Mécanisation
Un levier d’optimisation prioritaire !
C’est un réflexe devenu désormais classique. Quand les temps sont durs, la mécanisation redevient un levier d’optimisation prioritaire
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Gonflé par les stratégies de défiscalisation, le coût des parcs matériels pèse lourd dans les comptabilités d’exploitation (31% des charges des structures pour les exploitations de grandes cultures - Agreste Rica 2014). Il est également variable d’une exploitation à une autre laissant supposer des investissements pas toujours justifiés et des marges de progrès. Alors, quand la situation se dégrade, il est légitime de chercher à mieux gérer ce poste.
L’expérience montre qu’une bonne gestion de la mécanisation est généralement issue d’une réflexion conduite à moyen terme (10 ans). Les choix d’investissement et renouvellement engagent sur plusieurs années contrastant avec la gestion des charges opérationnelles qui se réalisent à l’échelle de la campagne. Il n’est jamais trop tard pour engager cette réflexion et étudier différentes pistes permettant d’adapter au mieux le parc matériel aux besoins de l’exploitation. Bien peu pourtant choisisse cette voie, préférant laisser vieillir leur matériel en attendant des jours meilleurs.
Quand la situation s’aggrave encore et que trésorerie vient à manquer, il peut être nécessaire dans l’urgence de vendre du matériel et de trouver des solutions de substitution comme solliciter un prestataire de service ou une location. Les questions autour de la mécanisation sont nombreuses. Il est indispensable d’explorer à nouveau cette piste pour prendre les bonnes décisions.
Vendre du matériel pour améliorer la trésorerie de l’exploitation
Quel que soit son âge, la vente d’un matériel génère un apport de trésorerie car sa valeur résiduelle n’est jamais nulle. Cette solution est donc fréquemment avancée pour répondre à l’urgence d’une situation de crise. Elle peut s’avérer intéressante si elle ne pénalise pas le fonctionnement de l’exploitation ou si une solution de substitution moins onéreuse existe. Les machines en doublons, mal dimensionnées, mal adaptées à l’utilisation sur l’exploitation, possédant encore une valeur résiduelle sont à cibler prioritairement. Attention, si elle concerne un matériel sur lequel vous avez contracté un crédit, la valeur de revente doit à minima couvrir le remboursement de l’emprunt (voir encadré 1). La première étape consiste donc à bien connaître les valeurs résiduelles de ses machines ainsi que leurs coûts d’utilisation. Vous pouvez contacter votre conseiller en agroéquipements à la Chambre d’agriculture.
La seconde est de se confronter au marché de l’occasion. Un matériel agricole se déprécie de façon dégressive. En théorie, il perd 30% de sa valeur les deux premières années de sa vie, près de 50% en cinq ans puis environ 10% par an les années suivantes. L’histoire récente montre que les premiers taux sont largement surestimés lorsque le marché de l’occasion est porteur. Mais lorsqu’il est en berne, ils redeviennent d’actualité.
Chez les concessionnaires de matériel agricole, le marché du neuf est actuellement à l’arrêt pénalisant fortement le marché de l’occasion, une vente de neuf déclenchant deux à trois ventes d’occasion. Les acheteurs habituels de matériel neuf préfèrent différer leur investissement plutôt que de se tourner vers le marché d’occasion tandis que les occasions récentes, reprises trop chères, ne trouvent plus preneurs, faute de clients. Le seul marché porteur est celui de l’export. Il permet aujourd’hui aux concessionnaires d’écouler les matériels anciens mais aussi ceux à ma vie qui trouvent habituellement preneur sur le marché français. La tendance des prix est donc à la baisse. «Un tracteur de 150ch de 2 000h se négocie aujourd’hui 5 à 10 000 € de moins qu’il y a un an».
Mais toutes les régions agricoles françaises ne sont pas affectées de la même façon par la crise et dans ce contexte certains acheteurs seront à l’affût de bonnes affaires. Les sites d’annonces Internet, tels que www.agriaffaires.com ou www.terre-net-occasions.fr témoignent de cette situation. Attention aux prix annoncés qui ne sont jamais les prix de vente réels des machines !
