Accès au contenu
Sécurité routière

Un bilan en demi-teinte

Les chiffres de l’accidentalité routière départementale sont tombés. Si la tendance est à la baisse, le taux de gravité reste très supérieur à la moyenne, avec des accidents trois plus meurtriers qu’au niveau national.
Par Dominique Bernerd
Un bilan en demi-teinte
Les chiffres sont flatteurs : un nombre d’accidents corporels en baisse continue depuis dix ans, moins de blessés, moins de personnes hospitalisées… Moins de tués aussi, mais leur nombre reste encore à un niveau trop élevé par rapport à la moyenne nationale, souligne le préfet Moraud : «désolé de le dire, mais les routes de l’Yonne sont trois fois plus tueuses que les routes françaises, avec un taux de 16,76, correspondant au ratio du nombre de tués sur 100 accidents, pour 6,17 au national !» Une courbe qui ne cesse d’augmenter depuis 2008 et alerte les autorités. Les principales causes des accidents mortels en 2015 restent : l’alcool (36%), le non respect des règles de circulation (26%) et la perte de contrôle (16%). Les comportements au volant, étant d’une manière générale, à l’origine de plus de 87% des accidents mortels.
Si la tranche d’âge 25/39 ans est responsable d’un quart des accidents meurtriers, un nouveau phénomène est apparu : «avec des seniors de plus de 70 ans, provoquant un quart également des accidents mortels». Une tranche d’âge qui représente également 32% des tués sur la route, alors qu’elle ne représente de 15,5% de la population départementale. Un facteur récurrent : celui de la répartition des accidents, avec 93% de mortalité hors agglomération et 64% d’accidents mortels ayant lieu sur le réseau départemental. Si le réseau secondaire est particulièrement accidentogène, pas d’amalgame pour autant, rappelle le préfet de l’Yonne : «ne nous trompons pas ! Ce n’est pas parce qu’elles sont secondaires que ces routes sont intrinsèquement dangereuses, c’est bien l’usage que l’on en fait qui s’avère dangereux». Sans non plus que se dessine un endroit du territoire plus accidentogène qu’un autre.
Les 33 radars fixes installés dans l’Yonne ainsi que les radars mobiles, ont généré en 2015 près de 105 000 infractions liées à une vitesse excessive, dont plus de 90% pour un dépassement inférieur de 20 km/h à la vitesse légale autorisée. La tendance des infractions relevées par les radars fixes du département demeure à la baisse, avec 56 612 infractions contre 71 097 en 2014. La palme à celui de Saint-Cyr-les-Colons, sur l’A6, avec 10 878 déclenchements, suivi du radar de Vault-de-lugny, dans la traversée de Valloux, avec 5 903 déclenchements. Pas de quoi freiner l’outil répressif, qui sera maintenu et affirmé en 2016, a souligné Jean-Christophe Moraud. Pour le colonel De Meyer, commandant du groupement de gendarmerie de l’Yonne, il est important de rappeler des principes simples : «on oublie trop souvent que vivre en société, c’est veiller les uns sur les autres. Sur la route, c’est la même chose : quand on parle code de la route, répression routière, radars, machine à faire de l’argent pour l’Etat etc., on oublie que fondamentalement, le code de la route, c’est tout simplement pouvoir exercer sa liberté d’aller et venir en sécurité et ça, on ne le dit pas assez !»

Bilan 2015

185 accidents corporels
31 tués
224 blessés (dont 128 hospitalisés)
Principales causes des accidents corporels :
36 % : non-respect des règles de circulation
20 % : perte de contrôle
18 % : alcool
10 % : vitesse
Répartition des accidents corporels :
Autoroute (185 km dans le département) : 1,5 %
Routes Nationales (89 km) : 0,7 %
Routes départementales (4 858 km) : 38,9 %
Voies communales (7 371 km) : 59 %
36 % des accidents mortes dus à l’alcool (11 tués)
26 % pour non respect des règles de circulation (8 tués)
16 % pour perte de contrôle (5 tués)
73 312 dépistages alcoolémie pour 1 784 infractions relevées
808 dépistages stupéfiants pour 647 infractions
40 975 infractions à la vitesse relevées par les radars embarqués
8 067 par le véhicule mobile
56 612 par des radars fixes