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Miniature

Un géant de la miniature

Passionné de miniatures agricoles, Pascal Laurent les collectionne depuis l’âge de 12 ans. Il en possède aujourd’hui plus d’un millier et rêve de les mettre en scène avec pour décor un diorama, dans une pièce dédiée de la demeure familiale
Par Dominique Bernerd
Un géant de la miniature
La première miniature qu’il se soit acheté, à l’époque des premières paies
Pascal Laurent est atteint de «tractominiaphilie aigüe». Une maladie contractée alors qu’il avait une douzaine d’années et dont il n’a aucune envie de guérir, bien au contraire ! Sous ce nom savant se cache en fait une passion pour tout ce qui est miniatures agricoles. Agé aujourd’hui de 37 ans, il est représentant chez un concessionnaire agricole et confesse une collection de près de 1500 engins, la plupart pieusement conservés dans leur boîte d’origine. Avec l’espoir de les mettre en valeur un jour dans une pièce de la demeure familiale qui leur serait dédiée.
Fils d’ouvrier agricole, il a commencé à conduire des tracteurs à l’âge de 11 ans, peut-être l’explication d’une passion naissante… : «petit, j’essayais avec mes mécanos, de construire quelque chose qui ressemble à ce que conduisait mon papa. Je me faisais des champs en carton dans la maison, pour servir de décor et jouer avec…» Pas trop d’argent à l’époque, alors on faisait avec les moyens du bord : «je me souviens des rouleaux de papier toilette qui faisaient office de rouleaux sur les tracteurs nés de mon imagination…» C’est Éric, un collègue de son père, «tonton de substitution, moi qui n’en avais pas», qui le premier a remarqué la passion du gamin et commencé à lui offrir de temps à autre des tracteurs miniatures. A 16 ans, CAP de mécanique agricole en poche, Pascal est entré dans la vie active. Finie l’époque des jouets, la collection de miniatures pouvait commencer…

Des boîtes dans toute la maison
Au début guère plus de deux ou trois modèles par an : «à 100 ou 150 F la miniature sur un salaire qui il y a 20 ans, n’était pas énorme, ce n’était pas facile…» Un lieu magique pour les acheter, aujourd’hui disparu : «le «bazar» à Chablis, où j’essayais surtout de trouver les répliques des engins que je commençais à conduire, ce qui était compliqué car à l’époque, des John Deere, ça n’existait pas…» Sa première miniature achetée, Pascal s’en souvient encore : «un Deutz jumelé avant et arrière !» Vinrent ensuite les premiers achats par correspondance et déjà les problèmes de manque de place pour les ranger : «j’en mettais partout, sur l’armoire, sous mon lit…». De son propre aveu, le problème n’a fait qu’empirer avec les années ! Avec le temps, il a fallu faire un choix dans les acquisitions : «je fais beaucoup d’automoteurs, tout ce qui est batteuses et deux marques principales, John Deere et Claas…» Une seule échelle : le 1/32ème et un lieu mythique où il se rend chaque année : «le salon de la miniature à Chartres, plus de 6000 m2 d’exposition, on en revient toujours le coffre plein…» À la maison, on regarde avec les yeux, défense de toucher ! Ses neveux le savent et d’ailleurs, pour ne pas les faire céder à la tentation, Pascal a commencé à leur en offrir, peut-être les prémices d’une future collection ? Aujourd’hui, dans la maison encore en rénovation, les piles de boîtes s’entassent un peu partout, dans l’attente du diorama qui devrait occuper à lui seul une pièce entière : «j’ai en projet une ferme en mouvement pour y exposer une partie de mes engins. J’ai déjà mon idée pour reconstituer des cellules à l’identique, à partir de boîtes de conserve de 5 kg ! Quand aux gouttières, elles seraient faites avec des pailles peintes en gris…» Et dans les yeux de Pascal Laurent lorsqu’il évoque son projet, brille une flamme enfantine. Celle d’un enfant de 11 ans qui rêvait du tracteur que conduisait son papa…