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Plans de lutte

Un insecte et une plante qui dérangent

La chrysomèle et l'€™ambroisie représentent une menace pour l'€™agriculture. Des actions se mettent en place pour les contrer.
Par Aurélien Genest
Un insecte et une plante  qui dérangent
Le nombre de parcelles concernées par l'ambroisie est encore inférieur à 100, mais tend à augmenter dangereusement. Les champs de tournesol peuvent être étouffés par cette plante invasive.
D'€™un côté, un animal. De l'€™autre, un végétal. A première vue, ils n'€™ont pas de point commun, d'€™autant qu'€™ils ne ne se côtoient pas dans la vie de tous les jours. Chrysomèle et ambroisie étaient pourtant intimement liés la semaine dernière lors de la réunion du bureau de la Chambre d'€™agriculture. Ils étaient tous les deux à l'€™ordre du jour des inquiétudes agricoles. La [I]«menace»[i] chrysomèle, inédite dans le département, a été présentée par le conseiller Damien Ronget et le responsable professionnel Fabrice Genin. Vingt-trois coléoptères ont été piégés cet été sur les communes d'€™Orgeux, Ruffey-lès-Echirey, Saint-Julien et Varois-et-Chaignot, quatre communes du nord de Dijon. [I]«La chrysomèle est un parasite de quarantaine qui a un statut particulier. Sa lutte est obligatoire. Des arrêtés préfectoraux gèrent son évolution dans l'€™aire géographique»[i] annonce Damien Ronget. Les larves de chrysomèle mangent les racines de maÏs, engendrant la verse des plantes. Les dégâts peuvent être considérables. Lundi 7 octobre, les membres du bureau de la Chambre d'€™agriculture ont décidé de s'€™engager dans une stratégie d'€™éradication. [I]«Dans des régions comme l'€™Alsace ou Rhône-Alpes, la chrysomèle est très présente et ils se contentent de limiter le développement de l'€™insecte. Chez nous, le faible niveau de population nous permet de viser l'€™éradication»[i] commente Damien Ronget. Différentes zones (dites [I]«focus»[i], [I]«sécurité»[i] et [I]«tampon»[i]) seront définies par arrêté préfectoral autour des parcelles où des chrysomèles ont été capturées.
Des restrictions bien précises s'€™opèrent dans chaque zone, avec une validation des procédures d'€™indemnisation par le service public. L'€™enjeu est de taille: l'€™éradication des chrysomèles permettra de maintenir l'€™itinéraire de conduite de la production de maÏs. Plus d'€™infos : encadré ou http://www.cote-dor.chambagri.fr/

[INTER]L'€™ambroisie se développe[inter]
Adventice invasive importée des à‰tats-Unis, l'€™ambroisie possède un pollen très allergénique. En Côte d'€™Or, sa présence est connue, suivie et cartographiée par l'€™Inra depuis 2003. Sans parler d'€™une invasion à l'€™image de la situation de certains départements de Rhône-Alpes, une dégradation de la situation est observée avec des densités de plantes et un nombre de parcelles concernées constamment en hausse. [I]«La problématique de gestion, voire d'€™éradication de l'€™ambroisie en Côte d'€™Or est malgré tout encore possible. On peut estimer le nombre de parcelles concernées à moins de 100»[i] annonce Damien Ronget.

Problème de santé publique, l'€™ambroisie l'€™est aussi d'€™un point de vue agronomique. [I]«Les champs de tournesol peuvent être littéralement étouffés et les dégâts très conséquents»[i] lance le conseiller grandes cultures. Si la lutte contre l'€™ambroisie est possible à condition d'€™acheter des variétés spécifiques tolérantes à des herbicides efficaces, des risques de développement demeurent, en particulier en bordure de parcelles pour des problèmes d'€™application de produits ou autres facteurs inconnus. L'€™Inra, ne parvenant pas à mobiliser tous les agriculteurs concernés, a sollicité l'€™aide de la Chambre d'€™agriculture. Les membres du bureau ont accepté d'€™apporter leur soutien en sollicitant les personnels des équipes grandes cultures et aménagement du territoire. La production de semences de cette espèce à germination printanière devra être évitée. Il s'€™agira de mobiliser des agriculteurs via les groupes de développement ou d'€™initier des réunions avec les partenaires locaux que sont les organismes stockeurs dans la plupart des cas. Concernant les travaux du gazoduc, un travail est en cours avec GRDF et le pôle aménagement et territoire de la Chambre d'€™agriculture.

Des mesures obligatoires contre la chrysomèle

Différentes contraintes s'€™appliquent pour les agriculteurs, selon la zone où ils se trouvent. Pour la plus restrictive (zone focus, la plus proche des sites de captures de chrysomèles avec un rayon de 2,5 km), il est interdit de déplacer de la terre agricole en dehors de la zone. Les agriculteurs sont dans l'€™obligation de nettoyer leur matériel quittant le périmètre défini. Les pieds spontanés de maÏs des champs non affectés à la culture de cette plante doivent être détruits précocement. Les exploitants ont l'€™obligation de contrôler les graminées estivales adventices dans les cultures d'€™été, durant les trois années qui suivent la découverte d'€™un foyer. Il est également interdit de transporter en dehors de la zone des plantes de maÏs ou partie de plantes à l'€™état frais, y compris broyés, avant le 30 septembre de l'€™année de capture de chrysomèles. Il ne sera pas possible de cultiver le maÏs plus d'€™un an pendant trois années consécutives sur une parcelle donnée (2013, 2014, 2015). Les agriculteurs devront traiter contre les larves dans les parcelles de maÏs (2014). Il seront dans l'€™obligation d'€™effectuer une lutte insecticide contre les adultes de l'€™année de découverte et même la suivante, si des captures importantes et précoces sont effectuées. Dernière restriction pour la zone focus : l'€™interdiction de récolter du maÏs grain ou du maÏs ensilage avant le 1er octobre de l'€™année de découverte.