Intensifier l’utilisation du matériel pour améliorer sa rentabilité
La rentabilité économique d’un matériel dépend du niveau d’investissement et de la quantité de travail qui lui est demandée.
Si celle-ci n’est pas suffisante, il est impossible de travailler à un coût compétitif. Pour augmenter l’utilisation d’une machine plusieurs solutions existent : devenir prestataire de services ou partager l’investissement (la copropriété, l’entraide et la banque de travail). Leur mise en œuvre dépend des possibilités offertes par l’environnement proche de l’exploitation.
Dans le domaine de la prestation de services extérieurs, vous pouvez choisir la piste «travaux agricoles». Depuis quelques années, la demande en prestation complète s’est accrue et pourrait encore se renforcer sur des travaux plus ponctuels, certains ayant fait le choix de vendre leur matériel. Vous pouvez également vous positionner sur des marchés de niche (transport pour compte d’autrui, entretien d’espaces verts, aménagements fonciers). Attention ! Les prestations de service ne comprenant que la main d’œuvre sont interdites. En terme juridique, elles constituent des activités commerciales et sont incompatibles avec l’objet de certaines sociétés (Gaec, SCEA, EARL). Fiscalement, vous êtes limité à 50 000€ TTC ou 30% du chiffre d’affaires, seuil au-delà duquel vous devez déclarer vos revenus en bénéfices industriels et commerciaux. Un accompagnement juridique n’est pas superflu.
Sur un plan réglementaire, certaines activités sont encadrées spécifiquement (pour la réalisation d’applications phytosanitaires par exemple au niveau de l’individu : obtention d’un certificat décideur en entreprise soumise à agrément mais aussi au niveau de l’entreprise : agrément de l’entreprise).
La rédaction d’un contrat de prestation peut être perçue comme une perte de temps mais oblige à formaliser avec le client la prestation, à se poser les bonnes questions pour prévenir de difficultés potentielles. Sollicitez la Chambre d’agriculture pour obtenir un exemple de contrat type. Le contact avec votre assureur s’inscrit dans la même démarche. Utiliser du matériel en prestation de service extérieur génère des risques différents et parfois des surprimes sur votre contrat d’assurance.
Vous pouvez également vous trouver à proximité d’un collègue ayant la même problématique de recherche de solutions face à la crise agricole. S’il est intéressé par l’utilisation de votre matériel, vous pouvez lui en vendre une partie et mettre en place une copropriété (partage sans forme sociétaire). Chacun devient alors propriétaire d’une quote-part du bien au sein d’une indivision. Le rachat de la quote-part s’appuie en général sur la répartition de l’utilisation et sur la valeur résiduelle de la machine. Celle-ci s’obtient en lissant autant que possible le calcul de la dépréciation afin de ne pas subir le poids de la forte décote des premières années si le matériel est récent ou l’impact négatif du contexte actuel.
Rapide à mettre en œuvre, cette solution facile et souple convient bien à ces situations ponctuelles. Sa fragilité vient en cas de mésentente. Il est possible et fortement conseillé de rédiger un contrat établissant des règles claires (engagements, entretien-réparation, …) de manière à prévenir les conflits pour qu’ils n’arrivent pas.
Recourir à l’entreprise, à la location, pour réduire le parc matériel en propriété
La vente d’un matériel s’accompagne en toute logique de la recherche d’une solution alternative pour répondre au besoin en travail. Forcément plus contraignante que la propriété, elle présente d’autres avantages.
Pour identifier un prestataire extérieur, le premier réflexe est de solliciter le réseau des entrepreneurs de travaux agricoles en place sur votre secteur (organisation régionale : voir www.fnedt.org). Depuis une quinzaine d’année, leur activité progresse. Le matériel est généralement sophistiqué et performant au champ, utilisé par une main d’œuvre formée dans une logique de chantier pour gagner en compétitivité.
