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Dijon Céréales

Un marché extraordinaire à notre porte

Plus de 200 adhérents de Dijon Céréales ont assisté à la réunion du club des marchés de la coopérative. Le marché céréalier dans le bassin méditerranéen, ouvert grâce à la présence de Cérévia à Fos-sur-Mer, est décidément plein de promesses....
Par Aurélien Genest
Un marché extraordinaire à notre porte
Sébastien Abis, analyste géopolitique sur les questions méditerranéennes et agricoles : «L'Algérie et l'Égypte représentent 20% des achats mondiaux dé blé. Leur consommation continue d'augmenter bien plus fortement que dans le reste du monde».
Le club des marchés de Dijon Céréales s'€™est réuni en marge de la foire gastronomique. Plusieurs interventions de choix ont été proposées, dont celle, très suivie, de Sébastien Abis, analyste géopolitique sur les questions méditerranéennes et agricoles. Plus que jamais, le bassin méditerranéen apparaît comme une région extrêmement intéressante pour les céréaliers européens et français.

Les productions méditerranéennes ne sont pas suffisantes pour subvenir aux besoins de populations arabes de plus en plus nombreuses, notamment dans le domaine des céréales. Le bassin méditerranéen ne sait pas et ne peut pas se nourrir lui-même, la faute à des moyens de production insuffisants et à un climat peu favorable. [I]«L'€™Algérie et l'€™à‰gypte font partie des plus gros acheteurs de blé de la planète, ils représentent 2% de la population mondiale mais 20% des achats mondiaux de blé depuis 10 ans»[i] annonce Sébastien Abis, «la consommation de céréales continue d'€™augmenter bien plus fortement que dans le reste du monde. Ces pays ont des capacités de productions qui se sont améliorées depuis quelques temps mais qui atteignent des limites. Les rendements stagnent, les ressources foncières et hydriques sont très limitées et deviennent de plus en plus rares».

[INTER]Faire la différence[inter]
Quand le prix des céréales augmente sur le marché international, les premiers impactés sont les pays méditerranéens arabes, car ce sont les premiers importateurs mondiaux. En conséquence, ces pays recherchent un maximum de partenariats fiables dans la durée pour avoir accès à des céréales de qualité et qui, d'€™une année sur l'€™autre, sont produites dans les mêmes quantités. Aujourd'€™hui, des pays comme l'€™Algérie et l'€™É‰gypte s'€™approvisionnent auprès des Européens, Canadiens, Américains, Argentins, Australiens et, évidemment, auprès des pays de la mer Noire (Russes, Ukrainiens, Kazakhes).

Selon Sébastien Abis, l'€™Europe (et notamment la France qui représente 50% des céréales européennes exportées dans la zone) peut se distinguer de ses concurrents : [I]«à la différence de pays comme ceux de la mer Noire, qui ont des variations de productions très fortes d'€™une campagne sur l'€™autre et qui ont des problèmes logistiques, la France possède des atouts très intéressants. Sa production annuelle varie peu et tourne autour de 35 millions de tonnes. Malgré la sécheresse 2011, les résultats sont tout à fait encourageants. Autre atout : la France a des capacités à exporter à destination de ces pays avec des ports comme Rouen et Fos-sur-Mer. En plus, en France et en Europe, nous avons des systèmes politiques et des régimes juridiques beaucoup plus fiables et plus stables»[i].

[INTER]Vers un accompagnement technique?[inter]
C'€™est certain. Les Français ont donc une opportunité à saisir, d'€™autant que, paraît-il, les pays arabes aimeraient avoir des relations privilégiées dans la durée avec les pays européens. Comment y parvenir? Sébastien Abis se prononce : [I]«La France doit peut-être changer ses méthodologies de travail. Pourquoi ne pas doubler les partenariats, augmenter le nombre d'€™échanges commerciaux? La France pourrait également proposer un accompagnement technique à ces pays, avec son savoir-faire en termes de logistique et de construction de silos. C'€™est toute une approche commerciale stratégique qui est à définir. Celle-ci contribue à une véritable dimension géopolitique»[i].
D'€™autres intervenants ont animé la réunion. Le directeur Pierre Guez a mis en avant l'€™intérêt d'€™être présent à Fos-sur-Mer. Robert Bilbot, directeur de Cérévia, a détaillé tous les enjeux des installations de Fos-sur-Mer et le schéma logistique mis en place avec les différentes coopératives de Cérévia qui permet aujourd'€™hui d'€™exporter 1 100 000 tonnes vers ce bassin méditerranéen.
En fin de réunion, Pascal Demay (directeur terrain) a présenté l'€™offre commerciale de Dijon Céréales, LoÏc Arnould (technicien Matif) a fait le point sur les outils de mise en marché et LoÏc Bégué Turon (in-Vivo) a présenté l'€™impact des financiers sur le marché de Cérévia.