Grêle à répétition
«Un phénomène qui ne s’explique pas»
Le maire de Volnay évoque les orages qui ont dévasté une nouvelle fois le vignoble.

[I]«Le sort s’acharne sur nous, c’est le moins que l’on puisse dire»[i] lâche Michel Rossignol. Viticulteur depuis 1963, le maire de Volnay n’avait jamais vu ça : [I]«une grêle pareille trois années de suite est une triste première ici. Il a même grêlé sept fois lors des treize dernières années»[i]. La tempête du 28 juin a engendré des dégâts allant de 60% à 80% dans les vignes de sa commune, qui n’est malheureusement pas la seule touchée dans le secteur : [I]«dans mon cas, ça se chiffrait déjà à 50% les deux dernières années, avec des pics pouvant aller à 100% dans une vigne située à Savigny»[i]. Machado, un ouvrier viticole rencontré dans le village volnaysien, est très déçu : [I]«ça fait trente ans que je travaille ici. Jamais les vignes n’avaient été aussi belles à ce stade. Il n’y avait eu aucune maladie, pas de gel, la végétation était magnifique...»[i]. De passage sur la commune le 2 juillet, Éric Delzant, le nouveau préfet du département, a émis l’idée de solliciter Météo France pour une étude visant à déterminer les causes de tels orages de grêle. Pour Michel Rossignol, les viticulteurs locaux rencontrent un [I]«phénomène qui ne s’explique pas»[i] : [I]«pour moi, il s’agit d’un hasard dont on se passerait bien. L’autoroute serait-elle en cause ? Elle peut effectivement avoir un impact. Les gaz d’échappement et la chaleur du macadam font un écran. Avec la vue dont nous disposons à Volnay, nous le voyons bien : certains orages s’arrêtent au niveau de l’autoroute. Mais le 28 juin, les orages ne sont pas venus de l’Est, donc la question ne se pose pas»[i]. Une origine [I]«plus crédible»[i] viendrait du Canal du Centre : [I]«celui-ci vient de Montceau et Montchanin, là où le dernier orage est parti. A partir de Chassagne-Montrachet, les orages qui le suivent se coupent en deux. Une partie redescend sur Chalon-sur-Saône et l’autre prend la direction de la vallée de l’Ouche avant de s’arrêter au niveau de la ligne de haute-tension de Nuits-Saint-Georges. Y a t-il ici une explication à nos problèmes ? Je ne sais pas trop, mais s’il y a une piste à creuser, je pense que ce serait celle-ci»[i]. Quel est le point de vue du maire de Volnay sur les générateurs anti-grêle installés très récemment dans son secteur ? Michel Rossignol pense que ces dispositifs ne sont [I]«pas assez nombreux»[i] : [I]«l’idéal serait d’en disposer tout autour de la côte pour faire face à des orages pouvant venir de n’importe quel côté»[i].