Cette solution est intéressante car en plus de répondre à un besoin en matériel, elle peut fournir une main d‘œuvre complémentaire bienvenue en période de pointe. Aujourd’hui, le facteur travail devient plus souvent limitant sur les exploitations (départ d’une génération, difficultés pour embaucher et conserver un salarié qualifié, augmentation du volume de travail). En contrepartie, la facture comprend une charge supplémentaire par rapport à votre situation initiale, celle de la main d’œuvre, facturée de 18 à 30€ /heure.
D’autres offres de prestations pourraient se présenter si autour de vous, certains de vos voisins agriculteurs, deviennent prestataire de service.
La location de matériel est aussi une solution. Elle se développe notamment par l’intermédiaire de sites développés en ligne tel que www.wefarmup.com ou www.votremachine.com ou encore www.agriaffaires.com. Construits sur l’idée d’économie collaborative, ces sites mettent en relation les propriétaires de matériels sous utilisés avec des agriculteurs n’ayant pas la nécessité ou les moyens d’investir tout en garantissant la transaction. L’inscription est gratuite ; un contrat de location engage commercialement les deux parties. Il est aujourd’hui possible de louer n’importe quel type de matériel. Peu engageante dans le temps pour l’agriculteur, ce type de location répond bien aux matériels qui échappent à une période d’utilisation courte, intense et non différable. La difficulté réside dans l’offre qui doit se situer à une distance raisonnable et exister sur la période souhaitée. Certains sites conseillent aux propriétaires loueurs un prix de location ; d’autres proposent un partenaire transport pour le déplacement du matériel.
Les concessionnaires de matériels agricoles sont également en mesure de faire des offres de location sur les automoteurs (tracteur, moissonneuse-batteuse) et quelques matériels particuliers (tonne à lisier, épandeur). Beaucoup proposent notamment à la location leurs occasions les plus récentes. Les durées de location peuvent être plus longues et couvrir des besoins plus importants.
Choisir l’option groupe pour accéder à un matériel performant
Le regroupement d’agriculteurs au sein d’une Cuma ou groupe Cuma permet de créer un besoin en matériel suffisant pour optimiser un investissement qui ne pourrait l’être par chaque individu. Le matériel est généralement récent et performant car renouvelé régulièrement (limitation des pannes et des frais d’entretien & réparation, intégration des nouvelles technologies).
La Cuma offre un cadre juridique permettant de pérenniser et d’optimiser un investissement et le travail d’équipe. Dans un contexte économique ou l’accroissement de la compétitivité est devenu fondamental, elle permet de partager les risques.
Première condition pour adhérer à une Cuma existante : vous situer dans son secteur géographique d’activité. Une fois passé l’acceptation du groupe, vous devrez signer un bulletin d’engagement et verser des parts sociales. Leur montant peut être estimé sur la base de 10% de la valeur d’achat du matériel ou l’équivalent du montant en chiffre d’affaires annuel que vous générez. L’utilisation du matériel est gérée par la création d’un planning ce qui nécessite d’anticiper les besoins et de définir les priorités. Chaque année, vous recevrez une facture annuelle comprenant les charges fixes et les charges variables liées à l’usage du matériel. Attention, Il n’est pas toujours facile d’intégrer un groupe existant et fonctionnel et encore moins dans l’urgence. L’engagement dans une Cuma se fait de manière privilégiée à la création d’un groupe et la démarche peut être longue. Vous pouvez vous rapprocher de votre Antenne Cuma départementale (voir encadré 2).
Sollicitez un accompagnement de votre conseiller en agroéquipements
Il existe des marges de progrès en mécanisation. Plusieurs pistes sont à étudier car elles offrent des solutions pour répondre à la crise actuelle mais aucune n’est «toute faîte». Pour chaque exploitation la réflexion s’impose. Vendre, partager, louer ou acheter en commun du matériel doivent s’envisager avec le même leitmotiv : adapter le parc matériel aux besoins et contraintes de l’exploitation.
Raisonner à l’échelle du chantier, c’est intégrer d’autres facteurs tels que la main d’œuvre et plus largement encore l’organisation du travail. La Chambre d’Agriculture du Loiret peut vous aider dans votre réflexion : calcul de prix de revient, estimation de valeur résiduelle, mise en relation. N’hésitez pas à solliciter votre conseiller en agroéquipements.
