Viticulture
Un coup de filet prometteur
Verra-t-on demain les vignes du chablisien protégées par des filets anti grêle ? Une présentation en a été faite à Préhy, par un viticulteur du Gers, adepte du système depuis plus de 5 ans
Si les coteaux du chablisien et de l’auxerrois avaient été équipés de filets anti-grêle, le scénario catastrophe qu’ont connu les viticulteurs icaunais aurait-il été le même ? Le sujet est mobilisateur et a réuni une cinquantaine de professionnels de la vigne, à Préhy, pour une présentation du dispositif, sous l’égide de Lynn Marchive, viticultrice à Chablis et organisatrice de la réunion.
Installé en IGP Côtes de Gascogne et Armagnac dans le Gers, Julien Chevallier a équipé depuis cinq ans les 30 ha de sa propriété, de filets de protection après avoir été touché par la grêle plusieurs années de suite : «certaines années même, deux fois de suite ! Soit on décidait de s’équiper, soit on arrêtait la production». N’hésitant pas dans un premier temps, à se rendre jusqu’en Argentine, depuis longtemps adepte du système, pour en étudier l’application sur le terrain. Revenu conquis semble t-il, puisqu’après un premier essai sur 10 ha la première année, toutes ses vignes sont aujourd’hui protégées de la sorte.
Une maturité du raisin équivalente
Le système utilise un filet indémaillable et imputrescible, tricoté en fil spécial «protection vigne» et stabilisé aux UV, de couleur verte ou cristal. Le filet vert, outre l’avantage de se fondre dans le paysage, assurant un ombrage efficace contre la grillure de la vigne. Installé en sortie d’hiver une fois la vigne taillée, on le positionne en juin, pour une mise en place jusqu’aux vendanges. Un fil intégré à intervalles réguliers, permet une bonne mise en tension du filet en hauteur, de sorte que les grêlons puissent rebondir dessus sans abimer les raisins ou la végétation. Le système permettant à la vigne de grimper facilement et d’être palissée par le filet, pour ressortir en position supérieure. Des écarteurs positionnés en position basse évitent le confinement des feuilles et des grappes. Si l’installation de filets permet également de s’affranchir de l’opération de relevage, le temps de travail économisé est toutefois réinvesti dans les opérations de baissage en avril, pour l’installer en position de protection et lorsqu’on le replace en position haute, que ce soit pour des travaux au vert ou pour les vendanges. Le viticulteur gascon a fait ses comptes : «au final, on parvient même à économiser du temps. Quant à la maturité du raisin, pas de différence significative et on assure les vendanges en même temps que les collègues. Pas de sur-acidité constatée non plus, ni de manque de sucre…»
Des filets testés à Pommard et Volnay
Seule ombre au système, son coût : commercialisé aujourd’hui à 3,35 € du mètre linéaire les deux faces, pour une durée de vie estimée à une quinzaine d’années. à comparer toutefois avec la garantie de se constituer une protection physique efficace contre la grêle, mais aussi d’assurer de façon concrète et pérenne son marché de mise en bouteilles et conserver sa clientèle. Le filet est testé depuis trois ans en Bourgogne, sur une trentaine de parcelles, à Volnay et Pommard notamment et des essais comparatifs sont menés. Une demande est en cours auprès de l’INAO, via la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne (CAVB), pour en autoriser l’expérimentation dans l’Yonne. Lynn Marchive, initiatrice de cette réunion de présentation à Préhy, est d’ores et déjà conquise : «il est devenu indispensable de protéger notre vignoble pour les années à venir, face à une météo aujourd’hui complètement folle, qui ne nous fait pas de cadeau. Pour ceux qui n’avaient pas vu le vignoble dévasté, regardez cette parcelle, c’est devenu un cimetière !» Rappelant aux plus sceptiques certaines avancées techniques devenues aujourd’hui monnaie courante, nées de la passion de quelques pionniers, souvent moqués en leur temps par leurs collègues : «qu’il s’agisse d’Aymar Boudin avec les fusées anti-grêle fans les années 70, de Jean-Marc Brocard avec la machine à vendanger ou encore plus loin, de mon père, André Tremblay, avec l’installation de radians en parcelles fourchaume dans les années 60…»
Installé en IGP Côtes de Gascogne et Armagnac dans le Gers, Julien Chevallier a équipé depuis cinq ans les 30 ha de sa propriété, de filets de protection après avoir été touché par la grêle plusieurs années de suite : «certaines années même, deux fois de suite ! Soit on décidait de s’équiper, soit on arrêtait la production». N’hésitant pas dans un premier temps, à se rendre jusqu’en Argentine, depuis longtemps adepte du système, pour en étudier l’application sur le terrain. Revenu conquis semble t-il, puisqu’après un premier essai sur 10 ha la première année, toutes ses vignes sont aujourd’hui protégées de la sorte.
