Un éclairage in situ

Afin d'épauler les exploitants dans leurs choix la Chambre d'agriculture de la Nièvre, en partenariat avec les deux Groupes de développement agricole de la Nièvre (GDA Bourgogne Nivernaise et Centre Nivernais), proposait une demi-journée dédiée aux essais blé tendre d'hiver le 26 mai à Beaumont-Sardolles. C'est donc sur les terres de la SCEA du Domaine d'Aglan que se déroula la rencontre, avec une cinquantaine de participants. Après un rapide bilan agro-climatique, Diane Chavassieux, ingénieure Arvalis, a rappelé le contexte variétal. « Vous avez sous les yeux un échantillon des nouvelles variétés, puisqu'au total il y en a environ 40 inscrites cette année. Cette profusion notable offre un grand choix sur les trois réseaux de précocité (Nord, Sud et Centre). Les inscriptions sont issues des deux dernières années d'essais, avec pour 2023, des tendances marquées sur la verse et le piétin verse avec stress hydrique et pour 2024, sur la rouille, la septoriose, sans stress hydrique. Donc deux années très différentes ». Jean-Paul Leroy, conseiller productions végétales à la Chambre, ajoute : « pour 2025, le printemps fut sec avec un début de stress hydrique pouvant s'annuler par des précipitations prochaines, d'autant plus si le sol est superficiel. Cette situation a d'ailleurs un peu impacté le nombre d'épis et la biomasse des essais présentés aujourd'hui ».

Que choisir ?

Après le passage en revue de chacune des variétés, Diane Chavassieux résume les variétés intéressantes à tester. « Pour les semis précoces, nous conseillons RGT Profusio disposant d'un tallage et PMG moyen, avec un bon profil qualité PS et protéines. Il est tolérant chlortoluron mais sensible à la cécidomyie et à la mosaïque. Pour les semis intermédiaires, Outdoor peut être une solution, avec un bon profil sanitaire, (tolérance chlortoluron et cécidomyie, mais sensible à la mosaïque). La variété présente un bon tallage, un PMG moyen, un bon profil qualité PS et moyen pour la protéine. Enfin, pour les semis tardifs, nous penchons pour le KWS Millésime ayant la particularité d'être intéressante fusa (blé de maïs) avec une tolérance chlortoluron, cécidomyies et mosaïque. Toujours pour les semis tardifs, Conquistador (qui n'est pas dans l’essai) peut sembler opportun dans nos terrains ». Pour cette dernière variété, Diane Chavassieux souligne « un profil précoce à intermédiaire qui se positionne comme première en rendement, avec 104 % par rapport à la moyenne des essais. Elle se comporte bien par rapport à la septo et dispose de trois gènes d'intérêts et d’une tolérance fusa correcte. Enfin elle est en observation par la meunerie ; à surveiller donc ».

À renouveler

Après l’essai variétés, l'assemblée se concentra sur le désherbage. Pour ce poste, il fut noté que le décalage significatif des semis (suite aux précipitations importantes d'octobre 2024), a atténué la pression vulpin, pourtant attendue sur le terrain. Les discussions se sont ensuite articulées autour de la suppression du flufénacet, et les essais de deux nouveautés : H325 BCS (Bayer) et Luxi G2 (BASF). Cédric Zambotto analyse les résultats : « pour le H325, nous avons un niveau d'efficacité de 60 % en solo, ce qui est insuffisant mais logique au vu de la composition. Il faudra donc qu'il soit accompagné ou effectué en programme. Pour le Luxi, nous avons réalisé les essais en dehors des préconisations de BASF, à cause d'une pluviométrie accrue. Dans ce cadre, nous avons obtenu des résultats légèrement supérieurs à une référence Fosburi. Il est évident qu'il est prévu de l'appliquer avec un partenaire ou en programme ». Il ajoute : « Malheureusement, nos conditions d'essais, avec un semis tardif de la parcelle de par la météo, ne nous ont pas permis d'aller au bout de ce que nous voulions explorer, la pression vulpin dans les témoins étant de 30-40 pieds/m² (insuffisant en essai). Nous allons donc proposer de nouveaux essais avec les GDA pour 2026.