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Récolte de moutarde

Un rendement qui pique

Jérôme Cadet débutait la récolte de sa moutarde de printemps la semaine dernière, sur de faibles volumes estimés à 6 q/ha.
Par AG
Un rendement qui pique
La moutarde a souffert de la sécheresse, à l’image des autres cultures de printemps.
« Avancer à 10 km/h dans un champ n’est jamais bon signe », fait remarquer Jérôme Cadet, au volant de sa moissonneuse dans ses premiers hectares de moutarde de printemps à l’entrée de Fontaine-Française. Son écran confirme cette impression en affichant 6 q/ha. « C’est très mauvais, forcément, mais pas étonnant compte tenu des derniers mois très secs que nous avons eus », indique l’agriculteur de 45 ans, qui a dédié 25 de ses 270 ha à cette culture cette année. Sa dernière tentative en moutarde de printemps remontait à 2014, sur 5 ha qui n’avaient pas dépassé 5 q/ha. « Il est risqué d’en faire par ici, nous le savons, mais j’ai retenté le coup pour deux raisons. Généralement, j’ai une grande sole de tournesol. Mais suite à deux dernières années très décevantes en rendement et en rentabilité, j’ai voulu repartir en moutarde de printemps. De plus, l’association des producteurs de graines de moutarde (AGPMB) recherchait des surfaces supplémentaires, cela tombait plutôt bien ».

14 q/ha en moutarde d’hiver
La moutarde d’hiver de Jérôme Cadet, semée sur 22 ha et récoltée quelques jours plus tôt, livre des résultats bien plus intéressants avec une moyenne de 14 q/ha : « une parcelle de 15 ha a même donné 16 q/ha, ce qui est plutôt bien compte tenu du contexte de l’année. Le champ en question avait eu du mal à démarrer à l’automne, mais grâce à un hiver particulièrement clément, les plantes étaient bien reparties. Deux autres champs sont en revanche plus décevants et ne donnent que 10 q/ha. Les levées étaient hétérogènes et les attaques de petites alises ont été nettement plus marquées. Heureusement, nous ne sommes pas encore confrontés à de sérieux problèmes de grosses altises dans notre secteur ». La moutarde est une vieille tradition chez la famille Cadet : les parents de Jérôme en cultivaient déjà à l’époque, dès le lancement de la filière. Le Côte-d’orien a pris la relève avec son cousin Christophe. La moyenne du Gaec s’élève, depuis, à 15 q/ha. Ancien président de l’AGPMB, Jérôme Cadet se félicite de l’implication professionnelle dans la filière, qui devrait permettre une meilleure rémunération des graines dès la prochaine campagne.

80 q/ha en blé
La moisson 2019 est globalement correcte au Gaec Cadet, avec un rendement de 80 q/ha estimé en blé : « cette culture s’en est très bien sortie. Nous avions pourtant des craintes avec les conditions échaudantes avant la récolte. Le blé a bien supporté cette canicule, ou alors son potentiel était très bon ». Le colza de Jérôme Cadet a eu du mal à lever mais s’en sort finalement avec 34 q/ha : « les petites alises nous ont impactés, mais pas les grosses, comme dans la moutarde. En ce qui concerne les autres cultures, celles de printemps sont mal embarquées avec la sécheresse. Les terres sont craquelées de tous les côtés, c’est rare de voir cela. Il leur faut un minimum d’eau, elles ne l’ont pas pour le moment, je pense notamment au soja. Le tournesol supporte un peu mieux le sec, mais l’absence de précipitations pendant la floraison risque de nous coûter très cher ».