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Dijon Céréales

Un contexte difficile, mais toujours l’ambition de construire

À l’occasion de sa 26ème assemblée générale, Dijon Céréales a dressé le bilan d’un exercice 2015-2016 difficile, avec une belle moisson malgré de fortes disparités, mais aussi des prix en berne qui ont pesé sur le résultat des exploitations comme sur celui de la coopérative. Face à ce contexte difficile et à l’évolution structurelle de la politique agricole, le Groupe s’adapte et propose des solutions.
Par Ma signature
Un contexte difficile, mais toujours l’ambition de construire
Comme il l’avait déjà évoqué lors des dernières assemblées de section, Marc Patriat a souligné le rôle de tampon et de solidarité de la coopérative face à la crise.
La collecte 2015-2016 de Dijon Céréales, si le marché avait été moins morose et volatile, aurait sans doute pu franchir aisément le cap du million de tonnes : 981 000 tonnes au final (+12,4% par rapport à 2014-2015), qualité et volumes étaient au rendez-vous malgré des disparités selon les secteurs. Les adhérents, incertains face à la dégradation des cours au fil de la campagne (des blés à 180€/t en juillet 2015 pour atterrir à 110 €/t fin février 2016) ont préféré garder une partie de leur production en stock à la ferme, environ 60 000 tonnes. Finalement, ces stocks s’avèrent utiles aujourd’hui quand la moisson 2016 a été catastrophique pour l’ensemble des secteurs de la coopérative. «En 2015-2016, Dijon Céréales, accompagné par Cérévia, a joué pleinement son rôle dans des marchés très volatils» a rappelé Pierre Guez, directeur général de la coopérative.
Malgré une campagne approvisionnements soutenue (103,7 millions d’euros en grandes cultures, 160 millions d’euros au total avec un exercice correct pour les activités jardineries, espaces verts, vignes et énergie), le résultat final 2015-2016 de la coopérative a été obéré par la faiblesse des prix, mais aussi par la nécessité d’anticiper, au titre de l’exercice futur lié à la moisson 2016, des charges exceptionnelles inhérentes à des pénalités (qualité, dédites de contrats matières premières et logistiques).
Car 2016 apporte une triple-peine avec des décrochages de rendements importants pour tous les adhérents de la coopérative, une qualité insuffisante en blé avec des PS en berne… et des prix toujours déprimés en lien avec une production mondiale abondante. L’enjeu majeur de cette campagne 2016-2017, pour Dijon Céréales, est donc de trier et classer au maximum les productions dans les silos afin d’améliorer au maximum le ratio blé meunier / blé fourrager. Seule bonne nouvelle récente, la baisse des prix des engrais semble se confirmer pour 2017.

Protéger les adhérents et l’agriculture régionale
«La coopérative joue, comme elle le doit, un rôle de tampon et de solidarité face à la crise. Autour du conseil d’administration, tous les collaborateurs, de l’équipe de direction aux responsables de silo, sont mobilisés dans leurs sphères de compétences, nous sommes en mode commando !» a précisé Marc Patriat, président de Dijon Céréales. Ainsi, face à la conjoncture et l’évolution structurelle de l’agriculture (diminution des aides de la Pac, augmentation de la pression réglementaire et sociétale), le Groupe évolue, propose ou contribue à des solutions à tous les niveaux :

Le programme 140 €/t
En réponse au contexte difficile, Dijon Céréales a lancé un programme intitulé «Objectif : Produire à 140 €/ha. Plus de compétitivité, l’Agronomie d’Abord». «Il ne s’agit pas d’un prix de vente annoncé», a rappelé Pascal Demay, directeur céréales et terrain de Dijon Céréales, «nous interpellons nos adhérents, dans des zones de production comme les nôtres à faibles potentiels, sur la nécessité d’optimiser les charges de production, sans faire de fausses économies, en agissant notamment sur des leviers agronomiques. L’ambition est de dégager un résultat même dans le cas où les cours sont bas, ce qui semble s’installer comme une tendance de fond».

Pour une agriculture régionale innovante
La R&D, axe majeur pour Dijon Céréales, ne doit pas être négligée a fortiori en temps de crise. À travers les travaux de la plateforme agroenvironnementale régionale Artemis et du service technique Damier Vert, la coopérative se concentre sur la diminution des charges économiques mais aussi des impacts environnementaux de l’activité agricole, la recherche de nouveaux leviers agronomiques et le développement de l’agriculture de précision. Les références obtenues sont aujourd’hui vulgarisées à travers l’activité de deux clubs d’agriculteurs lancés en 2016 : Pixae et AgroEcos.
Le pôle d’innovation en agroécologie agrOnov, inauguré cette année également, s’inscrit dans cette même dynamique et complète le dispositif. À la fois centre de recherche et pépinière d’entreprises, agrOnov vise à concilier des bons rendements de production avec une empreinte écologique maîtrisée. Il doit faciliter l’émergence de nouvelles solutions pour l’agriculture.

Optimisation et compétitivité de la logistique agricole
Lancé en juillet 2016 Logivia (extension de Dijon Céréales Logistic), le nouveau gestionnaire intégral de la logistique de Dijon Céréales, Bourgogne du Sud, Soréal et de leurs filiales, optimise avec succès les flux inter-coopératives et inter-filiales, transformant des charges fixes en charges variables, tout en garantissant la fiabilité des opérations logistiques.

Peser plus sur les marchés
Avec l’entrée officielle de la coopérative Interval (Haute-Saône) en juillet 2016, Cérévia rassemble désormais 8 groupes coopératifs de Bourgogne-Franche-Comté et Rhône-Alpes-Auvergne. Cette nouvelle adhésion donne à l’union de commercialisation davantage d’importance sur les marchés. Tout en élargissant son périmètre et en améliorant ses outils (doublement des capacités du site portuaire de Fos-sur-Mer), Cérévia demeure une union à taille humaine, au service de l’agriculture locale et de ses débouchés.
Lors de l’assemblée générale, le président Marc Patriat a également rappelé, dans ce contexte, la nécessité de poursuivre les travaux autour d’une alliance régionale des coopératives que Dijon Céréales appelle de ses vœux. «Il y a 25 ans, nous fondions Dijon Céréales avec 13 coops cantonales, il faut maintenant mettre en place l’outil dont l’agriculture et les exploitations agricoles régionales ont besoin pour les 25 ans à venir», a-t-il déclaré.