Accès au contenu
Œnologie

Un métier qui est aussi une passion

Installé aux pieds des remparts d’Avallon, le caviste Régis Bourgine fait découvrir aux touristes de passage les vins de l’Yonne
Par Dominique Bernerd
Un métier qui est aussi une passion
Régis Bourgine s’est pris de passion pour les vins de l’Yonne, qu’il se plait à faire découvrir aux touristes de passage
N’eut-été une mère dans le métier en région parisienne, Régis Bourgine ne serait peut-être jamais devenu caviste : «elle s’est retrouvée un jour sans personne, juste avant les fêtes, je venais de démissionner de ma boîte, je suis venu lui donner un coup de main dans sa boutique et ne suis jamais reparti !»

Déjà associé d’un domaine viticole dans le Beaujolais, c’est en 2012 qu’il s’installe à Avallon, après avoir racheté au pied des remparts, une ancienne maison de vigneron dans ce qui fut autrefois le cœur historique de la ville : «un lieu chargé d’histoire, où depuis plusieurs siècles s’exerçait des activités lies au vin»

Caviste de passion et de tradition, il s’y est depuis forgé une clientèle locale mais aussi bien sûr, de touristes à qui il révèle les vins de l’Yonne : «en dehors de Chablis, même si quelques uns connaissent un peu Irancy, pour le reste, ils ne savent rien. Je leur rappelle d’emblée certaines choses, comme le fait que les vins de l’Yonne sont pour l’essentiel à 80 % des blancs, ce qui les étonne toujours un peu.
Pour beaucoup, la Bourgogne s’identifie à des rouges car ils pensent Pommard…» N’hésitant pas à les conduire devant une carte du vignoble, pour leur «apprendre» les trésors viticoles du département.

Des vins de la Bourgogne «secrète»
Régis Bourgine a fait en arrivant le tour des producteurs pour se faire connaître : «notamment auprès de ceux qui avaient besoin d’avoir un peu plus de lisibilité ou en train de démarrer, les futurs «Dauvissat» ou «Raveneau», pour faire simple (ndlr : rires)» Avec d’emblé pour certains, un coup de cœur : «pour les vins et pour les Hommes aussi, basé sur des relations humaines, plus que pour une appellation en elle même, où l’on trouve parfois le meilleur comme le pire !» Confessant néanmoins une tendresse particulière pour le vignoble vézelien : «à la fois parce que c’est très proche, très petit, mais aussi par leur côté village gaulois, menacé à une époque de disparition et sachant renaître. Pour moi, j’ai vraiment l’impression d’habiter à côté du village d’Astérix !» S’il sélectionne ses vins avec soins, un impératif demeure : «au moins pour les vins de l’Yonne, je veux pouvoir les vendre au prix propriété. Avec certains producteurs, je ne peux pas, je bois leurs vins au resto ou avec des copains, mais ça s’arrête là…»

Majoritairement, les touristes sont en quête de vins locaux : «ramener un Saint-Bris, un Chitry ou un Vézelay relève un peu de cette Bourgogne «secrète», qu’ils ont plaisir à faire découvrir aux amis et tout mon travail pour ceux venus chercher un Pommard, est de leur montrer que pour le même prix, ils peuvent repartir avec trois appellations différentes» Avec à la clé parfois, des rencontres savoureuses, comme cette famille mexicaine multi générationnelle, «égarée» dans les ruelles d’Avallon, ou cette famille de l’Ile Maurice, souhaitant se rendre sur la commune de Givry, toute proche, pour y acheter du vin : «ils avaient tout simplement confondu le village de Saône et Loire réputé pour son vignoble, avec la commune avallonaise !»

Les Caves de la Halle
6 rue de la Halle à Avallon
Le lieu sert aussi de point de retrait au Drive Fermier d’Avallon.