Un beau concours dans un contexte difficile

C’est devant le regard expert d’Alain Hogge, le juge de ce concours, venu de Belgique, qu’ont défilé les 71 animaux de 17 élevages issus de l’Aube, du Loiret, de la Haute-Marne, de la Seine-et-Marne et de l’Yonne.
Un juge qui s’est dit particulièrement satisfait de sa participation : «J’ai pris un énorme plaisir à juger ce concours d’une qualité exceptionnelle. Je retiendrai la convivialité et la bonne humeur de cette manifestation. Une mention spéciale pour la présentation des animaux et surtout la passion de ces jeunes du dimanche matin. Merci pour cette invitation qui restera dans ma mémoire.»
Cette année, les éleveurs du département de l’Aube ont fait un «carton», en remportant le prix de la Championne Espoir avec la 3296 de la SCEA de l’Envol, le prix de la Championne Jeune avec Gazoline, de l’École d’Agriculture de Sainte-Maure, le prix de Grande Championne 2015 avec Florine, de l’EARL des Tilleuls, un élevage qui a remporté également le titre de Championne génisse 2015 avec J’Adore. Grande Championne 2014 de l’EARL du Vignot dans l’Yonne, Faste a été récompensée par un prix de meilleure mamelle adulte et de Réserve
 
Enjeux et perspectives de l’élevage laitier
Le samedi en fin d’après-midi, la Chambre d’agriculture de l’Aube et Alysé ont invité les éleveurs laitiers du département et des départements limitrophes, à assister à une table ronde sur le thème «Enjeux et perspectives de l’élevage laitier sur nos territoires : la vision des acteurs de la filière et des éleveurs». Animée par Stéphane Charrier, directeur de la Chambre d’agriculture de la Haute-Marne, cette table ronde a rassemblé une trentaine de participants : des éleveurs, mais également des représentants de l’administration, du syndicalisme et des collectivités locales. François Matrat (Sodiaal Union), Jean-Olivier Lhuissier (Vivescia) et Vincent Fournier (Soufflet), ont chacun mis en avant les enjeux de la production laitière sur notre territoire à travers les AOP Chaource et Brie de Meaux, les coproduits, les grands troupeaux et des installations modernisées, mais aussi les limites de la filière avec un marché mondialisé, du lait difficile à valoriser et la volatilité des prix des matières premières. Chacun à son niveau a exposé les opérations mises en place pour accompagner les éleveurs dans cette conjoncture difficile.
Pour Véronique Thieblement et Mathieu Berroy , deux jeunes éleveurs laitiers aubois, il est difficile d’entrevoir un avenir serein pour la production. Les charges et les contraintes réglementaires pèsent fortement sur la rentabilité de leur atelier. Ils ne veulent pas de «mesurettes», mais des engagements sur le prix du litre de lait, eux qui ne sont pas en zone AOP.
En conclusion, Alain Boulard, président d’Alysé et de la Commission Élevage de la Chambre d’agriculture, a rappelé qu’un éleveur laitier faisait vivre sept  acteurs de la filière, mais que depuis quelques temps, le débat «aval/amont» est de plus en plus stérile. Il faut trouver de nouvelles solutions, être innovant et inventif sur nos territoires de polyculture-élevage car aujourd’hui, même les éleveurs les plus compétitifs sont atteints : «il est impératif de remettre tout le monde autour de la table et trouver les solutions».