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Semis

Un constat de désolation

Des semis de colza ne sont toujours pas levés dans certains secteurs du département. Les semis de céréales pourraient être victimes du même phénomène.
Par Aurélien Genest
Un constat de désolation
De nombreuses parcelles semées il y a un mois sont toujours intactes.
Décidément, la sécheresse 2018 en fait voir de toutes les couleurs aux agriculteurs. Une grande partie des colzas ne sont toujours pas levés alors que le mois d’octobre a débuté.

La faute, bien évidemment, à un important manque d’eau. «Il n’a pas plu depuis la fin des moissons, c’est du jamais vu. Cette situation nous inquiète fortement», indique Jean-Baptiste Goulier, responsable des productions végétales annuelles à la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or.

Compte tenu du calendrier, après le retour des précipitations, le colza ne pourra pas présenter autre chose qu’un très faible développement pour passer l’hiver. Les plantes seront également peu armées pour faire face aux attaques d’altises cet automne. «Si l’hiver est rigoureux et les attaques d’insectes sont importantes, nous ne donnons effectivement pas très cher de leur peau», confie le technicien. Ce constat de désolation pourrait être le même dans les cultures de céréales qui ont débuté autour du 25 septembre. «Aucune repousse des cultures précédentes ni des adventices n’a été constatée dans bon nombre de parcelles : tout va certainement lever en même temps, quand les pluies reviendront», s’’inquiète Jean-Baptiste Goulier.

Aviser au printemps ?
Une grande majorité du colza aujourd’hui levé souffre de plus en plus du sec et subit des attaques d’altises adultes. «Ces dernières ont commencé en plaine et se généralisent sur les plateaux», précise le conseiller de la Chambre d’agriculture. Pour ceux qui ont désherbé en post-levée, aucune solution de rattrapage n’est proposée. «Il n’est pas possible de re-semer derrière, même un mois après le traitement. Il faudra aviser au printemps. Si ce colza n’a pas tenu, semer du pois ou du tournesol pourra alors être envisagé», souligne Jean-Baptiste Goulier, tentant néanmoins de «relativiser» : «cette campagne débute très mal, cela va sans dire. Le potentiel de rendement est logiquement déjà impacté. Dans quelles proportions ? Même dix jours avant la moisson, il est difficile de se prononcer, alors se donner une idée dix mois plus tôt est tout simplement impossible. Il ne faut pas oublier l’importante capacité de compensation du colza, faisant très souvent ses preuves. Le tableau du colza est très noir pour l’instant, avec des intentions de semis qui étaient déjà en baisse, mais n’oublions pas que certains colzas sont aujourd’hui très jolis. Plusieurs secteurs ont bénéficié de quelques précipitations cet été, je pense notamment à ceux qui ont été semés très tôt pour pouvoir faire face aux altises. Des pluies sont arrivées début août et ont permis au colza de lever et de résister, pour le moment».