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Filière porcine

Un bon exercice pour la Cirhyo

En dépit d’une année en demi-teinte, marquée par l’embargo russe sur la viande européenne, la coopérative Cirhyo est parvenue à poursuivre son développement, grâce notamment aux bons résultats enregistrés par la société d’abattage Tradival.
Par Ma signature
Un bon exercice pour la Cirhyo
Gérard Dutois, directeur général, Francis Le Bas, président et Michel Delaunoy, vice-président de la coopérative Cirhyo (de gauche à droite).
La perte du débouché russe depuis l’embargo de janvier 2014 n’a pas été sans conséquences pour la filière porcine française, alors que le pays représentait 15% des exportations porcines européennes : baisse de 10% des cours, production nationale en retrait de 0,8%, diminution de 32% des exportations françaises sur les gras (marché russe) et de 3,8% sur les viandes… Seul point positif : une consommation intérieure qui augmente de 2%, dans un contexte mondial où le porc reste la viande la plus consommée au monde et la moins chère.

La coopérative Cirhyo, qui tenait la première de ses quatre assemblées générales de section territoriale, le 24 mars dernier à Appoigny, a néanmoins réussi à poursuivre son développement : si le nombre d’éleveurs (604), se réduit d’année en année, du fait d’une pyramide des âges très défavorable, le potentiel de truies s’étoffe de 3% avec
62 800 reproducteurs. Le nombre de porcs produits augmentant pour sa part, de 0,55%, à
1 215 000 porcs, celui des reproducteurs commercialisés (cochettes, verrats), étant en hausse de 12%. Parallèlement, les services offerts aux adhérents (pharmacie, vétérinaire, fourniture de matériaux et de matières premières), ont poursuivi leur progression en volume, seule la vente de matériel d’élevage enregistrent une baisse de 12%.
 
Maîtriser les coûts faute de pouvoir maîtriser les prix de vente
Face aux faibles leviers en présence pour augmenter les prix de vente, la coopérative s’est attelée à multiplier les moyens pour réduire ses coûts et améliorer les performances techniques de ses élevages. Notamment dans le secteur des naissages, en progression régulière avec 12,07 porcelets sevrés par portée, contre 11,88 en 2013, dans le tiers supérieur. L’impact des mises aux normes des truies a toutefois été quelque peu négatif sur la mortalité, en légère augmentation. La maîtrise de l’indice de consommation reste, devant celui de la prolificité, le premier critère d’amélioration du coût de production et là encore, la coopérative enregistre de bons résultats, avec un coût alimentaire par porcelet de 14,20€ (contre 14,91€ l’année précédente), en retrait de 10% par rapport à la moyenne nationale. Le poids d’abattage étant pour sa part, plus élevé de 2,5 kg.

Conséquence des restructurations, la taille des élevages augmente, avec une moyenne de 289 truies par exploitation, mais plus de la moitié reste des systèmes familiaux, avec 141 truies.
Malgré tout, ces trois dernières années restent difficiles, avec un prix du porc payé, très proche du coût de production : 1,49€ cette année, pour 1,50€ de prix de vente (prix calculé sans les filières bio, porc fermier et multiplicateur).

Bons résultats pour la filière d’abattage Tradival
Cirhyo est actionnaire de la société Tradival (abattoirs de Lapalisse et de Fleury les Aubrais) qui, après plusieurs années d’exercice
négatif, renoue avec le succès avec un résultat net excédentaire (+ 1,378 M€). Un programme d’investissement conséquent est prévu en 2015 : augmentation et amélioration des capacités de stockage des animaux vivants, augmentation de la capacité de surgélation, développement du secteur «produits élaborés»… Aujourd’hui, la société compte plus de 630 salariés, pour 1 136 000 porcs abattus (en hausse de , 5% par rapport à 2013) et 8 800 tonnes de charcuteries produites (+10%). Avec un chiffre d’affaires de 232 millions€, dont près de 15% à l’export. L’accord signé avec le groupe Herta, pour livrer la quasi totalité de ses jambons totalement désossés, découennés, dégraissés et dénervés, va voir la création d’une nouvelle ligne de travail dédiée, à l’usine de Fleury les Aubrais. Pour le directeur général de Cirhyo, Gérard Dutois : «aujourd’hui, le porc français est un fanion. Si on veut le proposer, il faut aussi fournir le produit qui va avec. Les espagnols vendent tous des jambons «5 D», l’époque est finie où on se contentait de mettre le porc en carcasse. Aujourd’hui, il faut aller plus loin dans l’élaboration…»
Ce partenariat étroit entre la coopérative Cirhyo et le groupe Tradival a permis de coller pleinement au marché et 2014 a vu le renforcement de filières qualités, notamment : le label rouge Porc Delice, avec 1500 porcs par semaine, qui permet d’approvisionner les salaisonneries produisant des charcuteries label rouge ; la filière «Préférence», avec le groupe Herta, qui met en avant les aspects de développement durable et de bien être animal ; la filière Carrefour qui, depuis une quinzaine d’années, s’est positionnée sur une alimentation sans OGM des animaux ; la démarcation «le Porc français», à terme, véritable reconnaissance «citoyenne» de base des viandes nationales.

Assemblé Générale Plénière de Cirhyo :
Mardi 19 mai, à 9 h 30
Hôtel Magny-Cours, Ferme du Domaine de Bardonnay, à Magny-Cours (58)
Intervention du président d’Inaporc, Guillaume Roue, sur «la conjoncture française et européenne».