La crise actuelle changera-t-elle les façons de faire ? Il semble indispensable aujourd’hui d’associer la gestion de la mécanisation aux stratégies de défiscalisation et d’adapter la durée de financement du matériel à sa durée de vie
L’expérience montre qu’une bonne gestion de la mécanisation est généralement issue d’une réflexion conduite à moyen terme (10 ans). Les choix d’investissement et renouvellement engagent sur plusieurs années contrastant avec la gestion des charges opérationnelles qui se réalisent à l’échelle de la campagne. Il n’est jamais trop tard pour engager cette réflexion et étudier différentes pistes permettant d’adapter au mieux le parc matériel aux besoins de l’exploitation. Bien peu pourtant choisisse cette voie, préférant laisser vieillir leur matériel en attendant des jours meilleurs.
Quand la situation s’aggrave encore et que trésorerie vient à manquer, il peut être nécessaire dans l’urgence de vendre du matériel et de trouver des solutions de substitution comme solliciter un prestataire de service ou une location. Les questions autour de la mécanisation sont nombreuses. Il est indispensable d’explorer à nouveau cette piste pour prendre les bonnes décisions.
Vendre du matériel pour améliorer la trésorerie de l’exploitation
Quel que soit son âge, la vente d’un matériel génère un apport de trésorerie car sa valeur résiduelle n’est jamais nulle. Cette solution est donc fréquemment avancée pour répondre à l’urgence d’une situation de crise. Elle peut s’avérer intéressante si elle ne pénalise pas le fonctionnement de l’exploitation ou si une solution de substitution moins onéreuse existe. Les machines en doublons, mal dimensionnées, mal adaptées à l’utilisation sur l’exploitation, possédant encore une valeur résiduelle sont à cibler prioritairement. Attention, si elle concerne un matériel sur lequel vous avez contracté un crédit, la valeur de revente doit à minima couvrir le remboursement de l’emprunt (voir encadré 1). La première étape consiste donc à bien connaître les valeurs résiduelles de ses machines ainsi que leurs coûts d’utilisation. Vous pouvez contacter votre conseiller en agroéquipements à la Chambre d’agriculture.
La seconde est de se confronter au marché de l’occasion. Un matériel agricole se déprécie de façon dégressive. En théorie, il perd 30% de sa valeur les deux premières années de sa vie, près de 50% en cinq ans puis environ 10% par an les années suivantes. L’histoire récente montre que les premiers taux sont largement surestimés lorsque le marché de l’occasion est porteur. Mais lorsqu’il est en berne, ils redeviennent d’actualité.
Chez les concessionnaires de matériel agricole, le marché du neuf est actuellement à l’arrêt pénalisant fortement le marché de l’occasion, une vente de neuf déclenchant deux à trois ventes d’occasion. Les acheteurs habituels de matériel neuf préfèrent différer leur investissement plutôt que de se tourner vers le marché d’occasion tandis que les occasions récentes, reprises trop chères, ne trouvent plus preneurs, faute de clients. Le seul marché porteur est celui de l’export. Il permet aujourd’hui aux concessionnaires d’écouler les matériels anciens mais aussi ceux à ma vie qui trouvent habituellement preneur sur le marché français. La tendance des prix est donc à la baisse. «Un tracteur de 150ch de 2 000h se négocie aujourd’hui 5 à 10 000 € de moins qu’il y a un an».
Mais toutes les régions agricoles françaises ne sont pas affectées de la même façon par la crise et dans ce contexte certains acheteurs seront à l’affût de bonnes affaires. Les sites d’annonces Internet, tels que www.agriaffaires.com ou www.terre-net-occasions.fr témoignent de cette situation. Attention aux prix annoncés qui ne sont jamais les prix de vente réels des machines !
Intensifier l’utilisation du matériel pour améliorer sa rentabilité
La rentabilité économique d’un matériel dépend du niveau d’investissement et de la quantité de travail qui lui est demandée.
