Sylviculture
Un petit tour en forêt
La Côte d’Or est le département le plus boisé de Bourgogne, d’après les chiffres Agreste.
Le printemps est de retour, les forêts vont reverdir : c’est peut-être l’occasion de se pencher sur un domaine qui représente 37% du territoire côte d’orien, juste derrière la surface agricole utile et ses 53%. Le service régional de l’information statistique et économique de la Draaf, dans son mémento 2014, dénombre à 330 000 les hectares boisés en Côte d’Or. Le département «21» devance nettement la Nièvre (233 000 ha, 33% du territoire), l’Yonne (229 000, 30%) et la Saône-et-Loire (213 000, 25%). Les feuillus sont omniprésents en Côte d’Or et se retrouvent dans 87% des surfaces. Le chêne rouvre domine les débats (86 000 ha) devant le chêne pédonculé (59 000), le hêtre (50 000) puis le charme (35 000). La Côte d’Or est le département bourguignon le plus riche dans chacune de ces quatre essences. En ce qui concerne les conifères, seul le pin sylvestre arrive en tête (18 000 ha alors que le reste de la région en dénombre 14,5). Le douglas et ses 11 000 hectares arrivent loin derrière les 27 000 ha de douglasaies de la Nièvre et les 30 000 ha de la Sâone-et-Loire. Le constat est le même pour l’épicéa commun, présent sur 4 000 ha en Côte d’Or alors que la Nièvre en compte 11 000. En terme de récolte, la production côte d’orienne se chiffre à 645 000 m3 annuels (en additionnant le bois d’œuvre, le bois d’industrie et le bois énergie commercialisé). La Nièvre domine ce classement avec 733 000 m3, la Saône-et-Loire n’est pas loin avec 636 000 m3.
Question à Joseph de Bucy
Premier département bourguignon en surfaces forestières, la Côte d’Or n’apparaît qu’en deuxième position en terme de production, talonnée de près par la Saône-et-Loire. Son nombre d’entreprises est pourtant respectable (84, contre 40 dans la Nièvre, 88 en Saône-et-Loire et 44 dans l’Yonne). Sa main d’œuvre permanente est également «dans la norme régionale» avec 547 salariés (contre 643 dans la Nièvre, 509 en Saône-et-Loire et 115 dans l’Yonne). Comment expliquer un tel déphasage en surfaces forestières et production ? La question a été posée à Joseph de Bucy, le président des forestiers privés de Côte d’Or : «Si la surface forestière n’apparaît pas à la hauteur de son rang régional en matière de production, cela tient sans doute à deux éléments principaux :
- La région morvandelle, forte de ses plantations de douglas qui sont en train d’arriver à maturité, reste certes répartie sur les quatre départements bourguignons mais sa partie côte d’orienne est tout à fait réduite en regard de celle de la Nièvre, voire de la Saône-et-Loire. Or, ce gisement de bois d’œuvre constitue un apport très important dans l’activité des exploitants et des scieurs.
- Par ailleurs, la typicité des grands massifs forestiers du Nord et du Nord-Ouest du département réside dans une adaptation des essences feuillues, principalement le hêtre, au terrain des plateaux calcaires souvent pauvres et qui ne permettent pas d’assurer une production annuelle importante quand on la rapporte à un hectare boisé».
- La région morvandelle, forte de ses plantations de douglas qui sont en train d’arriver à maturité, reste certes répartie sur les quatre départements bourguignons mais sa partie côte d’orienne est tout à fait réduite en regard de celle de la Nièvre, voire de la Saône-et-Loire. Or, ce gisement de bois d’œuvre constitue un apport très important dans l’activité des exploitants et des scieurs.
- Par ailleurs, la typicité des grands massifs forestiers du Nord et du Nord-Ouest du département réside dans une adaptation des essences feuillues, principalement le hêtre, au terrain des plateaux calcaires souvent pauvres et qui ne permettent pas d’assurer une production annuelle importante quand on la rapporte à un hectare boisé».