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Fermes pédagogiques

Un printemps sans enfant

Le réseau de l’École en herbe est fortement impacté par les conséquences de la crise sanitaire.
Par Aurélien Genest
Un printemps sans enfant
Gros coup de frein pour les dix exploitations agricoles qui reçoivent tous les ans de nombreux scolaires.
Le réseau des fermes pédagogiques de Côte-d’Or se retrouve dans l’incapacité d’accueillir la moindre classe en cette fin de printemps. «Il y a eu le confinement, puis les différentes directives et recommandations de l’Éducation nationale qui nous empêchent toute activité. D’ordinaire, les mois de mai et juin représentent plus de 90 % de notre travail», rappelle Lys Mony, agricultrice à Francheville et présidente de l’École en herbe qui regroupe une dizaine d’exploitations adhérentes. La crise du coronavirus a déprogrammé l’intégralité des visites : «tout était calé depuis cet hiver. Nous nous attendions, comme l’an passé, à recevoir environ 150 classes et plus de 3 000 enfants».

«Vers zéro visite»
Lys Mony craint qu’aucune visite ne soit enregistrée au sein du réseau cette année : «nous prenons malheureusement cette direction, nous nous dirigions vers zéro visite en 2020… Accueillir plusieurs classes à partir de septembre pourrait être possible mais paraît tout de même compliqué au vu de l’organisation nécessaire et de la disponibilité des écoles à cette période. Plusieurs établissements avec qui nous échangeons régulièrement nous ont déjà donné rendez-vous pour mai et juin 2021». Cet événement est forcément un «gros coup dur» pour l’École en Herbe : «nous n’aurons pas le plaisir de recevoir des enfants ni de partager avec eux la vie de notre ferme. Sur le plan économique, c’est également une perte, sachant que les adhérents investissent du temps et de l’argent pour accueillir ce jeune public. Pour ma part, j’avais quarante journées programmées à 210 euros… Il s’agissait pratiquement de mon salaire de l’année. Le fonds de solidarité gouvernemental de 1 500 euros n’est pas possible pour moi, et sans doute dans bien d’autres cas, car nos fermes pédagogiques font partie intégrante de l’exploitation agricole. Le calcul de ce fonds se base sur le chiffre d’affaires de l’exploitation, cela ne marche pas pour nous».

Rendez-vous à l’assemblée
Les adhérents de l’École en herbe se réuniront courant septembre pour tenir leur assemblée générale annuelle. «La date exacte et le lieu restent à définir», précise Lys Mony, «le rapport d’activité sera forcément très rapide, mais nous aurons à cœur de nous revoir pour échanger tous ensemble, maintenir les liens qui nous unissent et préparer la prochaine campagne pour repartir pleinement de l’avant».