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Assemblée générale du GDS de Côte d'Or

Tuberculose bovine : cap sur la prévention

Le Groupement de défense sanitaire de Côte d'€™Or a dédié la quasi-intégralité de son assemblée générale à la tuberculose bovine. La détection de la maladie «ne suffit plus» et la mise en place d'€™actions préventives et spécifiques est demandée.
Par Aurélien Genest
Tuberculose bovine : cap sur la prévention
Pascal Martens, ici au micro, a proposé plusieurs pistes pour éviter la recontamination des élevages assainis.
La prophylaxie est aujourd'€™hui réalisée à 50%. Huit foyers sont déclarés positifs à la tuberculose bovine et deux autres sont en très forte suspicion. «Plus de la moitié des foyers sont des recontaminations» précise la Direction départementale de la protection des populations (DDPP). Le Groupement de défense sanitaire de Côte d'€™Or a décidé de réagir devant ces chiffres inquiétants. «Nous sommes persuadés que sans un investissement fort dans le domaine de la prévention, les efforts colossaux fournis par l'€™ensemble des acteurs resteront vains» explique Pascal Martens.

[INTER]Quatre points à retenir[inter]
Pour le président du GDS, «chaque cas est spécifique. Il faut s'€™orienter vers des solutions adéquates à chaque problème rencontré. L'€™objectif est d'€™avoir une boîte à outils et de pouvoir s'€™en servir librement». Une motion a été votée lors de l'€™assemblée générale, vendredi dernier à Sombernon. La mise en place immédiate d'€™une «cellule de terrain» est demandée, avec des droits et des moyens qui devront suivre.
Quatre idées sont émises :
-là où le risque «blaireau» est identifié, l'€™éradication de cet animal s'€™impose. Un chaulage sera effectué si nécessaire dans une zone dite à risques
-là où les cervidés et les sangliers sont mis en cause, une obligation de prélèvements doit être mise en place
-dans les zones à multifoyers, certaines mesures comme le labour des prés, la production de foin, la diminution du cheptel ou encore l'€™engraissement des bêtes doivent être encouragées. Le tout avec compensation financière
-une vaste banque d'€™échange pour le stockage des terres doit être mise en place, en vue d'€™une restructuration des exploitations (comme pour la LGV dans la plaine dijonnaise)
Pascal Martens est catégorique : «l'€™élevage et toute l'€™économie qui en découle sont en grand danger si toutes ces mesures ne sont pas prises». Le secrétaire général Florent Lefol rappelle que «certaines exploitations sont victimes de la tuberculose bovine pour la troisième voire quatrième fois depuis 2005 : il est urgent de mettre en place des mesures radicales pour redonner confiance aux éleveurs».

[INTER]Indemnités et interféron[inter]
Le président du GDS aborde ensuite le problème des indemnités d'€™abattage : le forfait de 1900 euros pour les bovins standards doit être conservé, et même augmenté pour les éleveurs qui pourront fournir des justificatifs. Les problèmes des veaux des mères positives IDC et interféron doivent être plus facilement résolus. Cette assemblée générale a été l'€™occasion d'€™en savoir un peu plus sur le nouveau protocole de détection de la tuberculose bovine, obtenu par le ministre de l'€™Agriculture auprès de la commission européenne. «Ce protocole est allégé et remet l'€™interféron à sa place» se réjouit le président du GDS, «il ressemble beaucoup au protocole d'€™il y a deux ans. Grâce à l'€™interféron, les bovins pourront être négativés. Il y aura beaucoup moins de problèmes pour les petites douteuses, dès lors que l'€™interféron sera négatif. En revanche, le problème reste toujours aussi corsé pour les animaux à interféron positif...». Ce nouveau protocole devrait être officialisé d'€™ici quelques jours, le GDS de Côte d'€™Or communiquera dans nos prochaines éditions.

[INTER]Réorganiser le foncier[inter]
Lors de son intervention, le président de la Chambre d'€™agriculture de Côte d'€™Or a refait part de son incompréhension vis-à-vis des surpopulations de gibier en rappelant que l'€™objectif des 25 000 prélèvements de sangliers ne serait pas atteint cette année. Dominique Chambrette a également abordé la notion de réorganisation foncière, qui permettra d'€™avancer dans cette lutte contre la tuberculose bovine. La Chambre d'€™agriculture travaille sur les parcellaires de l'€™Auxois. «Les cartes que nous obtenons sont spectaculaires, l'€™éparpillement des parcelles est considérable» fait remarquer Dominique Chambrette, «ce ne sera pas facile de les réorganiser, il faudra du temps. Un travail avec la Safer s'€™impose, comme cela se fait en plaine dijonnaise avec le futur passage de la LGV. Il va falloir mettre des terres en réserve et les restituer à des jeunes qui s'€™installeront. C'€™est le travail de toute une génération. Il y a une obligation sanitaire et économique. La Chambre d'€™agriculture est là pour accompagner tous les projets».

Soutiens du préfet et du président du Conseil général

Pascal Mailhos : «Tous les résultats ne sont pas au rendez-vous, mais il y a une chose dont je suis fier : avec vous, nous avons conservé le statut indemne. Nous nous sommes tous mobilisés et nous y sommes arrivés. Ne baissons surtout pas la garde. Tous ensemble, restons mobilisés, allons dans le même sens pour ne pas perdre ce statut indemne de tuberculose bovine. C'€™est dans l'€™intérêt de tous les partenaires de la Côte d'€™Or». François Sauvadet : «Tous nos services sont sur le pont. Le Conseil général ne désarmera pas. Il continuera à prendre partiellement en charge les analyses, il continuera de soutenir le fonctionnement du GDS et il répondra à des besoins nouveaux, si ces derniers sont clairement identifiés, le Conseil général sera là pour vous accompagner. Il nous faut absolument garder ce statut indemne de tuberculose. Dans le nouvel accord cadre, la prise en compte du domaine sanitaire sera prioritaire».