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Union Charolais Croissance

Un 30ème anniversaire marqué par de nouveaux records

Lundi dernier, les derniers taureaux UCC rejoignaient leur cheptel juste à temps pour la mise à l’herbe et leur première saison de reproduction. L’occasion de faire un point sur cette campagne 2015, marquée par les 30 ans d’existence du programme Charolais Croissance.
Par AUDREY CAMUS UCC - CIALYN
Un 30ème anniversaire marqué par de nouveaux records
Des éleveurs venus de toute la Bourgogne, mais aussi de 26 départements différents, comme ici, à la station de Charmoy, le 14 janvier dernier, pour la première des 4 ventes organisées dans l’Yonne
Depuis le 8 janvier dernier, date de lancement des ventes UCC 2015, six ventes aux enchères se sont succédées : une à la station de Montrond-les-Bains (42), quatre à la station de Charmoy (89),  pour terminer par la station de Créancey (21) le 18 février. Ces six journées ont rassemblé plus de 400 éleveurs, soucieux d’investir dans le volet génétique malgré une conjoncture moins favorable. Au total ce sont 186 reproducteurs qui ont trouvé preneurs à un prix moyen de 3 000 €. Le mois de mars a aussi permis aussi aux éleveurs ayant raté l’occasion des enchères de se rattraper. Ainsi, 91% des reproducteurs ont été adjugés, une réussite qui démontre la qualité phénotypique mais aussi la qualité génétique répondant aux attentes des acheteurs. Ces derniers ont pu y trouver : des taureaux utilisables sur génisses, génétiquement Sans Cornes mais également des reproducteurs garantissant des croissances élevées à leurs produits ainsi que des qualités maternelles de 1er ordre pour se construire des cheptels performants et faciles à conduire.

Meilleur prix de vente à la station de Charmoy, pour IAGO
Les éleveurs Bourguignons ont une nouvelle fois répondu présents, en remportant plus de la moitié des reproducteurs. Mais les destinations furent variées puisque que l’on dénombre plus de 26 départements différents : du Nord à la Suisse, en passant par les régions Lorraine, Auvergne, Rhône-Alpes, Champagne-Ardenne, Centre, Ile de France, Picardie, Franche-Comté et Limousin. Un bilan satisfaisant, marqué par de nouveaux records : le meilleur IMOCR des stations charolaises en 2015 pour Ideal (128), le meilleur prix de vente en station pour Iago (6 400 €). Ces résultats encourageants viennent récompenser le rigoureux travail de sélection réalisé par les éleveurs naisseurs et l’ensemble de nos partenaires, acteurs incontournables de la réussite de cette saison.
Plusieurs noms auront marqué les esprits, lors de ces ventes 2015, comme ces trois reproducteurs achetés par l’entreprise de élection Gênes Diffusion :
Joyau TC pour compléter la gamme de taureaux «vêlages faciles». Né à l’Earl Cyrille Thomas (42), ce fils de Chenois x Rouky x Pinay, issu de transplantation embryonnaire, cumule naissances faciles, potentiel de croissance et bonnes largeurs de dos Ideal, un taureau qui porte haut les couleurs du programme Charolais Croissance : Né au Gaec de la Chaudronnerie (45), il a impressionné toutes les personnes présentes le 21 janvier dernier. Affichant un IMOCR de 128, il est le fruit de quatre  générations utilisées dans le programme : Fronsac x Tenor 2000 x Genk x Exceden. Ideal a réalisé une croissance record de 2422 gr/j pendant son évaluation. Côté morphologie, il n’en demeure pas moins impressionnant : beaucoup de longueurs de corps, un bassin hors normes et de très grosses masses musculaires dans les largeurs : tout simplement exceptionnel !
Idefix, premier fils de Castor génétiquement sans Cornes : né à l’Earl des Ammonites (52), ce fils de Castor x Virgil SC présente un développement squelettique remarquable, un très bon bassin et de bonnes aptitudes fonctionnelles à l’image de son père : unanimement salué à la vente du 18 février, ce taureau sera très prochainement disponible en IA comme les deux précédemment cités.
Parmi les autres animaux à s’être distingués lors de cette campagne de ventes 2015 :
Islandais, meilleur IMOCR du Centre d’élevage Cialyn (122) : fils d’Artois sur Bombix, né dans l’élevage de Bertrand Cezard (57) et vendu 4700 € à un éleveur de l’Allier, Mr Lamouche, ce reproducteur illustre parfaitement le niveau génétique de cette série Iago, record de vente 2015 : né au Gaec Beau (89), ce fils de Castor x Rural présentait quant à lui de très bonnes qualités de race et le meilleur volume squelettique de la série. Les enchères furent disputées et c’est finalement Laurent Mandron (89) qui l’obtint pour 6 400 €.
Icare, un nom un nom prestigieux dans le programme UCC : un fils de Fronsac par Tempo du Gaec de l’Aulnois (54) qui présentait toutes les qualités phares du programme : croissance, morphologie et qualités maternelles. Il rejoint la Scea Garenne Passy (58) pour 4 100 €. Tout comme Iota, né à l’Earl Peltre (57) : ce fils de Bombix sur Snoopy qui, avec un IMOCR de 126, une morphologie remarquable avec d’excellentes qualités de viande, rejoint l’Earl des Platanes (58), deux nouveaux acheteurs pour la station de Charmoy.
Jalon, la star du 11 février : né à l’Earl des Bottins (18), ce fils de Castor sur Bombix alliait une morphologie remarquable, de très bonnes aptitudes fonctionnelles et deux lignées très complémentaires et prestigieuses. Il avait, depuis la porte ouverte du 9 janvier, marqué les esprits des visiteurs et suscité la convoitise de nombreux acheteurs. C’est finalement dans la Creuse, chez Mr Lassoux, un fidèle acheteur de notre station qu’il poursuivra sa carrière de reproducteur.
Janvier, meilleure vente de la série UCC de Créancey : né au Gaec Taupin (58), il affichait le meilleur IMOCR de la vente : 125. Mr Raucaz, éleveur de l’Allier s’est porté acquéreur pour 5 700 € grâce à ses qualités remarquables en facilités de naissance (Artois x Sapristi x Natur), son excellent niveau morphologique et ses aptitudes fonctionnelles sans faille.
En conclusion, malgré un contexte économique difficile, les acheteurs, peut-être moins nombreux que les années précédentes, n’ont toutefois pas fait l’impasse sur l’achat de taureaux de haute valeur génétique car c’est un investissement pour les années à venir, gage de qualité pour leur cheptel et pour sa production future. Un avis que partage Mathieu Canon, adhérent de la coopérative Ciayln-section JBA, (voir encadré).


