Un besoin d’oxygène
La profession agricole a présenté la situation économique des exploitations au préfet ainsi qu’aux parlementaires.
La fin d’année s’annonce rouge dans le département. Dans ce contexte, la Chambre d’agriculture, la FDSEA et les JA de Côte d’Or ont sollicité Éric Delzant pour un rendez-vous en préfecture, en présence des Parlementaires. La rencontre s’est déroulée vendredi 3 octobre : les responsables professionnels ont rappelé les difficultés du terrain et proposé un certain nombre de mesures à travailler à court et moyen terme, afin de redonner de la visibilité aux agriculteurs.
Le dossier des calamités fourrages est toujours d’actualité. «Nous ne l’abandonnons pas» confie Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture, «le voir aboutir serait un moyen de redonner de l’oxygène aux exploitations bovins viande. Les pertes ont été très importantes sur la première coupe, c’est là que se joue l’année. Il faut refaire une commission d’expertise pour voir s’il l’on peut y arriver». Le dégrèvement collectif de la TFNB est lui aussi demandé. «Toutes les productions en zones impactées doivent pouvoir en bénéficier, et pas seulement les éleveurs. Un céréalier ayant fait 40q/ha de blé germé sur les plateaux en a besoin lui aussi. Le coup de sec du printemps et l’excès d’eau lors de la maturité des céréales ont fait beaucoup de mal» relève Vincent Lavier. Le troisième point soulevé lors de cette réunion concerne l’autonomie alimentaire des exploitations d’élevage. «La demande du terrain est très importante, même si elle ne concerne pas de grandes surfaces» rappelle le président de la Chambre, «il existe des possibilités dans la nouvelle Pac, mais les mesures sont relativement cadrées. Nous demandons un peu plus de souplesse pour redonner de la compétitivité aux exploitations». La profession souhaite également des allégements sur la prochaine directive nitrates. Les références utilisées dans les calculs ne sont pas du goût des agriculteurs : les doses importables sont fonctions des rendements de l’année n-1. «Une année comme 2014 ne devrait pas être comptabilisée pour ces calculs» proposent les présidents d’OPA. Le système assurantiel est un des autres points évoqués. «Nous voulons un dispositif opérationnel, cela passe par un engagement fort de l’État» clament les responsables agricoles, qui rappellent le niveau trop bas de déclenchement de certaines assurances, nuisant à l’efficacité de l’actuel dispositif.