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SeineYonne

Un rendez-vous instructif

Les Expérimentales SeineYonne, pour le secteur du Châtillonnais, se sont déroulées début juin à Marcenay.
Par Ma signature
Un rendez-vous instructif
De nombreuses variétés de blé et de colza ont été présentées.
Les agriculteurs s’étaient déplacés en nombre début juin pour assister aux Expérimentales SeineYonne (mutualisation des services agronomiques 110 Bourgogne et Ynovae). Les visites d’essais se sont intéressées à une soixantaine de variétés de blés (dont 50% de nouveautés) et à une trentaine de variétés de colzas. Des rappels sur la sélection génétique, la fertilisation azotée et le désherbage étaient notamment proposés. C’est d’ailleurs ce dernier poste qui a suscité le plus grand nombre d’interrogations : «Le désherbage est aujourd’hui au centre des préoccupations de nombreux agriculteurs car il est de plus en plus difficile de maîtriser le salissement des parcelles» rappelle Amélie Petit, responsable du Service Agro-développement SeineYonne.

Variétés à varier
Les aléas climatiques des derniers mois et dernières années ont également alimenté bon nombre d’échanges. Pour tenter de limiter leurs impacts dans les cultures, les techniciens de SeineYonne recommandent dans la mesure du possible et tout en restant dans les plages de semis optimales, d’étalonner les dates de semis pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier en cas d’accident climatique. Amélie Petit explique par ailleurs que la plateforme visitée n’a pas subi, les températures fortement négatives de fin avril. Ce n’est pas le cas de certaines zones comme notamment les fonds de vallées où ce gel a engendré la destruction de l’épi dans la gaine des blés et des orges.

Importance de la rotation
Le service agronomique de SeineYonne recherche en permanence les variétés les mieux appropriées à la région, comme l’indique Amélie Petit : «idéalement, il faut que la variété soit tolérante aux pathogènes (maladies cryptogamiques, cécidomyies, mosaïques..), adaptée au terroir, productive et valorisable dans nos débouchés meuniers (profil de panification, teneur en protéines). Bien entendu, la variété parfaite n’existe pas mais nous arrivons tout de même, sur une trentaine de variétés, à en identifier une dizaine qui comportent de nombreux atouts et que nous recommandons vivement en culture». Si le choix variétal est important, la rotation représente un levier encore plus fort face à ces aléas climatiques. «Malheureusement, certains types de terre se prêtent plus difficilement à la culture d’un grand nombre d’espèces que d’autres» tempère Amélie Petit.

Filières et nouvelles cultures

L’offre alternative au colza sur les plateaux a été présentée avec la culture du lin (mise en place dans le cadre de la filière Bleu Blanc Cœur), le chanvre (avec un système de récolte en un seul passage), le sarrasin (contrat avec une variété spécifique cette année), ainsi que le millet, le pois chiche et la lentille (qui font leur première apparition pour cette récolte 2018.) «Nous avons sensibilisé nos producteurs à l’importance d’avoir des clients et des industriels engagés à nos côtés dans ces filières. Ces derniers garantissent des hectares et un prix minimum à nos adhérents. Il faut aujourd’hui être très réactif et à l’écoute des marchés si nous voulons poursuivre notre action» signale Éric Ducornet. La notion de qualité des graines produites pour obtenir une vraie reconnaissance sur ces marchés filières a également été abordée. «Une analyse comparative des marges brutes dégagées a démontré qu’il n’y a pas de culture miracle mais des solutions alternatives qui nous permettent de remplacer du colza sans entamer le revenu de nos adhérents» poursuit le responsable Nouvelles filières.