Viticulture
Une année mal embarquée
Les gelées de fin avril vont sérieusement impacter la récolte 2016. Entre 6 000 et 7 000 hectares seraient touchés dans le département.
Coup dur dans les vignes : les gelées enregistrées du 26 au 28 avril ont dévasté de très nombreux domaines. La préfète de Côte d’Or et les services de l’Etat sont allés constater l’ampleur des dégâts mardi 4 mai à Meursault, ironie du sort, sur la même parcelle où s’était rendu l’ancien préfet Pascal Mailhos deux ans plus tôt au lendemain d’un très fort épisode de grêle. «Ce qui arrive est une catastrophe pour la région, pour nous viticulteurs et pour l’économie locale» notaient les viticulteurs, entourés de Claude Chevalier et Jean-Michel Aubinel, présidents respectifs du BIVB et de la CAVB. «Environ 80% des parcelles sont touchées sur notre commune qui compte 75 viticulteurs pour 1 000 hectares de vignes. Seules les parties les plus hautes semblent un peu plus épargnées. C’est un gel exceptionnel, nous n’avons jamais vu ça» déplorait le maire Jean-Claude Monnier. Entre 6 000 et 7 000 hectares de vignes gelées en Côte d’Or ont été évoqués lors de ce rendez-vous. Contrairement à d’autres aléas climatiques, cet épisode est généralisé sur un grand territoire. Au-delà de la Bourgogne, ce coup de froid frapperait une grande partie de la France et de l’Europe viticoles. «Ces dégâts sont inédits de par leur ampleur et leur répartition» mentionne le bulletin de santé du végétal. Les professionnels de la vigne ont exprimé leurs très fortes inquiétudes, avant même l’évaluation complète des dégâts. Celle-ci se fera plus précisément dans les jours à venir, en fonction des bourgeons secondaires et de leur fertilité. Des baisses de récoltes exceptionnelles sont d’ores et déjà annoncées. «On ne va pas récolter grand chose... Si l’on fait 20% d’une récolte normale, ce sera déjà bien» confiait le maire de Meursault. Des mesures d’urgence sont demandées pour faire face à cette future perte de production. La reconnaissance en calamité agricole et catastrophe naturelle ont été évoquées, en plus d’aménagements de cotisations sociales. Un travail sur la fixation des prix du fermage est également demandé.