Betteraves sucrières
Une année plutôt salée
Alors que le nombre de planteurs a augmenté dans le département depuis l’arrêt des quotas, l’année 2018 signe une récolte très impactée par la sécheresse et des prix tirés vers le bas par les cours mondiaux du sucre.

Pour certains agriculteurs recrutés par les sucreries après la fin des quotas de 2016, c’est la troisième, deuxième, voire première récolte de betteraves cette année. Ils sont aujourd’hui 170 planteurs sur environ 2 600 ha. À l’heure des derniers arrachages, les résultats laissent perplexe. Une récolte plus salée que sucrée pour les betteraviers qui enregistrent une très forte chute de rendements. 2017 était une année exceptionnelle, marquée par des rendements de 95 t/ha à 16° de sucre, avec un rendement racine de 85 t/ha à 17,5°. Cette année, dans l’Yonne, la moyenne des rendements s’élève tout au plus à 60 t/ha à 16° de moyenne, pour un rendement racine de 50 t/ha à 19,5°. La moyenne nationale est à 82 t/ha, contre 96 t/ha l’an dernier.
Chaleur et sécheresse
La sécheresse et la chaleur ont eu un impact désastreux sur la culture gourmande en eau. «La betterave supporte bien la sécheresse sur une petite période, un mois par exemple, si elle reçoit de l’eau ensuite, elle rattrape son retard de croissance. Cette année, sa croissance s’est pratiquement arrêtée au 14 juillet à cause du manque d’eau. La pousse n’a pas repris ensuite. Même chez les irrigants, l’effet multiplicateur n’a pas été observé, sûrement à cause de la chaleur» indique Didier Renoux, président de la confédération générale des betteraviers de l’Yonne (CGB Yonne), anciennement syndicat betteravier de l’Yonne (SBY). «En plus, la chaleur a provoqué une maladie fongique, le rhizopuce, qui a été assez significative cette année dans toutes les régions betteravières du sud de Paris».
Au début de la période de récolte, l’arrachage s’est avéré bien compliqué à cause de la sécheresse du sol et des betteraves très cassantes. De même pour l’extraction, difficile à cause des betteraves très sèches. La sercosporiose, une maladie du feuillage, s’est aussi invitée cette année.
Rendements bas, prix à la baisse
Pour les sucreries aussi la période est difficile, avec un cours du sucre qui tire vers le bas. Les trois sucreries avaient fixé des contrats avec leurs planteurs, de 26 €/t (sans pulpe) pour Ouvré, et 25 €/t (pulpe comprise) pour Terreos et Cristal Union. Pour Cristal Union, le cours du sucre a changé le cours des choses, comme l’explique le président du CGB Yonne. «Au printemps, les dirigeants de Cristal Union ont annoncé qu’ils ne pourraient pas tenir leur engagement de 25 €/t, c’est un reniement de leur
engagement de prix. Comme annoncé dans un journal national début novembre, le prix sera compris entre 22 et 24 €/t, pulpe comprise».
Rendements et prix bas, une année difficile pour les betteraviers et peu encourageante pour les nouveaux planteurs. Mais Didier Renoux reste optimiste «Les sucreries ne savent toujours pas quel prix fixer pour les semis 2019, mais il y a un léger frémissement des cours depuis deux mois, on espère une amélioration. D’autant plus que l’année prochaine annonce une production plus faible que la consommation».
Inquiétudes et espoirs pour la filière
Une grosse inquiétude des betteraviers est l’interdiction des néonicotinoïdes, utilisés en enrobage de la semence, «plus inoffensifs et moins efficaces qu’un autre insecticide qui devra être appliqué en foliaire pour prévenir des pucerons» explique Benoît Yot, directeur du CGB Yonne. «On craint la concurrence au sein de l’Union Européenne…»
Autre actualité de la filière, l’homologation de boîtiers «flex fuel» en cours depuis le printemps 2018. Ce boîtier à installer permet à de nombreux véhicules essence d’utiliser le superéthanol-E85. Moins cher à la pompe, plus propre, renouvelable et produit localement, le carburant à base d’éthanol pourrait être un débouché d’avenir pour la filière betteravière icaunaise.
Chaleur et sécheresse
La sécheresse et la chaleur ont eu un impact désastreux sur la culture gourmande en eau. «La betterave supporte bien la sécheresse sur une petite période, un mois par exemple, si elle reçoit de l’eau ensuite, elle rattrape son retard de croissance. Cette année, sa croissance s’est pratiquement arrêtée au 14 juillet à cause du manque d’eau. La pousse n’a pas repris ensuite. Même chez les irrigants, l’effet multiplicateur n’a pas été observé, sûrement à cause de la chaleur» indique Didier Renoux, président de la confédération générale des betteraviers de l’Yonne (CGB Yonne), anciennement syndicat betteravier de l’Yonne (SBY). «En plus, la chaleur a provoqué une maladie fongique, le rhizopuce, qui a été assez significative cette année dans toutes les régions betteravières du sud de Paris».
Au début de la période de récolte, l’arrachage s’est avéré bien compliqué à cause de la sécheresse du sol et des betteraves très cassantes. De même pour l’extraction, difficile à cause des betteraves très sèches. La sercosporiose, une maladie du feuillage, s’est aussi invitée cette année.
Rendements bas, prix à la baisse
Pour les sucreries aussi la période est difficile, avec un cours du sucre qui tire vers le bas. Les trois sucreries avaient fixé des contrats avec leurs planteurs, de 26 €/t (sans pulpe) pour Ouvré, et 25 €/t (pulpe comprise) pour Terreos et Cristal Union. Pour Cristal Union, le cours du sucre a changé le cours des choses, comme l’explique le président du CGB Yonne. «Au printemps, les dirigeants de Cristal Union ont annoncé qu’ils ne pourraient pas tenir leur engagement de 25 €/t, c’est un reniement de leur
engagement de prix. Comme annoncé dans un journal national début novembre, le prix sera compris entre 22 et 24 €/t, pulpe comprise».
Rendements et prix bas, une année difficile pour les betteraviers et peu encourageante pour les nouveaux planteurs. Mais Didier Renoux reste optimiste «Les sucreries ne savent toujours pas quel prix fixer pour les semis 2019, mais il y a un léger frémissement des cours depuis deux mois, on espère une amélioration. D’autant plus que l’année prochaine annonce une production plus faible que la consommation».
Inquiétudes et espoirs pour la filière
Une grosse inquiétude des betteraviers est l’interdiction des néonicotinoïdes, utilisés en enrobage de la semence, «plus inoffensifs et moins efficaces qu’un autre insecticide qui devra être appliqué en foliaire pour prévenir des pucerons» explique Benoît Yot, directeur du CGB Yonne. «On craint la concurrence au sein de l’Union Européenne…»
Autre actualité de la filière, l’homologation de boîtiers «flex fuel» en cours depuis le printemps 2018. Ce boîtier à installer permet à de nombreux véhicules essence d’utiliser le superéthanol-E85. Moins cher à la pompe, plus propre, renouvelable et produit localement, le carburant à base d’éthanol pourrait être un débouché d’avenir pour la filière betteravière icaunaise.