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Chambre d’agriculture - Conseil départemental

Un partenariat renouvelé

Un nouvel accord-cadre d’un montant de 15,5 millions d’euros a été signé entre la Chambre d’agriculture et le Conseil départemental.
Par Aurélien Genest
Un partenariat renouvelé
François Sauvadet et Vincent Lavier, lors de la conférence départementale agricole, le 10 décembre à Bretenière.
Jamais deux sans trois. Un troisième accord-cadre vient d’être signé entre la Chambre d’agriculture et le Conseil départemental de Côte-d’Or. Ce nouveau partenariat se traduit par une enveloppe de 15,5 millions d’euros pour la période 2020-2025. L’adaptation au changement climatique occupe une place particulièrement importante dans les orientations de ce nouvel accord, de même que l’aménagement du territoire et l’accompagnement humain. «Le Département veut favoriser l’émergence de filières économiquement viables qui assurent les besoins du moment et l’avenir des générations futures», souligne François Sauvadet, président du Conseil départemental.

Un travail en concertation
Un bilan positif du précédent accord a été dressé à cette occasion. Les mesures de la période 2015-2019 ont permis de financer des actions en faveur du développement agricole (4,3 millions d’euros), de la protection des ressources et du milieu naturel (235 000 euros), de l’aménagement du territoire (2,3 millions d’euros), des dossiers sanitaires (2 millions d’euros) et du renouvellement des générations (2,5 millions d’euros). «Le Département réaffirme ici sa volonté de soutenir l’activité agricole, nous tenons à ce que nos actions soient systématiquement menées en concertation avec la Chambre d’agriculture», rappelle Marc Frot, président de la commission agricole du Conseil départemental.

Des sujets de préoccupations
Cette signature du nouvel accord-cadre intervenait dans le cadre de la conférence départementale agricole, qui fêtait là sa onzième édition. Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture, a partagé un certain nombre d’inquiétudes. Les difficultés sont nombreuses après une seconde sécheresse de grande ampleur. Si près de 700 agriculteurs (soit 200 de plus que l’an passé) devraient être éligibles aux calamités agricoles, les exploitations mixtes non spécialisées en élevage ainsi que les éleveurs laitiers (pour des raisons arithmétiques assez complexes) ne pourront toujours pas prétendre au dossier.

Les accords commerciaux et notamment le Ceta ont été abordés dans le discours de Vincent Lavier, qui déplore que l’agriculture soit une nouvelle fois une variable d’ajustement. Le Mercosur pourrait, heureusement, ne jamais voir le jour d’après le président de Chambre : «Lors d’un récent voyage à Bruxelles, il nous a été dit qu’il ne sera probablement jamais voté par le Parlement européen». Quant à la nouvelle Pac, elle se profile et devrait être effective en 2021 ou 2022. Celle-ci marquera probablement «un nouveau cycle» : «Nous nous battons depuis près de trois ans pour que notre région ne soit pas, une fois de plus, la grande perdante de cette réforme». Vincent Lavier a également pointé du doigt les États généraux de l’alimentation, dans lesquels l’agriculture portait de nombreux espoirs. Un point conjoncturel a été relevé avec les ravages de la peste porcine en Asie. La mort de millions de porcs pourrait avoir des répercussions positives sur le prix de la viande en Europe, y compris la viande bovine. Le président de la Chambre d’agriculture s’est inquiété de la disparition de solutions chimiques en grandes cultures. Les ZNT sont un sujet qui concerne l’ensemble des producteurs, y compris en bio. Les surpopulations de gibier sont un autre sujet très inquiétant : «nous voyons des sangliers de jour comme de nuit, il n’y en a jamais eu autant. Les chasseurs en tuent de plus en plus mais cela ne suffit pas». Vincent Lavier a terminé son propos avec la «déconsidération» de l’agriculture (terme préféré à celui de l’agribashing) : «les exploitants le vivent très mal, cela pèse sur le moral. Cette déconsidération est d’autant plus inquiétante qu’elle peut avoir un impact sur le renouvellement des générations. Il faut, au contraire, donner envie aux jeunes de s’installer, sachant que la moitié des producteurs vont partir en retraite dans les 15 prochaines années. Une minorité veut imposer ses idées, il faut arrêter cela. Je salue ici la démarche des JA avec leur campagne Agriloving qui lutte contre ce fléau».

Le mot de François Sauvadet

«L’agriculture doit évoluer et nous devons l’accompagner. Cela concerne notamment l’organisation des filières locales, la gestion quantitative et qualitative de l’eau, la préservation de la biodiversité et des paysages, la protection des sols agricoles, la maîtrise de la demande en énergie et la lutte contre le réchauffement climatique incluant le développement de la production d’énergie renouvelable et l’accompagnement aux agriculteurs en difficulté. Garantir un approvisionnement de qualité dans la restauration collective et les lieux de consommation, maintenir l’activité en milieu rural et les exploitations, développer les liens producteurs - consommateurs sont des enjeux fondamentaux du développement des filières locales et de l’aménagement du territoire».