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Méthanisation

Trois nouvelles unités bientôt livrées

Des agriculteurs des cantons de Liernais, Venarey-Les Laumes et Is-sur-Tille vont faire construire un méthaniseur dans leur cour de ferme.
Par Aurélien Genest
Trois nouvelles unités bientôt livrées
Christophe Fercoq aura un modèle inspiré de l\'unité que l\'EARL Fèvre à Brazey-en-Plaine, en voie liquide infiniment mélangée.
François Hollande va être content. Lors de ses vœux 2015, le Président de la République invitait les Français à avoir de l’audace en cette période morose. De l’audace, plusieurs agriculteurs côte d’oriens en font preuve en se lançant dans la méthanisation. «Je confirme... Il en faut beaucoup pour se lancer dans des réalisations de cette envergure !» reconnaît Sylvie Lemaire, chargée de projets énergie à la Chambre d’agriculture. «Certaines réflexions se basent sur la récupération de 15 000 à 20 000 tonnes de fumiers ou de paille chaque année. C’est un gros pari sur l’avenir, notamment sur la pérennité des substrats disponibles» poursuit Sylvie Lemaire, constamment au contact des agriculteurs depuis leurs stade réflexion.  

Jamais deux sans trois
Après Brazey-en-Plaine et Salives, la Côte d’Or comptera prochainement un troisième méthaniseur, cette fois-ci à Sussey, petit village près de Liernais. Ludovic Thibault et Benoît Choné viennent de débuter les travaux de terrassement sur une surface d’un hectare. La structure sera identique à celle du Gaec Schneider. Ce projet est couplé à la création d’un atelier d’engraissement de 400 taurillons. Le roulement effectué dans le nouveau bâtiment permettra au méthaniseur de bénéficier de 7 000 tonnes de fumiers par an, issus de 600 taurillons. Des déchets de céréales et des résidus de cultures intermédiaires pièges à nitrates compléteront les tonnages nécessaires au fonctionnement de l’unité génératrice d’électricité. La chaleur issue du système se dirigera vers les quatre poulaillers de l’exploitation, l’atelier mécanique de la ferme ainsi qu’une maison voisine. Le séchage de fourrages est également envisagé.

Deux autres d’ici la fin d’année ?
Les quatrième et cinquième méthaniseurs côte d’oriens seront la propriété de Sébastien Asdrubal à Is-sur-Tille et Christophe Fercoq à Grignon. Leurs systèmes devraient être opérationnels en fin d’année, voire début 2016. Les digesteurs recevront à peu de chose près les mêmes produits qu’à Liernais. Si Sébastien Asdrubal optera majoritairement pour le fumier, à hauteur de 5 000 tonnes, Christophe Fercoq privilégiera le lisier issu de son exploitation laitière, dans les mêmes proportions. La valorisation de la chaleur sera similaire elle aussi : à Is-sur-Tille, elle permettra de sécher du foin, de la luzerne, des grains de soja et maïs, de la pulpe de betterave, des copeaux de bois et des bûches. L’agriculteur issois se dit ouvert à sécher tout type de produit. A Grignon, Christophe Fercoq utilisera le premier méthaniseur de France équipé d’une turbine à gaz et valorisera sa chaleur en chauffant une dizaine de maisons du village.
Renseignements sur la méthanisation : Sylvie Lemaire au 03 80 28 81 38 ou sylvie.lemaire@cote-dor.chambagri.fr.

Le point dans le département

Quinze projets de méthanisation sont actuellement en cours d’étude en Côte d’Or, du stade opportunité au stade faisabilité. Pour cinq d’entre eux, il s’agit de projets de territoire collectifs. Une dizaine est actuellement en «stantby», le principal frein étant le manque de valorisation de la chaleur. Les aides financières (ADEME- Région)  ont été accordées pour quatre dossiers (ceux évoqués dans cette même page, à Sussey, Salives, Is et Grignon).