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Action syndicale FDSEA-JA

Un prix du lait déconnecté du marché

Des producteurs laitiers se sont rendus vendredi dernier dans trois grandes surfaces de l’agglomération dijonnaise. La valorisation des produits n’est pas celle attendue.
Par Aurélien Genest
Un prix du lait déconnecté du marché
Une dizaine de producteurs ont répondu à l’appel à mobilisation de leur fédération nationale. Des groupes comme Lactalis, malgré un marché laitier européen et mondial «plus que favorable», imposent des prix du lait non conformes aux formules de calcul pré
[I]«Nous voulons dénoncer l’attitude de certaines entreprises, en particulier Lactalis, la plus grosse entreprise agroalimentaire laitière de France, qui ne respecte pas ses contrats passés avec ses producteurs»[i] explique Nathalie Mairet, administratrice Fédération nationale des producteurs de lait). Répondant à un mot d’ordre national de la FNPL, une dizaine d’éleveurs de Côte d’Or sont allés dans les rayons laitiers des enseignes Leclerc, Carrefour et Intermarché vendredi 6 décembre. Affichage de tracts, échanges avec les consommateurs et les directeurs des établissements, retrait des produits de marque [I]«Président»[i] étaient au programme de la matinée. [I]«Avec Lactalis, nous avons de réelles difficultés depuis plusieurs semaines. Nous avions pourtant commencé de négocier des contrats, essayé de mettre en place des organisations de producteurs au niveau de l’entreprise...»[i] mentionne Nathalie Mairet, [I]«nous tenons à les rappeler à l’ordre par l’action d’aujourd’hui. Toutes les entreprises doivent respecter leur contrat et leur règlement intérieur et payer en fonction du marché !»[i]

[INTER]Revenir si nécessaire[inter]
Une crainte des manifestants est de voir les autres entreprises suivre le mouvement de Lactalis. [I]«Quand quelqu’un commence à décrocher au niveau des prix, les autres suivent souvent....»[i] redoute Guillaume SaintPaul, éleveur dans le canton d’Is-sur-Tille, [I]«je ne travaille pas avec Lactalis mais je participe au mouvement. Je suis là car j’ai bien peur que Senoble fasse pareil, c’est un peu de l’anticipation. On doit tous se serrer les coudes. Nous montons des structures pour se mettre aux normes, il faut que ça suive derrière»[i]. Les producteurs ont rappelé qu’ils [I]«n’avaient plus le dos assez large pour supporter de telles pratiques»[i] : [I]«C’est pourquoi, nous exigeons que l’entreprise Lactalis retourne immédiatement ce qu’elle doit aux producteurs»[i]. [I]«Tous les pays européens sont mieux payés que nous et ont eu de grosses valorisation des prix, pas nous»[i] lâche Nathalie Mairet, [I]«de notre côté, ça ne s’est pas fait dans les proportions que nous attendions. Nous voulons une réaction de Lactalis dès cette semaine. S’il faut, nous reviendrons»[i].

Le calcul de la FDSEA et des JA

L’avenir de la production laitière ne doit pas être hypothéqué par des vues à court terme, consistant à servir d’abord les appétits des actionnaires au détriment des producteurs. Pour un groupe qui collecte 
5 milliards de litres de lait, 10€/1000 litres économisés sur le dos des producteurs représentent 50 millions d’euros qui rentrent directement dans les poches de la famille Besnier, actionnaire majoritaire du groupe Lactalis