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Viticulture

Un petit tour dans les vignes

Les dernières semaines ensoleillées ont été propices aux travaux viticoles. Rencontre avec plusieurs professionnels en action.
Par Aurélien Genest
Un petit tour dans les vignes
Florence Drain, ouvrière à la tâche, effectue de nombreuses opérations tout au long de l’année.
Il y avait du monde jeudi 20 mars, premier jour du printemps, dans le vignoble de Côte d’Or. Parmi eux, Simon Pierre et son cheval de trait, entre Puligny et Chassagne-Montrachet dans le canton de Nolay.

[I]«Cette technique de labour apporte plusieurs avantages»[i] explique le prestataire de service en traction animale, [I]«il y a tout d’abord l’aspect pratique : on peut aller partout avec un cheval, ce n’est pas le cas avec un enjambeur. Niveau agronomique, il n’y a pas de tassement. La roue arrière du tracteur tasse le sol après chaque passage. Avec le cheval, il n’y a pas ce problème. Il y a aussi un avantage d’ordre écologique : on n’utilise pas de carburant»[i].
Le jeune homme a créé sa propre entreprise en 2008 et intervient régulièrement dans plusieurs domaines des côtes de Beaune et de Nuits (renseignements sur http://equiviti.e-monsite.com). Une quinzaine de personnes exerceraient cette activité aujourd’hui en Bourgogne.
[INTER]Attention au gel[inter]
Philippe Pernot, viticulteur à Puligny-Montrachet, appliquait du désherbant sur une de ses parcelles non loin de là : [I]«Nous restons sur deux années compliquées et décevantes en terme de récoltes avec la pluie, le mildiou... On revient au désherbant, malgré tout»[i]. Le viticulteur a réalisé -20% et -35% en volumes en 2013 et 2012 : [I]«je me plains pas par rapport à d’autres viticulteurs qui ont été davantage touchés, mais ces pertes ne sont pas négligeables»[i].

Philippe Pernot oscille entre optimisme et prudence : [I]«tout se présente bien aujourd’hui : les sols sont secs, ça faisait longtemps que ce n’était pas arrivé. Nous en profitons pour avancer dans le travail. Sur l’état des vignes, il a manqué de froid cet hiver, j’espère qu’il ne surviendra pas au printemps : nous avons eu des températures assez élevées ces derniers jours, les bourgeons se sont bien développés et il ne faudrait pas que survienne une période de gel»[i].
[INTER]«Du travail toute l’année»[inter]
Florence Drain travaillait sur l’une des parcelles de Philippe Pernot : [I]«Il est très agréable d’être dehors par ce temps !»[i] confiait-elle avec enthousiasme, [I]«nous avons terminé la taille et tout a été brûlé. En ce moment, j’enlève les agrafes, je répare les fils, je remets les clous manquants... Les opérations ne manquent pas, il y a du travail toute l’année dans les vignes ! Il faudra ensuite relever les fils en fonction de l’état végétatif. D’ici quelques temps, nous attendrons l’apparition de la fleur : 100 jours après, ce sera le début des vendanges»[i].

«Le démarrage le plus précoce de ces 15 dernières années»

Contacté vendredi dernier, Pierre Petitot de la Chambre d’agriculture, faisait référence à la douceur des températures automnales et hivernales, ainsi qu’aux conditions anticycloniques depuis début mars : «Nous assistons à un démarrage très précoce de la vigne, sans doute le plus important de ces 15 dernières années. Nous démarrons sur des chapeaux de roue mais cela peut vite se calmer, avec la chute des températures normalement annoncée. Dans une semaine (aujourd’hui) je n’aurai peut-être pas du tout la même approche... Cette période de refroidissement va permettre de souffler un peu : le rythme était devenu soutenu pour les viticulteurs qui n’avaient pas pu travailler correctement cet automne et cet hiver, à cause d’un temps très humide. La seule chose à souhaiter, c’est qu’il ne gèle pas, car les stades sont très avancés, notamment sur la côte de Beaune».