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Récoltes

Trois jeunes dans le dur

Ils se sont associés il y a un an et débutent leur première moisson dans le canton de Dijon 1. Trois agriculteurs reviennent sur les caprices de la météo et leurs craintes sur l’irrigation.
Par Aurélien Genest
Trois jeunes dans le dur
Yoann Garreau, Julien Dumont et Julien Fouchet, associés à l’EARL de Revaut.
Yoann Garreau a 26 ans, Julien Dumont en a 28 et Julien Fouchet 25. Ces trois jeunes exploitent 280 hectares à Saint-Julien et proposent diverses prestations de services en légumes.

Il n’y a aucun doute : les mois qui viennent de s’écouler leur apporteront une sacrée expérience pour la suite. [I]«En matière de météo, nous avons connu les deux extrêmes : les inondations et l’excès d’eau puis la sécheresse, je pense que c’est à l’image de tous les autres agriculteurs du département»[i] relate Yoann Garreau. Le travail aux champs a été particulièrement difficile l’automne et l’hiver derniers avec une forte humidité. L’EARL de Revaut a eu du mal à sortir ses maïs, tournesol et céleri-rave de ses champs. Les semis de céréales se sont effectués dans des créneaux [I]«ultra réduits»[i] et dans des conditions loin d’être optimales. [I]«Nous avons réalisé notre premier apport d’engrais dans l’humidité, on se demandait bien où on allait aller !»[i] se rappelle Yoann Garreau.

[INTER]D’un coup, le sec[inter]
Dame nature a ensuite réservé un tout autre sort aux jeunes Côte d’oriens. [I]«Il n’est soudainement plus rien tombé, et la série continue depuis»[i] déplore Yoann Garreau. L’implantation des maïs, tournesol et même pommes de terre a à son tour été difficile. [I]«C’est simple, nous irriguons les pommes de terre depuis le buttage, soit le 22 avril»[i] résument les associés. Leurs légumes les inquiètent particulièrement : [I]«le déficit hydrique est tellement important aujourd’hui que l’irrigation ne permet plus de combler entièrement leurs besoins. En plus, la réglementation se resserre. Le seuil de crise renforcée a été levé sur la Tille et la Norge en début de semaine, nous craignons des restrictions plus sévères s’il ne pleut pas prochainement»[i]. Les cultures dites sensibles comme les pommes de terre primeurs et légumes de plein champ ne risquent rien pour le moment. Ce n’est pas le cas de leurs oignons qui ne font pas partie de cette catégorie : [I]«nos six hectares sont soumis à des restrictions, notamment horaires. Rien ne dit que nous pourrons continuer de les irriguer un minimum jusqu’au bout»[i]. Yoann Garreau, qui travaillait seul en 2011, se rappelle de l’interdiction d’irriguer totalement ses pommes de terre le 14 juillet de cette même année : [I]«heureusement, il avait plu trois semaines juste après cet arrêté ! Je ne sais pas ce qu’il en sera cette fois-ci»[i].

[INTER]Très bons débuts en orges[inter]
Les trois associés, qui ont à cœur de réussir une belle récolte après des investissements financiers conséquents l’an passé, ont débuté les moissons le 23 juin avec l’orge d’hiver. Les premiers rendements sont encourageants avec une moyenne de 84q/ha. [I]«La qualité est elle aussi satisfaisante avec un calibrage supérieur à 80, des protéines qui varient de 10 et 11, un poids spécifique entre 69 et 70 et aucun problème concernant l’humidité. Nous espérons qu’il en sera tout autant en blé et en colza. Par chance, nous avons des sols relativement profonds et frais par ici»[i] ajoute Yoann Garreau.