Si celle-ci n’est pas suffisante, il est impossible de travailler à un coût compétitif. Pour augmenter l’utilisation d’une machine plusieurs solutions existent : devenir prestataire de services ou partager l’investissement (la copropriété, l’entraide et la banque de travail). Leur mise en œuvre dépend des possibilités offertes par l’environnement proche de l’exploitation.
Dans le domaine de la prestation de services extérieurs, vous pouvez choisir la piste «travaux agricoles». Depuis quelques années, la demande en prestation complète s’est accrue et pourrait encore se renforcer sur des travaux plus ponctuels, certains ayant fait le choix de vendre leur matériel. Vous pouvez également vous positionner sur des marchés de niche (transport pour compte d’autrui, entretien d’espaces verts, aménagements fonciers). Attention ! Les prestations de service ne comprenant que la main d’œuvre sont interdites. En terme juridique, elles constituent des activités commerciales et sont incompatibles avec l’objet de certaines sociétés (Gaec, SCEA, EARL). Fiscalement, vous êtes limité à 50 000€ TTC ou 30% du chiffre d’affaires, seuil au-delà duquel vous devez déclarer vos revenus en bénéfices industriels et commerciaux. Un accompagnement juridique n’est pas superflu.
Sur un plan réglementaire, certaines activités sont encadrées spécifiquement (pour la réalisation d’applications phytosanitaires par exemple au niveau de l’individu : obtention d’un certificat décideur en entreprise soumise à agrément mais aussi au niveau de l’entreprise : agrément de l’entreprise).
La rédaction d’un contrat de prestation peut être perçue comme une perte de temps mais oblige à formaliser avec le client la prestation, à se poser les bonnes questions pour prévenir de difficultés potentielles. Sollicitez la Chambre d’agriculture pour obtenir un exemple de contrat type. Le contact avec votre assureur s’inscrit dans la même démarche. Utiliser du matériel en prestation de service extérieur génère des risques différents et parfois des surprimes sur votre contrat d’assurance.
Vous pouvez également vous trouver à proximité d’un collègue ayant la même problématique de recherche de solutions face à la crise agricole. S’il est intéressé par l’utilisation de votre matériel, vous pouvez lui en vendre une partie et mettre en place une copropriété (partage sans forme sociétaire). Chacun devient alors propriétaire d’une quote-part du bien au sein d’une indivision. Le rachat de la quote-part s’appuie en général sur la répartition de l’utilisation et sur la valeur résiduelle de la machine. Celle-ci s’obtient en lissant autant que possible le calcul de la dépréciation afin de ne pas subir le poids de la forte décote des premières années si le matériel est récent ou l’impact négatif du contexte actuel.
Rapide à mettre en œuvre, cette solution facile et souple convient bien à ces situations ponctuelles. Sa fragilité vient en cas de mésentente. Il est possible et fortement conseillé de rédiger un contrat établissant des règles claires (engagements, entretien-réparation, …) de manière à prévenir les conflits pour qu’ils n’arrivent pas.
Recourir à l’entreprise, à la location, pour réduire le parc matériel en propriété
La vente d’un matériel s’accompagne en toute logique de la recherche d’une solution alternative pour répondre au besoin en travail. Forcément plus contraignante que la propriété, elle présente d’autres avantages.
Pour identifier un prestataire extérieur, le premier réflexe est de solliciter le réseau des entrepreneurs de travaux agricoles en place sur votre secteur (organisation régionale : voir www.fnedt.org). Depuis une quinzaine d’année, leur activité progresse. Le matériel est généralement sophistiqué et performant au champ, utilisé par une main d’œuvre formée dans une logique de chantier pour gagner en compétitivité.
Cette solution est intéressante car en plus de répondre à un besoin en matériel, elle peut fournir une main d‘œuvre complémentaire bienvenue en période de pointe. Aujourd’hui, le facteur travail devient plus souvent limitant sur les exploitations (départ d’une génération, difficultés pour embaucher et conserver un salarié qualifié, augmentation du volume de travail). En contrepartie, la facture comprend une charge supplémentaire par rapport à votre situation initiale, celle de la main d’œuvre, facturée de 18 à 30€ /heure.
