Une actualité « chaude »

« Si l'été a été chaud, le contexte agricole aussi… et, d'ailleurs, il l'est toujours » explique Cyrille Forest, président de la Chambre d'agriculture de la Nièvre lors de la session du 19 septembre qui s'est tenu à Marzy. Si divers sujets ont été discutés durant cette session – dont l'établissement d'un document cadre du département définissant les surfaces agricoles et forestières ouvertes à l'implantation d'une installation photovoltaïque au sol(1) – les sujets d'actualités furent aussi mis en lumière.

Ainsi, Cyrille Forest poursuit : « Entre des conditions climatiques compliquées, des prix des céréales qui ne sont pas au rendez-vous, une pression de la prédation extrêmement préoccupante ou encore un contexte sanitaire incertain avec la dermatose nodulaire contagieuse des bovins (DNC), voilà ce qui en l'essence a constitué et constitue encore le quotidien des exploitants. Face à tout cela, la Chambre d'agriculture doit être présente pour apporter son soutien et des réponses, le tout avec l'implication de l'État ». Plus en détail, Emmanuel Bernard, élu 2e vice-président de la CA 58, fut invité à prendre la parole. « Pour garantir la pérennité de nos métiers, de nos revenus, de nos outils ou de nos filières toutes entières, nous devons être vigilants collectivement ; notamment pour les mouvements d'animaux, car manifestement un cas suspect de DNC a vu le jour dans le Rhône » - Le nouveau foyer a été confirmé depuis et est donc le premier cas hors zone réglementée(2). Pour rappel, le « dépeuplement total des bovins foyers » fait partie des mesures de lutte définies par l'État contre la DNC. Fabienne Decottignies, Préfète de la Nièvre, lance : « J'en appelle à la vigilance de tous ».

Loup, y es-tu ?

Ensuite, la question plus particulière de la prédation fut décortiquée au travers d'une motion présentée par Cédric Bernier, élu secrétaire adjoint à la CA 58. La motion stipule : « La CA 58 considère que malgré les engagements répétés de l'État, les moyens promis ne sont pas au rendez-vous [...]. Les éleveurs se retrouvent seuls face à la menace, avec des moyens de réduction de la vulnérabilité insuffisants, coûteux, et difficilement accessibles. […] La CA 58 incite fortement les éleveurs à participer aux formations obligatoires dédiées aux futurs chasseurs souhaitant participer aux actions de régulation du loup afin qu'ils puissent agir, dans le cadre de la loi, en toute sécurité et avec un accompagnement technique et juridique renforcé si un tir de défense simple (TDS) lui est accordé. L'élevage est une composante essentielle de notre territoire rural, de son économie et de ses paysages. Il ne peut pas être sacrifié au nom d'une protection déséquilibrée de la faune sauvage. Il est temps de redonner aux éleveurs les moyens de se défendre dans le respect de la loi et avec le soutien plein et entier des pouvoirs publics ». Pour Patrick Têtard, membre élu de la Chambre : « cette motion est un aveu d'échec et une acceptation de la présence lupine dans nos campagnes ». Cyrille Forest remémore alors que le loup est une espèce protégée au niveau Européen et que « si ce statut ne bouge pas à ce niveau, nous ne pouvons que nous plier au cadre de la loi ».

Espoir d'avenir

De son côté, Cédric Bernier réagit : « cette motion porte l'idée d'inciter chacun à avoir les moyens de se défendre, et d'apporter un soutien au travail des louvetiers qui sont, pour rappel, les seuls agents d'État bénévoles… ». La motion fut adoptée, avec deux abstentions et deux votes contre.

Enfin, sur une note nettement plus légère, Cyrille Forest stipule : « l'été fut aussi chaud pour nos JA. En effet, quels autres événements que les concours de labour rassemblent autant de personnes dans les campagnes ? Aucun… Bravo donc à vous, JA de tout le département et aux bénévoles impliqués. Vous êtes l'avenir et vous contribuez à ce que sera demain le tout en restant humble et courtois car c'est aussi cela qui vous caractérise ».