Ressources en eau
Un appel à la vigilance
Depuis plusieurs semaines, les fortes chaleurs et le vent du nord ont particulièrement asséché les sols. S’agissant des rivières, au 29 juin, sur les 16 stations hydrométriques de Côte-d’Or, 7 indiquaient que le seuil d’alerte était franchi.
Le niveau des nappes baisse. Néanmoins la recharge hivernale ayant été bonne, la situation n’est pas sur ce point alarmante. Cependant, la diminution généralisée des débits doit inviter chacun à veiller à modérer sa consommation d’eau car la ressource en Côte d’Or est relativement fragile, et nombre de cours d’eau sont fortement vulnérables au manque de précipitations. Cette fragilité quantitative tient notamment aux conditions naturelles. En effet, le sous-sol majoritairement calcaire favorise les pertes d’eau, et ne permet la constitution que de nappes superficielles de faible capacité. De plus, la position en tête de trois bassins hydrographiques (Rhône, Seine, Loire) fait que le département est traversé par des rivières naissantes ou dont le lit est de taille modeste. C’est pourquoi, à l’issue de la réunion de la cellule de veille du 3 juillet, le préfet a décidé la mise en oeuvre de mesures qui intéressent les particuliers, les collectivités, l’industrie et l’agriculture. Pour les particuliers, il est interdit, par exemple, d’arroser les potagers et les massifs de fleurs entre 10 heures et 19 heures, de laver leur véhicule à domicile, de remplir leur piscine sauf première mise en eau. Pour les collectivités, il est interdit d’arroser espaces verts et pelouses à l’exception des surfaces à vocation sportive et des surfaces enherbées du tram (autorisation de 19 heures à 10 heures), le lavage des voies et trottoirs, sauf nécessité de salubrité publique. L’irrigation agricole est soumise à un ensemble de restrictions et d’interdictions de même que les activités industrielles et les golfs.
Arrêté préfectoral du 10 juillet
- Bassins concernés par le seuil d’alerte : Saône, Tille amont-Ignon-Venelle, Bèze-Albane, Norges-Tille aval, Arroux-Lacanche, Serein-Argentalet-Romanée-Tournesac-Vernidard, Brenne-Armançon, Ource-Aube
- Bassins concernés par le seuil d’alerte renforcée : Vouge, Bouzaise-Lauve-Rhoin-Meuzin, Seine
- Bassins concernés par le seuil de crise : Biètre
Arrêté préfectoral du 10 juillet
- Bassins concernés par le seuil d’alerte : Saône, Tille amont-Ignon-Venelle, Bèze-Albane, Norges-Tille aval, Arroux-Lacanche, Serein-Argentalet-Romanée-Tournesac-Vernidard, Brenne-Armançon, Ource-Aube
- Bassins concernés par le seuil d’alerte renforcée : Vouge, Bouzaise-Lauve-Rhoin-Meuzin, Seine
- Bassins concernés par le seuil de crise : Biètre
Réactions professionnelles
François-Xavier Lévêque (président du syndicat des irrigants) : «Le niveau d’eau et les cultures décrochent, ce n’est pas étonnant vu les fortes températures et la pluviométrie presque inexistante depuis deux mois. Les restrictions se durcissent et les seuils d’alerte sont franchis. Nous commençons à nous poser de sérieuses questions sur le devenir de certaines cultures comme le tournesol, le soja ou encore le maïs. Consciente que les ressources sont limitées, l’agriculture sait qu’elle a son rôle à jouer, au même titre que les autres usagers comme les collectivités, les particuliers ou les entreprises. Une utilisation économe de la ressource en eau est donc de mise. Je salue l’implication des agriculteurs dans la création de leurs bassins de rétention, bénéfiques à tout point de vue aujourd’hui».
Nicolas Michaud (responsable professionnel à la Chambre d’agriculture de Côte d’Or) : «La situation s’aggrave dans tout le département. Il faudra, quoiqu’il arrive, répondre aux arrêtés préfectoraux. D’un côté, j’ai envie de dire que l’agriculture s’en sort plutôt bien puisque les cultures d’automne n’ont, pour leur grande majorité, pas été touchées par ces restrictions. Pour les cultures de printemps et les cultures sensibles, c’est tout autre chose et ça se complique sérieusement. Notons toutefois que grâce à l’investissement des irrigants et à la constitution de bassins de rétention, certaines exploitations arriveront à lutter plus facilement».
Nicolas Michaud (responsable professionnel à la Chambre d’agriculture de Côte d’Or) : «La situation s’aggrave dans tout le département. Il faudra, quoiqu’il arrive, répondre aux arrêtés préfectoraux. D’un côté, j’ai envie de dire que l’agriculture s’en sort plutôt bien puisque les cultures d’automne n’ont, pour leur grande majorité, pas été touchées par ces restrictions. Pour les cultures de printemps et les cultures sensibles, c’est tout autre chose et ça se complique sérieusement. Notons toutefois que grâce à l’investissement des irrigants et à la constitution de bassins de rétention, certaines exploitations arriveront à lutter plus facilement».