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Moissons

Un blé qui change la donne

Un agriculteur de la plaine dijonnaise évoque ses récoltes, bien plus intéressantes en blé que dans les autres cultures.
Par Aurélien Genest
Un blé qui change la donne
C’est la belle surprise de l’année : le blé donne généralement de bons résultats, du moins dans les terres les plus profondes. «Cela relève un peu le niveau de ces moissons, après des pertes de 15 q/ha en orges d’hiver et 7q/ha en colza», relève Damien Baumont, exploitant agricole à Barges au sud de Dijon. Débutée le 2 juillet, sa moisson de blé livre en effet des scores intéressants : «nous sommes à 90q/ha de moyenne dans les bonnes terres de l’exploitation. La qualité est aussi au rendez-vous : si le taux de protéines n’est qu’à 11 points, le PS varie de 82 à 84, cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu de tels résultats ici».

Une fin de cycle favorable
Les différentes variétés de la SEP des CBRD obtiennent toutes de bons scores, et particulièrement dans son mélange Absalon-Goncourt : «une grande partie de l’assolement lui est consacrée et ce, depuis plusieurs années. Ces deux variétés se complémentent très bien sur le plan agronomique, l’une donne davantage de PS que l’autre, l’une assure du rendement alors que son homologue en apporte un peu moins. Idem pour les protéines. Nous semons 70% d’Absalon et 30% de Goncourt». Rencontré la semaine dernière dans sa moissonneuse, Damien Baumont espérait s’approcher le plus possible de ces «neuf tonnes» par hectare d’ici la fin de la récolte : «Ce n’est pas gagné pour autant car les terres les plus séchantes n’ont fait que 57q/ha, c’est autre chose dans ce type de parcelle... Même dans la plaine, il y a aussi des terres difficiles, notamment sableuses, qui décrochent rapidement avec le sec. Nous avons été servis cette année avec des mois de mars et avril sans la moindre goutte d’eau. Même les terres plus profondes commençaient à accuser le coup... Les orges sont les plus impactées dans ce domaine. Pour ne rien arranger, ces dernières ont subi de plein fouet le gel des 23 et 24 avril, de nombreux épis se sont retrouvés vides. Heureusement, il a replu ! Le blé, plus tardif, en a bien profité avec des conditions presque optimales pour le remplissage des grains, sans le moindre échaudage. Il y a eu beaucoup d’insectes à l’automne dans le secteur, mais nous avons eu de la chance en semant tard, nous avons moins été touchés par la jaunisse nanisante que certains collègues. Pour l’orge, nos deux insecticides ont été efficaces». Du blé améliorant restait à récolter ces derniers jours autour de Barges : «il fera beaucoup moins de rendement, c’est certain, mais si nous atteignons le maximum de protéines, nous pourrons prétendre à une plus value de 50 euros/tonne, en jeu pour ce type de blé».

Moisson

La moisson a débuté le 23 juin avec le colza dans cette société représentée par quatre associés (Hugues Coquillet, Marc Rebulliot, Henrich Von Durfeld et donc Damien Baumont). «L’orge avait encore beaucoup de grains verts et il a fallu attendre un peu, nous avons donc attaqué par le colza qui avait levé tout de suite après le semis», informe le producteur rencontré le 8 juillet. La moyenne des orges d’hiver ne dépasse pas 60q/ha, celle du colza s’arrête à 30q/ha. Ce dernier a connu bien des déboires cette année avec de nombreux hectares re-semés : «une partie a été remplacée par de la moutarde de printemps qui, elle-même, a dû être resemée. Comme en colza, nous avons eu de grosses attaques d’altises». La récolte de moutarde d’hiver allait débuter en fin de semaine dernière, le rendement n’allait vraisemblablement pas dépasser les 10 ou 12 q/ha. Les orges de printemps de l’exploitation étaient aussi «très moyennes», selon Damien Baumont, qui attend des pluies régulières cet été pour ses parcelles de tournesol et de soja.