Portrait
Un parcours atypique
Engagé très tôt dans l’activité syndicale et la défense de l’élevage, Jean-Michel Delagneau mène depuis plus de quarante ans un combat idéologique en faveur de l’agrobiologie.

Qui n’a jamais entendu sa voix de stentor raisonner dans les assemblées pour interpeller le public sur les vertus de l’agriculture biologique? Mouche du coche pour les uns et indispensable au débat, poil à gratter pour les autres, Jean-Michel Delagneau est devenu au fil des années une figure emblématique et originale de la planète bio icaunaise.
Un engagement mis aussi au service de la collectivité, siégeant pendant une douzaine d’années sur les bancs du Conseil général de l’époque et maire de sa commune de Gurgy pendant presque deux décennies.
«Le pied d’cuve de la famille est originaire de Vorvigny, hameau d’Esnon, du côté de Brienon».Issu d’une fratrie de dix enfants avec de solides attaches dans le monde de l’élevage du côté paternel, c’est tout naturellement qu’il devint éleveur de race charolaise en 1957. Secrétaire général du CDJA pendant 5 ans puis militant à la FDSEA de l’Yonne, il fut à l’origine de la création de fédération départementale bovine, tout en étant administrateur à la coopérative Sicavyl naissante. Un engagement ponctué d’actions syndicales retentissantes, qu’il raconte dans un sourire, les yeux aujourd’hui encore plein d’étoiles : «on a même fait rentrer un veau dans le bureau du sous-préfet et lâché une de mes vaches, un peu sauvage dans les rues d’Avallon. Suis grimpé aussi sur les grilles de la préfecture et pas mis en prison pour autant… (rires)» La faute aux montants compensatoires de l’époque, «véritable entorse économique pour le monde paysan».
Un virage à 180 degrés
C’est en 1974 que son parcours lui fit faire un virage à 180 degrés, suite à un déséquilibre généralisé du troupeau et des pertes d’animaux anormales : «J’ai alors suivi le chemin pris par les moines de la Pierre Qui Vire quelques années avant, eux aussi confrontés à un problème similaire et décidé de soigner mes bêtes à partir de traitements naturels». Les antibiotiques cédant le pas aux essences de plantes et autre chlorure de magnésium, avant une conversion de l’exploitation en bio. Avec la foi inébranlable de ceux qui déplacent des montagnes et même si l’argumentaire est parfois réduit à son strict minimum, l’homme en est encore convaincu aujourd’hui : «la performance de mes bêtes s’en est trouvée améliorée».
Le début d’un long chemin, qui l’a conduit à participer à la fondation du premier groupement d’agrobiologistes en France, né dans l’Yonne la même année. Mais il n’est pas toujours aisé de virer de bord : «je suis souvent passé pour un éleveur couillon !» Aujourd’hui retiré de la vie publique, «Jean-Michel», comme l’appellent même ses détracteurs, continue son bonhomme de chemin, le pas un peu plus lourd au fil des années mais la foi toujours chevillée au corps, avec pour viatique ces mots extraits de son livre évoquant sa vie d’éleveur, paru il y a une vingtaine d’années : «j’aurai essayé pour ma part, de faire mon devoir».
Un engagement mis aussi au service de la collectivité, siégeant pendant une douzaine d’années sur les bancs du Conseil général de l’époque et maire de sa commune de Gurgy pendant presque deux décennies.
«Le pied d’cuve de la famille est originaire de Vorvigny, hameau d’Esnon, du côté de Brienon».Issu d’une fratrie de dix enfants avec de solides attaches dans le monde de l’élevage du côté paternel, c’est tout naturellement qu’il devint éleveur de race charolaise en 1957. Secrétaire général du CDJA pendant 5 ans puis militant à la FDSEA de l’Yonne, il fut à l’origine de la création de fédération départementale bovine, tout en étant administrateur à la coopérative Sicavyl naissante. Un engagement ponctué d’actions syndicales retentissantes, qu’il raconte dans un sourire, les yeux aujourd’hui encore plein d’étoiles : «on a même fait rentrer un veau dans le bureau du sous-préfet et lâché une de mes vaches, un peu sauvage dans les rues d’Avallon. Suis grimpé aussi sur les grilles de la préfecture et pas mis en prison pour autant… (rires)» La faute aux montants compensatoires de l’époque, «véritable entorse économique pour le monde paysan».
Un virage à 180 degrés
C’est en 1974 que son parcours lui fit faire un virage à 180 degrés, suite à un déséquilibre généralisé du troupeau et des pertes d’animaux anormales : «J’ai alors suivi le chemin pris par les moines de la Pierre Qui Vire quelques années avant, eux aussi confrontés à un problème similaire et décidé de soigner mes bêtes à partir de traitements naturels». Les antibiotiques cédant le pas aux essences de plantes et autre chlorure de magnésium, avant une conversion de l’exploitation en bio. Avec la foi inébranlable de ceux qui déplacent des montagnes et même si l’argumentaire est parfois réduit à son strict minimum, l’homme en est encore convaincu aujourd’hui : «la performance de mes bêtes s’en est trouvée améliorée».
Le début d’un long chemin, qui l’a conduit à participer à la fondation du premier groupement d’agrobiologistes en France, né dans l’Yonne la même année. Mais il n’est pas toujours aisé de virer de bord : «je suis souvent passé pour un éleveur couillon !» Aujourd’hui retiré de la vie publique, «Jean-Michel», comme l’appellent même ses détracteurs, continue son bonhomme de chemin, le pas un peu plus lourd au fil des années mais la foi toujours chevillée au corps, avec pour viatique ces mots extraits de son livre évoquant sa vie d’éleveur, paru il y a une vingtaine d’années : «j’aurai essayé pour ma part, de faire mon devoir».