Une maturité du raisin équivalente
Le système utilise un filet indémaillable et imputrescible, tricoté en fil spécial «protection vigne» et stabilisé aux UV, de couleur verte ou cristal. Le filet vert, outre l’avantage de se fondre dans le paysage, assurant un ombrage efficace contre la grillure de la vigne. Installé en sortie d’hiver une fois la vigne taillée, on le positionne en juin, pour une mise en place jusqu’aux vendanges. Un fil intégré à intervalles réguliers, permet une bonne mise en tension du filet en hauteur, de sorte que les grêlons puissent rebondir dessus sans abimer les raisins ou la végétation. Le système permettant à la vigne de grimper facilement et d’être palissée par le filet, pour ressortir en position supérieure. Des écarteurs positionnés en position basse évitent le confinement des feuilles et des grappes. Si l’installation de filets permet également de s’affranchir de l’opération de relevage, le temps de travail économisé est toutefois réinvesti dans les opérations de baissage en avril, pour l’installer en position de protection et lorsqu’on le replace en position haute, que ce soit pour des travaux au vert ou pour les vendanges. Le viticulteur gascon a fait ses comptes : «au final, on parvient même à économiser du temps. Quant à la maturité du raisin, pas de différence significative et on assure les vendanges en même temps que les collègues. Pas de sur-acidité constatée non plus, ni de manque de sucre…»
Des filets testés à Pommard et Volnay
Seule ombre au système, son coût : commercialisé aujourd’hui à 3,35 € du mètre linéaire les deux faces, pour une durée de vie estimée à une quinzaine d’années. à comparer toutefois avec la garantie de se constituer une protection physique efficace contre la grêle, mais aussi d’assurer de façon concrète et pérenne son marché de mise en bouteilles et conserver sa clientèle. Le filet est testé depuis trois ans en Bourgogne, sur une trentaine de parcelles, à Volnay et Pommard notamment et des essais comparatifs sont menés. Une demande est en cours auprès de l’INAO, via la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne (CAVB), pour en autoriser l’expérimentation dans l’Yonne. Lynn Marchive, initiatrice de cette réunion de présentation à Préhy, est d’ores et déjà conquise : «il est devenu indispensable de protéger notre vignoble pour les années à venir, face à une météo aujourd’hui complètement folle, qui ne nous fait pas de cadeau. Pour ceux qui n’avaient pas vu le vignoble dévasté, regardez cette parcelle, c’est devenu un cimetière !» Rappelant aux plus sceptiques certaines avancées techniques devenues aujourd’hui monnaie courante, nées de la passion de quelques pionniers, souvent moqués en leur temps par leurs collègues : «qu’il s’agisse d’Aymar Boudin avec les fusées anti-grêle fans les années 70, de Jean-Marc Brocard avec la machine à vendanger ou encore plus loin, de mon père, André Tremblay, avec l’installation de radians en parcelles fourchaume dans les années 60…»