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À l’essai dans le vignoble chablisien

Un enjambeur autonome 100 % électrique

Il y a quelques semaines, des tests ont été réalisés dans le département, du côté du Chablisien, sur un enjambeur autonome créé par l’entreprise Vitibot, en Champagne. Avec pour objectif d’avoir une machine s’occupant essentiellement du travail du sol pour accompagner les vignerons dans leur travail quotidien.
Par Christopher Levé
Un enjambeur autonome 100 % électrique
L’enjambeur autonome a été testé dans des vignes du Chablisien. (Photo : Vitibot)
Il y a quelques semaines, dans les vignes chablisienne, une machine a attiré notre œil. « Il s’agit d’un enjambeur autonome », indique Vincent Denisart, directeur commercial Champagne - Bourgogne de l’entreprise Vitibot basée à Reims. « Nous avons plusieurs modèles : un modèle S et un modèle L. Le modèle S a été testé dans le Chablisien (à la Chablisienne, au domaine Château Grenouilles, et sur une parcelle de Louis Moreau, viticulteur à Beine, ndlr). C’est un modèle qui correspond aux vignobles étroits (d’un espacement de 1 m-1m30 maximum) ».
Une machine qui travaille en mono-rang (qui n’enjambe qu’une seule treille), 100 % électrique, « avec une navigation et une gestion des outils autonome », poursuit Vincent Denisart.
Alors, comment fonctionne cette machine ? « Le principe du Bakus (son nom officiel) est qu’on l’amène directement à la parcelle en ayant fait au préalable une cartographie. Elle consiste à enregistrer l’ensemble des coordonnées et rangs de la parcelle pour délimiter le terrain de jeu du Bakus », explique-t-il. « La cartographie, c’est la condition indispensable pour avoir une belle navigation et donc un beau travail du robot. On enregistre pour cela toutes les entrées et sorties des treilles. On délimite également les parcelles de façon à ce que la machine puisse effectuer convenablement ses demi-tours ».
Un enjambeur autonome qui travaille avec différents outils (intercep électrique ou encore palpeur), connectés à la machine. Quant aux tâches de cet enjambeur autonome ? « Il est capable de faire principalement les travaux de sol dans la vigne », répond Vincent Denisart. « Comme beaucoup de produits vont disparaître dans les prochaines années, on essaye de trouver des alternatives au travail du sol », ajoute Louis Moreau, viticulteur à Beine. « Et qui dit alternative dit matériel ».
Une machine au fonctionnement autonome mais qui, pour le moment, doit obligatoirement nécessiter un superviseur. « C’est la loi qui nous impose d’avoir un bouton d’arrêt d’urgence qui soit dans les mains de l’opérateur pour qu’il puisse l’arrêter à tout moment », reprend Vincent Denisart. « Mais nous avons vocation à vendre cette machine comme étant 100 % autonome dès que nous aurons trouvé les technologies qui seront acceptées par le législateur ».

Un compagnon pour les vignerons
Avec les démonstrations, le but est de montrer aux vignerons comment fonctionne le robot « car il doit pouvoir effectuer des travaux conformes à leur exigence. L’objectif est qu’ils voient comment la machine se déplace, si elle a un bon suivi de rang, si elle est bien centrée et si elle a la puissance suffisante pour entraîner les outils placés dessus », continue Vincent Denisart.
Et pour Louis Moreau, « les essais sont concluants ». « L’avantage d’avoir une telle machine est que cela nous permet de faire d’autres tâches, d’être dans nos vignes pour faire du travail en vert, du relevage, du baissage et d’avoir pas très loin un outil qui tourne. C’est une machine qui ne détruit rien, qui est neutre en matière d’environnement. C’est un vrai compagnon pour nous ». Sans pour autant remplacer les chauffeurs de tracteurs actuels. « On en aura toujours besoin, mais si on peut avoir quelque chose qui peut nous aider en plus, sur le travail du sol qui est une charge énorme, alors pourquoi pas ». Un enjambeur autonome qui a vocation à se retrouver sur différents vignobles français et même internationaux dans les années à venir.