D’autres offres de prestations pourraient se présenter si autour de vous, certains de vos voisins agriculteurs, deviennent prestataire de service.
La location de matériel est aussi une solution. Elle se développe notamment par l’intermédiaire de sites développés en ligne tel que www.wefarmup.com ou www.votremachine.com ou encore www.agriaffaires.com. Construits sur l’idée d’économie collaborative, ces sites mettent en relation les propriétaires de matériels sous utilisés avec des agriculteurs n’ayant pas la nécessité ou les moyens d’investir tout en garantissant la transaction. L’inscription est gratuite ; un contrat de location engage commercialement les deux parties. Il est aujourd’hui possible de louer n’importe quel type de matériel. Peu engageante dans le temps pour l’agriculteur, ce type de location répond bien aux matériels qui échappent à une période d’utilisation courte, intense et non différable. La difficulté réside dans l’offre qui doit se situer à une distance raisonnable et exister sur la période souhaitée. Certains sites conseillent aux propriétaires loueurs un prix de location ; d’autres proposent un partenaire transport pour le déplacement du matériel.
Les concessionnaires de matériels agricoles sont également en mesure de faire des offres de location sur les automoteurs (tracteur, moissonneuse-batteuse) et quelques matériels particuliers (tonne à lisier, épandeur). Beaucoup proposent notamment à la location leurs occasions les plus récentes. Les durées de location peuvent être plus longues et couvrir des besoins plus importants.
Choisir l’option groupe pour accéder à un matériel performant
Le regroupement d’agriculteurs au sein d’une Cuma ou groupe Cuma permet de créer un besoin en matériel suffisant pour optimiser un investissement qui ne pourrait l’être par chaque individu. Le matériel est généralement récent et performant car renouvelé régulièrement (limitation des pannes et des frais d’entretien & réparation, intégration des nouvelles technologies).
La Cuma offre un cadre juridique permettant de pérenniser et d’optimiser un investissement et le travail d’équipe. Dans un contexte économique ou l’accroissement de la compétitivité est devenu fondamental, elle permet de partager les risques.
Première condition pour adhérer à une Cuma existante : vous situer dans son secteur géographique d’activité. Une fois passé l’acceptation du groupe, vous devrez signer un bulletin d’engagement et verser des parts sociales. Leur montant peut être estimé sur la base de 10% de la valeur d’achat du matériel ou l’équivalent du montant en chiffre d’affaires annuel que vous générez. L’utilisation du matériel est gérée par la création d’un planning ce qui nécessite d’anticiper les besoins et de définir les priorités. Chaque année, vous recevrez une facture annuelle comprenant les charges fixes et les charges variables liées à l’usage du matériel. Attention, Il n’est pas toujours facile d’intégrer un groupe existant et fonctionnel et encore moins dans l’urgence. L’engagement dans une Cuma se fait de manière privilégiée à la création d’un groupe et la démarche peut être longue. Vous pouvez vous rapprocher de votre Antenne Cuma départementale (voir encadré 2).
Sollicitez un accompagnement de votre conseiller en agroéquipements
Il existe des marges de progrès en mécanisation. Plusieurs pistes sont à étudier car elles offrent des solutions pour répondre à la crise actuelle mais aucune n’est «toute faîte». Pour chaque exploitation la réflexion s’impose. Vendre, partager, louer ou acheter en commun du matériel doivent s’envisager avec le même leitmotiv : adapter le parc matériel aux besoins et contraintes de l’exploitation.
Raisonner à l’échelle du chantier, c’est intégrer d’autres facteurs tels que la main d’œuvre et plus largement encore l’organisation du travail. La Chambre d’Agriculture du Loiret peut vous aider dans votre réflexion : calcul de prix de revient, estimation de valeur résiduelle, mise en relation. N’hésitez pas à solliciter votre conseiller en agroéquipements.
La crise actuelle changera-t-elle les façons de faire ? Il semble indispensable aujourd’hui d’associer la gestion de la mécanisation aux stratégies de défiscalisation et d’adapter la durée de financement du matériel à sa durée de vie