, de la Nièvre, de la Côte d’Or, de l’Aube et du Loiret