Témoignage d’un habitué des ventes de la station de Charmoy (89)

Exploitant salarié dans l’Aisne, Mathieu Canon est également éleveur Charolais, en système naisseur-engraisseur. Il réalise 85 vêlages de juin à juillet et travaille avec un salarié.

- Pourquoi venir acheter vos reproducteurs à la station d’évaluation de Charmoy ?
«Du fait des vêlages d’été, la période de reproduction a lieu au mois de septembre, ce qui ne me permet pas de pratiquer l’insémination animale (IA) : la charge de travail sur les cultures est trop importante à cette période et les vaches sont au pâturage. L’achat de taureaux issus d’IA me semblait donc être le meilleur levier génétique pour mon troupeau. Suite à l’adhésion de JBA à l’UCC en 2012, mon technicien m’a présenté le programme Charolais Croissance et j’ai trouvé que ce travail génétique correspondait parfaitement à mes besoins. En effet, les stations sont d’excellents outils pour révéler le potentiel de croissance des animaux, un facteur primordial dans un système naisseur-engraisseur. Et par rapport à l’achat en ferme, elles représentent une banque d’informations précieuse pour le choix d’un reproducteur.»

- Justement, comment choisissez-vous vos reproducteurs ?
«Mes objectifs de sélection sont clairs : potentiel de croissance et aptitude laitière des mères, deux critères qui permettent de limiter le coût de production en baissant la charge alimentaire. Les vêlages ont lieu au pâturage donc je suis attentif aux facilités de naissance : la moyenne IFNAIS des parents doit être supérieure à 100. Enfin, je suis très vigilant sur les aptitudes fonctionnelles.  Ainsi, je fais un premier tri sur catalogue où je sélectionne une dizaine de taureaux. Ensuite je fais un tour dans les cases et j’en retiens 4 ou 5 pour lesquels je détermine un prix plafond ; ce prix varie en fonction des qualités de chacun des taureaux qui ont retenus mon attention.  Selon moi, quand on vient choisir un reproducteur à Charmoy, il faut être pragmatique, savoir précisément ce que l’on veut : taureau à génisses ou à vache et laisser de côté l’émotionnel pour ne pas se laisser entraîner par la vente. Je conseille aussi aux éleveurs qui ne connaissent pas la station, de venir une première fois pour découvrir et se familiariser avec le système de vente à la palette.»

- Vous avez déjà acheté certains de vos reproducteurs assez chers, pensez-vous que ce soit un investissement raisonnable ?
«L’investissement génétique doit se raisonner sur du moyen ou long terme. Par exemple, pour les taureaux achetés cette année, il faudra attendre 2019 pour connaître la production de leurs filles. A ce moment-là, les taureaux auront déjà réalisé quatre campagnes de saillies. Ainsi l’impact qu’ils peuvent laisser sur le cheptel peut être très fort. Si le choix s’avère mauvais, les conséquences  peuvent coûter beaucoup plus cher que l’investissement de départ (problème de reproduction, réforme des génisses, interventions vétérinaires,...).
C’est pourquoi je pense que la génétique représente un enjeu important qui mérite l’investissement en conséquence. De plus, j’ai choisi d’utiliser mes taureaux en copropriété avec un voisin car nos périodes de vêlage sont décalées. Ce système nous permet de partager l’investissement mais nous devons alors être vigilants dans le choix et surtout l’utilisation des taureaux car ils travaillent davantage. C’est pourquoi on préserve les jeunes taureaux en leur confiant peu de femelles lors de la première campagne de saillie.
Je tiens enfin à préciser qu’il s’agit avant tout de partager un mode de fonctionnement personnel  qui, dans mon cas, a fait ses preuves puisque j’ai déjà acheté 5 taureaux en station d’évaluation. A chacun ensuite d’adapter son choix de taureaux en fonction de ses propres attentes. »