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Jardins de la croisière

Un redressement spectaculaire

Après l’année difficile vécue en 2017 suite à la perte de deux subventions européennes, les Jardins de la croisière ont repris la barre, affichant des résultats économiques sans précédent.
Par Dominique Bernerd
Un redressement spectaculaire
L’assemblée générale des Jardins de la croisière s’est tenue le 13 mars dernier, à la MFR de Gron
Au même titre que l’incendie de 2001, nul doute que l’année 2017 restera gravée dans l’histoire des Jardins de la croisière. La perte de deux subventions européennes fragilisant gravement l’équilibre économique de l’association, comme l’a rappelé son président, Michel Jouan, en préambule de l’assemblée générale du 13 mars dernier à la MFR de Gron : «la situation était très tendue, au point d’envisager de mettre la clé sous la porte». Un fort coup de tempête que la structure d’insertion a su surmonter, grâce au soutien sans faille de ses partenaires et amis, ainsi qu’à des résultats économiques inégalés : +21% pour la production légumière, avec près de 118 K€ et +27% pour l’activité entretien d’espace rural, passée de 123 K€ il y a deux ans, à 169 K€ en 2017. Avec au final et pour la première fois, une ligne produits qui franchit la barre des 1 000 K€ et un bénéfice comptable de plus de 38 K€ (contre une perte de - 23 K€ en 2016). L’élan de solidarité manifesté par les différents partenaires de l’association, permettant dans le même temps, de collecter la somme de 94 255 €, couvrant ainsi la totalité de la subvention perdue de 2014.

Une production légumière écoulée localement
Activité historique des Jardins, la production légumière aura bénéficié l’an passé d’une météo relativement clémente pour le maraîchage, reconnait son directeur, Erik Polrot : «nous avons un peu souffert du gel en avril, mais pas eu de difficultés avec les pluies trop abondantes de l’automne, les pluies régulières étant plutôt favorables à la production légumière». Equipée aujourd’hui de 11 tunnels de production, l’association cultive depuis 23 ans des légumes biologiques sur une surface de 3 ha, dont 2,2 ha de production plein champ. L’arrivée dans l’équipe de Pierre Schmitt, ingénieur horticole a permis le développement de nouvelles techniques, comme la culture sur compost ou le système de «double culture» au sein d’une même parcelle, permettant ainsi l’étalement de la production dans le temps et l’espace. Toute la production est écoulée localement au travers de différents circuits de distribution, au premier rang desquels celui des magasins et cuisines collectives (35%). Le partenariat avec la coopérative Germinal, s’est vu renforcé cette année, avec la mise en place d’un contrat trisannuel garantissant d’un commun accord, prix et volumes. Si la part des marchés et foires ne représente plus que 25% de l’activité, 2017 aura vu l’essor du Drive fermier du sénonais. Un mode de distribution innovant, auquel les Jardins de la croisière participent depuis sa création et qui a permis de trouver une nouvelle forme de clientèle.

Journée Portes Ouvertes le 12 mai
Démarrée en 2008, l’activité entretien d’espace rural a connu depuis une progression constante et affiche un chiffre d’affaires en hausse de + 27%, à plus de 169 K€. Des résultats spectaculaires, avec en projet la création d’une 3e équipe pour répondre à la demande. Au total, 284 interventions ont été menées l’an passé, sur l’ensemble du nord de l’Yonne. Des chantiers réalisés auprès de communes, de particuliers, d’associations ou d’entreprises, mais également pour la SNCF, qui a confié aux Jardins de la croisière l’entretien de ses 5 gares périphériques du secteur. Débarras, entretien de rus et de rivières, nettoyage d’espaces publics… Autant d’exemples de chantiers et d’opportunités, souligne Erik Polrot : «l’évolution de la société fait que l’on utilise moins de phytos, pour l’entretien des communes notamment et il y a un espace à combler que les paysagistes ne prennent pas forcément car ce sont des chantiers nécessitant beaucoup de main d’œuvre. Nous sommes complémentaires de leur activité et disposons là d’un petit créneau nous permettant de développer petit à petit notre activité». Objectif pour 2019 : franchir la barre des 200K€ de chiffre d’affaires, grâce notamment à la création d’une nouvelle équipe.
Mais la finalité de l’association reste bien sûr, l’insertion par la remise au travail et l’accompagnement socio-professionnel de personnes en précarité, rappelle son directeur : «le cœur de notre métier, ce n’est pas l’économie, mais l’insertion par l’activité économique. L’économie, c’est notre soutien et ce qui permet de remettre la personne dans le réel». Là encore, de bons résultats pour 2017, avec un taux de sortie dynamique (débouchant sur un CDD, un CDI ou une formation), atteignant 63%. Un chiffre prenant toute sa valeur dans le fait que la majorité du public accueilli est non qualifiée, avec des freins importants à l’emploi, notamment en terme de mobilité : «31 personnes sur les 66 de l’an passé, se déplacent à pied, limitant d’autant leurs recherches et leurs démarches».

Une date à retenir : les Portes ouvertes du samedi 12 mai. L’occasion de visiter le nouveau bâtiment annexe, dont la construction est en train de s’achever et de faire la connaissance des «p’tites poules de la Croisière», acquises grâce au succès du financement participatif mis en place l’hiver dernier. Avec à la clé, 5 655 € collectés, permettant l’achat de 60 poules, d’un poulailler mobile et de tout le matériel technique.